25 juillet 2005
Amnesty International
épingle la France dans son rapport 2005
Mauvais traitements infligés par des agents de l’État, mauvais
traitements aux frontières, violences racistes, crise dans les
prisons...
Janvier - décembre 2004
Les plaintes contre la police pour violences et mauvais traitements ont
fortement augmenté.
Les cas de mauvais traitements infligés par des agents de l'État,
essentiellement des policiers, révélaient que les étrangers étaient
la cible principale de contrôles d'identité abusifs.
Des membres des communautés juive et musulmane ont été victimes
d'actes de violence raciste, de vandalisme et d'intimidation.
En Corse, des attentats à caractère raciste ont visé des immigrés
nord-africains.
En novembre, des manifestations de protestation contre l'ampleur des
violences envers les femmes en général, et plus particulièrement
contre la lapidation de Ghofrane Haddaoui, une jeune femme tuée à
Marseille un mois auparavant, ont rassemblé des milliers de personnes.
Les conditions de détention dans les prisons et les centres de
rétention pour étrangers se sont dégradées et n'étaient pas
conformes aux normes internationales.
De nombreuses informations ont fait état de mauvais traitements
infligés à des étrangers dans les centres de rétention et de
réception ou au cours d'opérations d'éloignement. Des enfants non
accompagnés ont été maintenus en zone d'attente avant leur renvoi.
(...)
Lire la suite de cet article : http://web.amnesty.org/report2005/fra-summary-fra
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11 juillet 2005
Perquisition
à Grenoble contre des ceux qui dérangent le "pouvoir"...!
Aujourd’hui, mercredi 6 juillet, une personne du site
www.piecesetmaindoeuvre.com a été interpellée, à son domicile, et a
subi une perquisition suivie d¹une garde à vue d’une journée. Son
ordinateur ainsi que des documents lui ont été confisqués jusqu’à
nouvel ordre. Des menaces ont également été formulées concernant de
futures perquisitions et tracasseries policières.
Pièces et Main d’Oeuvre a été mis en cause dans l’affaire du faux
Métroscope par de récents articles de presse (Le Monde du 17 juin, le
Dauphiné Libéré, Politis).
Le site a déjà répondu sur cette affaire : il n’est pas l’auteur
de ce document mais les textes et les informations mis en ligne sont à
la disposition de tous et chacun peut les reprendre à son compte pour
tout usage. Une précision valable également pour le récent canular
Libertys (évoquant la carte d’identité biométrique prévue pour
2007 qui rencontre une opposition croissante).
Les élus socialistes (Mairie de Grenoble, Métro, Conseil Général)
choisissent le mois de juillet et les vacances d’été pour régler
leurs comptes avec leurs seules réelles oppositions : accélération de
la répression contre les squats (les 400 couverts, la Kanaille, la
Mèche, le Schmogul, Résistor) et aujourd’hui pression sur un média
d’enquête critique. Les méthodes sont les mêmes que celles
employées contre les opposants au grand stade en 2004 : police et
intimidation. Mais l’on verra, cette fois encore, que les questions
politiques ne se règlent pas par des descentes de police.
A chacun de faire circuler l’information, de se tenir au courant des
suites de ces évènements et de faire connaître son opposition.
http://www.piecesetmaindoeuvre.com
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6 juillet 2005
Procès de lycéens, de
militants anti-OGM et de salariés, conseils de discipline à La Poste
Confédération Nationale de Travail
Bureau Confédéral
Secrétariat médias
Paris, le 4 juillet 2005
Jeudi 7 et vendredi 8 juillet auront lieu les conseils de discipline de
six militants syndicaux SUD et CGT du centre de tri de Bordeaux, suivis
les lundi 18, mardi 19 et mercredi 20 juillet de ceux de sept autres
syndicalistes dont Fabrice, contractuel et délégué syndical CNT à
Bordeaux CTC. Au total ce sont quatorze syndicalistes mis en retrait de
service. Ils sont accusés d'entrave à la liberté du travail, à la
circulation des biens et des personnes et l'un d'entre eux est même
accusé d'avoir tenté d'empêcher le déroulement de l'enquête
disciplinaire ! Ils risquent tous la révocation voire le licenciement
pour notre camarade contractuel.
Les syndicats CGT, CNT et SUD ont déjà largement démontré que la
pseudo séquestration des cadres à Bègles n'était qu'une scandaleuse
machination des patrons. Le juge des référés du tribunal de grande
instance de Bordeaux a d'ailleurs débouté La Poste de sa plainte le 27
mai 2005 à l'encontre des militants syndicaux mais l'instruction
judiciaire est toujours en cours.
La répression bat son plein : notre camarade Kamel Belkadi a fait près
de quatre mois de prison préventive et est condamné aujourd'hui à 30
000 euros d'amendes pour avoir soi-disant mis le feu à l'usine DAEWOO
de Longwy en 2003, faits jamais avérés, alors que son PDG
multi-milliardaire était recherché par Interpol ! Une quarantaine de
lycéen-nes ou acteurs du mouvement lycéen sont mis en examen et
certains ont récemment écopés de lourdes sanctions pénales, pour
manifestation ou occupation de lycées ou bâtiments administratifs.
Onze militants anti-OGM, dont trois cénétistes, sont mis en examen
pour une action qui visait à détruire un champ de betteraves
transgéniques à Avelin (59), le 15 septembre 2004. Leur procès sera
instruit les 29 et 30 septembre prochains.
Ces luttes visent toutes à s'opposer à la précarité, à la
destruction de l'environnement, aux licenciements, à la disparition des
service publics. Ce qui est à l'oeuvre n'est autre que la remise en
cause du droit syndical. Un syndicalisme issu de la tradition ouvrière,
qui n'exclut pas l'occupation des lieux de travail et ose imposer ce que
d'autres quémandent et font mine de négocier, en pure perte. Qui peut
affirmer aujourd'hui que le syndicalisme de co-gestion est à même de
s'opposer au capitalisme que le gouvernement relaie à grands renforts
de répressions policières et de judiciarisation ?
C'est ce syndicalisme-là qui est visé ! Nous ne nous laisserons pas
criminaliser !
Le capitalisme broie nos vies, se nourrit de l'injustice et trouve à se
légitimer en imposant partout les violences policières et
l'incarcération des militants !
La CNT appelle tous les salariés, les chômeurs, les précaires, les
sans-papiers et les acteurs du mouvement social à la grève et à la
mobilisation :
- les 7 et 8 juillet prochains*, devant le siège de la Poste, à
Boulogne.
- les 18, 19 et 20 juillet, devant la DOTC Aquitaine, à Bordeaux.
- le 22 septembre, au TGI de Paris, pour le procès d'Antoine,
interpellé à Paris lors d'une manifestation lycéenne en avril
dernier.
- les 29 et 30 septembre, à Lille, pour le procès des 11 d'Avelin.
* Les trois premiers collègues passent en conseil le 7 juillet à
partir de 8h00 et trois autres le 8 juillet à partir de 8h00 également
(CAP nationale). Quant au délégué syndical CNT, il passera seul en
conseil de discipline (CCP) le 20 juillet à 16h45 à la DOTC Aquitaine.
CNT-Confédération Nationale du Travail
Union locale de Toulouse - 30 Allée Henri Sellier - 31400 TOULOUSE
Tél: 06 66 37 32 22 - Mail: cnt.31@cnt-f.org
Site: http://cnt31.ouvaton.org/
Tous les Dimanches au marché de Saint Aubin, pour la vente du Combat
Syndicaliste.
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20 juin 2005
Pacifique, l'Europe ?
Le débat sur la Constitution n'a pas assez abordé un point
essentiel. Ce traité ouvre la porte à l'augmentation des budgets
militaires, au détriment du social. L'Europe cherche à concurrencer
les USA aussi sur le terrain de la guerre.
Récemment, Alliot-Marie, ministre française de l'Armée, a réclamé
que l'UE augmente de 45 milliards d'Euros/an ses dépenses en
équipement et recherche militaires. Elle a commandé un rapport
exigeant aussi la privatisation de certaines activités militaires. (Financial
Times, 06/06/2005 p. 1)
Ceci confirme ce qu'annonçait notre livre Monopoly - L'Otan à la
Conquête du monde, après la guerre contre la Yougoslavie. Extrait :
Naissance de l'Euro-armée : nous allons casquer
Michel Collon
L'unification européenne se poursuit aussi au plan politique. Après
avoir brillamment fait ses preuves contre la Yougoslavie, (écrit en
janvier 2000 - ndlr) Javier Solana est nommé Monsieur Défense de
l'Union Européenne. Avec deux missions :
1. Unifier les armées et armements européens sous la direction de
Berlin et du groupe Dasa-Matra.
2. Obliger plusieurs pays, dont la Belgique, à augmenter leurs
dépenses militaires.
Les choses ne traînent pas. Dès la fin novembre 99, les quatre grands
-- Berlin, Paris, Londres et Rome -- se mettent d'accord pour une
politique militaire commune :
- 60.000 euro-soldats prêts à attaquer partout «sur des
théâtres de crise hors d'Europe»,
- un état-major militaire européen,
- un commandement européen de transport aérien,
- la construction d'un avion transporteur de troupes,
- un satellite commun d'espionnage militaire, etc.
Manifestement, ce plan n'a rien à voir avec la "défense de nos
territoires" (contre qui, d'ailleurs ?), mais tout à voir
avec des opérations offensives. Et toutes les décisions seront prises
par des ministres, généraux et ambassadeurs. Aucun contrôle
démocratique.
Cette montée du militarisme est alarmante. Cela veut dire que le sort
infligé à la Yougoslavie, d'autres pays peuvent s'y préparer :
l'Europe de l'Est si elle se révolte, le Caucase riche en pétrole, le
Moyen-Orient et l'Algérie pour la même raison, le Congo...
D'ailleurs, exactement au même moment, Chirac et Schröder annoncent
qu'ils prévoient un voyage commun en Afrique "afin de marquer
leur intérêt commun pour les problèmes africains".
Quels problèmes ? Ne s'appelleraient-ils pas "diamants, cuivre,
uranium et pétrole" ?
Ce ne serait pas la première fois que la France interviendrait
militairement en Afrique. Avec, cette fois, une dimension et un drapeau
européens, question d'augmenter son poids face aux Américains ?
En fait, l'Union Européenne veut se donner les moyens, elle aussi, de
mater les pays récalcitrants.
Certains, même à gauche, appellent à renforcer la puissance
européenne qui aurait "davantage une tradition de paix que les
USA, et qui serait plus diplomatique, plus ouverte au dialogue".
Une "tradition de paix" ? Attention à
l'amnésie !
Deux guerres mondiales ont commencé en Europe. Quant à la tradition de
paix de la France, il faudrait peut-être demander leur avis aux peuples
du Maroc, d'Algérie et de tant d'autres pays africains qui ont subi des
massacres nombreux.
Idem pour la Grande-Bretagne, couverte de sang aux quatre coins du monde
(et récemment encore par ses bombardements sur l'Irak).
Sans oublier que l'Allemagne, pour s'assurer un accès à la
Méditerranée, a délibérément provoqué la guerre en Yougoslavie,
comme nous l'avons exposé aux chapitres 2 et 4 de notre livre
"Poker menteur".
On prétend aussi, parfois, que "l'Europe serait mue par les
valeurs, les Etats-Unis par les intérêts". Ceci pose une
question fondamentale. Les multinationales européennes seraient-elles
meilleures et plus morales que les multinationales US ?
On peut en douter à voir l'exemple de la Générale belge qui a fait
assassiner Lumumba et imposé par le sang le tyran Mobutu. Ou l'exemple
de la corruption organisée par Elf et de la collaboration de Tractebel
avec la maffia du Kazakhstan.
Ou encore l'exemple de Total ou Shell, s'appuyant sur les
pires dictatures (Birmanie, Colombie, Nigéria...) pour augmenter leurs
profits pétroliers.
Y aurait-il des multinationales amorales et d'autres morales ? Ou y
aurait-il seulement une loi du profit maximum, loi s'imposant à chaque
multinationale sous peine de disparaître, loi objective plus puissante
que toute moralité ?
Une multinationale (européenne) plus faible qu'une autre (américaine)
n'est pas plus pacifique. Elle cherche seulement à conquérir les
moyens de devenir la plus forte. Toute illusion sur ce point serait
très dangereuse.
Voir aussi :
"Pourquoi ne parle-t-on jamais des 8ème et 10ème corridors ?"
http://www.michelcollon.info/display.php?image=img/livres/Monopoly_Kosovo/96_petrole_gaz_corridors_strategiques.jpg
Table des matières du livre Monopoly :
http://www.michelcollon.info/table_mo.php
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16 juin 2005
Les radars sont-ils gérés
par des entreprises privées ?
Il y a quelques jours est passée, sur France 2, cette info... qui
fait réfléchir.
Sur un ton humoristique le reportage montrait un radar automatique,
quelque part du côté de Clermont-Ferrand, qui avait été hors service
pendant 3 semaines.
Pourquoi ? Parce qu'EDF avait coupé le courant pour facture
impayée !!!
Drôle, non ?
Mais ce n'est pas tout, le plus intéressant est ailleurs. En effet le
journaliste nous expliqua que la société qui gère le radar n'avait
pas payé en temps sa facture d'électricité.
Une société qui gère le radar ??? Quoi ? Une société
privée gère le radar ???
Je croyais que les radars dépendaient de l'État !!!
Mais alors, si on réfléchit ,cela veut dire qu'au passage il y a des
gens qui se sucrent sur les infractions des automobilistes et que
l'argent des amendes, loin d'aller entièrement dans les caisses de
l'État (ce qui serait un moindre mal), va - au moins en partie - dans
des poches privées !!!
Et on peut supposer (car aucune entreprise privée n'est une oeuvre
philanthropique) que ces entreprises sont intéressées
proportionnellement à la rentabilité des radars.
La spéculation sur la sécurité routière, voilà la dernière
trouvaille. On ne nous avait pas dit ça quand le gouvernement a lancé
sa campagne.
Il n'y a pas que la sécurité routière dans l'histoire mais aussi (et
surtout) une affaire de profit !!!
Si cette petite info vous choque autant que moi, faites la circuler, ça
mérite d'être connu.
Pour info, la "société privée" c'est ATOS (Cf. Le Canard
enchaîné, édition du 16/03/2005).
Eric
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12 juin 2005
A propos du 29 mai : et
maintenant ?
En 2003 la France connut de très fortes mobilisations, tant du
côté des intermittent-e-s du spectacle que du milieu enseignant. A
l'époque, l'incapacité des organisations syndicales avaient encouragé
les plus déterminé-e-s à créer une multitude de collectifs, à
Montpellier comme dans bon nombre de régions, tous décidés à prendre
le mal à la racine en axant la lutte non plus sur des revendications
catégorielles, mais sur le système qui génère les injustices : le
capitalisme.
C'est dans la même veine, avec, peut-être, plus d'énergie encore, que
se sont exprimé-e-s dernièrement les Français-es, lors de la campagne
référendaire puis dans le vote qui s'en est suivi le 29 mai.
Les mêmes appareils politiques et syndicaux qui, hier, s'ingéniaient
à réfréner les aspirations autogestionnaires de leur base, tentent à
nouveau de reprendre en main ce qu'ils ont pourtant largement contribué
à faire apparaître. Le "bon peuple" systématiquement
sollicitée à des fins de légitimation, risque de se voir à nouveau
brimé quand vient le temps de l'action.
Voici qu'à présent, on nous ressert le couplet de la réforme et de la
nécessité de prendre part à d'hypothétiques négociations. Qu'on se
le tienne pour dit, de l'aveu même d'un économiste, le système
capitaliste n'est pas une institution. On l'approuve ou on le combat,
mais on ne le réforme pas !
Plus que jamais il est nécessaire, donc, de maintenir ce qui a fait la
force de cette campagne et de veiller à ce que les habituelles postures
autoritaires des auto-proclamé-e-s représentant-e-s du "non de
gauche", ne viennent faire retomber l'enthousiasme populaire.
En aucun cas les résultats du 29 mai ne doivent, par exemple, servir à
la création d'une "nouvelle gauche", comme cela fut dit lors
de la réunion publique du 3 juin, à Montpellier.
Nous n'avons que faire d'une énième "gauche", les anciennes
ayant été fondées sur les bases "démocratiques"
réclamées aujourd'hui... avec les résultats que l'on connaît.
C'est sans doute sur des bases participatives et libres que nous devons
nous organiser. Chacun-e doit pouvoir s'exprimer tant dans le cadre de
collectifs locaux qu'à l'échelle départementale, régionale,
nationale, européenne et, enfin, internationale. Pour ce faire, il est
indispensable que chaque groupe mandate ses représentant-e-s,
révocables à tout instant et régulièrement renouvelé-e-s.
Afin de se prémunir de toute prise de contrôle des collectifs, il est
indispensable d'abandonner toute organisation hiérarchique pyramidale.
La prise de parole doit être facilitée, notamment en instituant des
tours de parole afin que chacun-e puisse s'exprimer. Le recours au vote
ne doit être envisagé que dans la mesure où aucune décision n'a pu
être prise à l'unanimité. Le jeu démocratique ne consiste pas à
opposer des groupes mais à faire en sorte que des solutions soient
trouvées, et acceptées, par l'ensemble du collectif.
Ces débats doivent permettre d'élaborer et de proposer des
alternatives concrètes quant à l'organisation de notre société.
C'est en cela que l'expérience de chacun-e devient indispensable, tout
comme celle émanant d'autres régions, d'autres pays.
Enfin ces alternatives doivent prendre en compte une question que le
système actuel s'ingénie à occulter, à savoir celle des limites
imposées par l'écosystème. La dégradation du climat, l'augmentation
des maladies auto-immunes et la raréfaction de la plupart des
ressources, du fait de l'activité industrielle et économique de
seulement 20 % de la population humaine, doit nous amener à réfléchir
à la façon de sortir de cette course à la croissance et au
développement.
Il est urgent de prendre le temps de la réflexion !
Kshoo
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5 juin 2005
Après le
"NON", halte à la casse du système ferroviaire public
français !
Les électeurs français viennent de se prononcer contre le projet de
traité constitutionnel européen qui leur était proposé. Ils ont
réalisé que cette "constitution" visait surtout à
pérenniser les politiques néo-libérales, donc anti-sociales, menées
en Europe depuis 20 ans, sous le "talon de fer" de la
concurrence à laquelle était encore et toujours conférée la
primauté sur toute autre considération.
Il faut maintenant élaborer démocratiquement une nouvelle constitution
européenne, qui permette enfin aux peuples de choisir des politiques de
solidarité entre individus et entre pays, du Nord comme du Sud, de
qualité de la vie quotidienne, de sauvegarde de notre biosphère
planétaire, d'égalité réelle entre hommes et femmes.
Sans attendre le lancement du processus, le gouvernement français et
les instances européennes, chacun pour ce qui les concerne, doivent
sans délai prendre acte officiellement de ce à quoi le peuple
français vient de dire "Non !".
Sans l'ombre d'un doute, c'est un "Non" social qui vient de
s'exprimer dans les urnes et pas un "Non" anti-européen de
repli, comme ont tenté en vain de le faire croire les tenants du
"Oui".
Les citoyens attendent la preuve que les instances dirigeantes
européennes et nationales savent encore ce que signifie le mot
"démocratie".
Face à la demande positive de construction d'une Europe sociale qui
s'est exprimée, la meilleure façon de fournir cette preuve consiste à
mettre un coup d'arrêt à la politique de démantèlement et de
privatisation des services publics qui sévit depuis tant d'années.
La vocation première des services publics est en effet, précisément,
d'être les vecteurs privilégiés de la politique d'égalité, de
solidarité et de protection de l'environnement que les français
viennent d'exiger par leur vote.
Dans le domaine particulier du transport et du service public
ferroviaires, il est urgent de mettre fin à la casse avant de
reconstruire. Cette urgence découle, d'une part, du rôle que peut et
doit jouer le rail dans l'instauration d'un véritable droit au
transport et, d'autre part, des atouts éminents du train en matière
d'efficacité énergétique et de modération des rejets atmosphériques
polluants, qu'il s'agisse des pollutions locales ou des gaz à effet de
serre.
Stopper la dynamique de casse, c'est d'abord annuler purement et
simplement les projets de textes législatifs et réglementaires
européens qui visaient à la poursuivre et que le "Non"
français a rendus totalement illégitimes.
Cette exigence surprendra d'autant moins les auteurs et les partisans
désavoués du traité constitutionnel, au sein du gouvernement ou
ailleurs, qu'ils avaient obtenu de la Commission de Bruxelles que ces
textes soient mis en attente - vulgairement, "planqués sous le
tapis" - jusqu'après le référendum français, sachant bien ce
qu'ils visaient et ce qu'en pensait la majorité de l'électorat.
Cela a été le cas du projet bien connu de "directive Bolkestein"
mais aussi, dans le domaine ferroviaire, de deux autres projets de
textes européens.
Il s'agit tout d'abord du "Projet de règlement du Conseil et du
Parlement européen relatif aux services publics de transports de
voyageurs par chemin de fer et par route", qui devait rendre
obligatoire la mise en concurrence de la SNCF et de la RATP avec des
transporteurs privés, à l'occasion du prochain renouvellement des
conventions en cours avec les Conseils régionaux, pour les services TER
en province et les trains de banlieue, RER, métros et autobus en
Île-de-France.
Ce règlement correspondrait, pour ces services, à la mise en place
forcée de l'organisation en vigueur pour l'ensemble des chemins de fer
britanniques depuis la privatisation de 1994 avec, potentiellement, les
mêmes résultats désastreux en terme d'accidents et d'augmentation des
tarifs, sans oublier la suppression probable de milliers de postes de
cheminots, dans les secteurs de la conduite et de l'accompagnement des
trains, ainsi que dans les ateliers d'entretien du matériel roulant
TER.
Ce projet de règlement est illégitime ; il doit être annulé !
Le second ensemble d'ukases néo-libérales temporairement gelé
constitue ce qu'il est convenu d'appeler le troisième "paquet
ferroviaire", projet constitué de deux directives et de deux
règlements qui vise notamment à ouvrir à la concurrence, d'ici 2009,
le transport ferroviaire international de voyageurs en attendant - nul
n'a de doute à ce sujet - d'ouvrir à la concurrence l'ensemble des
trafics intérieurs de grandes lignes.
Cette opération a déjà été réalisée pour le fret par les premier
et deuxième "paquets ferroviaires" en commençant, là aussi,
par l'international pour aboutir, en 2006, à l'ouverture totale.
Au passage, signalons que le premier train de fret international privé
- qui devait être mis en circulation au mois de mai 2005 sur le réseau
ferroviaire français par la société Connex, filiale de Véolia
(ex-Vivendi) - a été, comme par hasard, convié à patienter jusqu'à
la mi-juin, après le référendum...
La libéralisation du fret ferroviaire en Europe, plus ou moins avancée
selon les pays, n'a abouti nulle part à le développer et à lui
permettre de reprendre des flux à la route ; au contraire, les trafics
ferroviaires ont globalement baissé et ceux qu'assurent des
transporteurs privés proviennent d'un simple transfert de trafics
existants qui étaient assurés par les établissements publics
historiques.
Par contre, les conséquences ont été violentes en matière de baisse
des effectifs cheminots dans ces établissements et de dumping social
sous la menace.
N'était-ce pas ce que visait la libéralisation ferroviaire ?
Le troisième "paquet ferroviaire" est illégitime ; il doit,
lui aussi, être annulé !
Il ne s'agit là que de mesures d'urgence, car c'est toute la logique
qui a présidé à la libéralisation ferroviaire depuis plus de 15 ans
qui doit être remise en cause. Après la victoire du "Non" en
France, il convient de substituer à la logique concurrentielle des
anciens traités une logique nouvelle, fondée sur la coopération entre
réseaux ferroviaires européens, sur des investissements
d'infrastructures publiques de transports en commun financées par des
fonds communautaires et sur un projet de service public européen de
chemins de fer qui réponde aux besoins de ses usagers sans imposer le
dumping social à ses personnels.
La séparation entre infrastructure et exploitation ferroviaires
imposée par la Commission européenne ne visait qu'à permettre la mise
en concurrence des établissements publics.
A l'expérience, ses conséquences ont été négatives pour
l'efficacité et le développement du service public ferroviaire. C'est
particulièrement vrai en France, où la contre-réforme ferroviaire de
février 1997 est allée au-delà du minimum nécessaire pour respecter
les directives européennes déjà en vigueur concernant le rail.
Le choix national de la séparation institutionnelle a conduit a créer
Réseau ferré de France
(RFF), entité irresponsable vis-à-vis des usagers du train, pur et
simple instrument de marchandisation du réseau moyennant des péages,
d'ouverture du rail à la concurrence, de mise sous pression des
cheminots et de baisse de l'entretien des voies, comme l'attestent les 1
000 kilomètres de ralentissements des vitesses imposées sur le réseau
pour maintenir la sécurité des circulations.
Le dispositif mis en place en France, en brisant l'unité de stratégie
et d'action du système ferroviaire public national, obère son
efficacité et son développement au service de l'intérêt public.
Il conduit la SNCF à se comporter toujours plus comme une entreprise
privée, soucieuse seulement de rentabilité et aucunement des besoins
des populations, comme le montrent la disparition progressive des trains
Corail et le recul du fret ferroviaire sur un "noyau
rentable", en préalable à sa privatisation.
Ce dispositif doit être abrogé afin de reconstruire l'unité perdue et
un établissement public intégré doit être mis en place, ce qui est
possible tout en respectant la législation européenne encore
provisoirement en vigueur.
Ultérieurement, cette législation régressive et inefficace pour les
populations européennes sera vraisemblablement remplacée, à l'issue
du débat public constituant, par une véritable politique coopérative
des transports, qui prendra pleinement en charge les dimensions sociales
et écologiques, sacrifiées jusqu'ici sur l'autel d'intérêts purement
mercantiles.
Dans le domaine du transport ferroviaire comme ailleurs, les forces
sociales seront vigilantes pour s'assurer que le résultat du
référendum sur le traité constitutionnel va se traduire en
réorientations des politiques antérieures.
En 1877, Gambetta, qui n'était pas un révolutionnaire mais seulement
un républicain, avait ainsi apostrophé le monarchiste Mac Mahon :
"Lorsque le peuple a fait entendre sa voix souveraine, il faut
se soumettre ou se démettre !".
Cela ne serait-il plus vrai au XXIème siècle ?
Philippe Mühlstein, membre du Conseil scientifique d'Attac-France
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4 juin 2005
Appel : Nous avons gagné
ensemble,
continuons pour une alternative au libéralisme, en France et en Europe
Le 29 mai, le traité constitutionnel a été massivement rejeté.
C'est une grande victoire pour les forces progressistes de notre pays.
Le peuple français a saisi l'occasion d'exprimer son rejet des
politiques libérales menées ces vingt dernières années, son refus
d'une constitution européenne qui les pérennise et son ressentiment
envers ceux qui refusent de l'entendre et de répondre à ses
revendications.
Le consensus PS-Droite "compatible" dans le libéralisme a
été sévèrement condamné.
Ce référendum a permis de mesurer la souffrance sociale de larges
couches de la population. Les ouvriers, les employés, les couches
moyennes, les jeunes, touchés par l'exclusion, le chômage, la
précarité, les bas salaires, la baisse du pouvoir d'achat, ont crié
leur colère et leur exaspération face à l'accroissement des
inégalités sociales.
Le démantèlement des services publics, la casse des acquis sociaux, le
dumping social et les délocalisations, le bradage des richesses
industrielles et agricoles pour le seul profit des puissances
financières, ils ne s'y résignent pas.
Ces vingt dernières années, malgré de multiples avertissements les
gouvernements qui se sont succédés n'ont rien voulu entendre.
Accrochés à la perpétuation d'un mode de fonctionnement de la
société en fin de course, les forces de droite et de la
social-démocratie n'ont d'autres solutions à proposer que la fuite en
avant dans le libéralisme, la confrontation militaire pour
l'appropriation des ressources mondiales, la confiscation des pouvoirs.
Sous la pression du peuple quelque chose a craqué dans ce système, ce
29 mai.
L'espoir renaît. Le peuple se réapproprie la politique. Une autre
politique se cherche.
En France, la question de l'alternative politique est fermement posée
en termes de contenus mais, aussi, de force politique alternative.
La gauche antilibérale qui a construit cette victoire est fortement
interpellée. Ne pas répondre dès à présent à cette demande serait
laisser le champ libre aux pires aventures.
Une gauche antilibérale qui a grossi au feu des multiples mouvements
sociaux depuis 1995 jusqu'à devenir aujourd'hui majoritaire, qui a su
porter dans cette élection les souffrances du monde du travail et
montrer sa capacité à rassembler sur une dynamique de classe.
Une gauche antilibérale traversée par les courants révolutionnaires
et altermondialistes, du réformisme radical, républicain, écologiste,
tout à fait compatibles dans l'anti-libéralisme et qui doit assumer
ses différences comme une richesse.
C'est cette force là qui doit porter aujourd'hui les couleurs de la
gauche toute entière en montrant sa capacité à représenter les
intérêts du peuple français.
Pour cela, nous appelons à des assises de la gauche antilibérale.
Nous adressons cet appel à toutes les forces politiques, associatives,
aux comités locaux, aux syndicalistes, aux simples citoyens qui ont
construit cette victoire et entendent continuer ensemble, avec tous ceux
qui le voudront, pour construire une alternative au libéralisme en
France et en Europe.
Appel lancé par les communistes de l'ouest biterrois
Contact : Christian.Harquel@wanadoo.fr
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3 juin 2005
Contre la criminalisation du
mouvement social
Le groupe "Un Autre Futur", de la Coordination des Groupes
Anarchistes, dénonce la répression tous azimuts qui s'abat sur les
actions militantes, politiques comme syndicales.
Aujourd'hui, de très nombreuses luttes sont transformées en délit
pour les discréditer et effacer les questions qu'elles posent.
Aussi, nous apportons notre soutien à tout ceux qui luttent et
subissent la répression de la part des pouvoirs publics ou du patronat.
C'est le cas du Grraou, squat autogéré de Montpellier qui, à la fois,
dénonce une politique du logement toute dirigée sur un centre ville,
cher et aseptisé, et souhaite créer des espaces collectifs de vie et
de création. Ils sont assignés en référé par la Mairie de
Montpellier le 9 juin.
Nous appelons tout ceux qui ne veulent pas voir le centre ville vidé de
ses habitants peu argentés, à les soutenir devant le tribunal, ce jour
là.
Nous dénonçons aussi la répression contre le mouvement lycéen.
Plus de quarante d'entre eux doivent passer devant les tribunaux. Les
premiers à avoir été jugés voient les peines tomber. C'est le cas
notamment de Samuel Morville, lycéen originaire de Montpellier, qui
vient d'être condamné en première instance à 5 mois de prison avec
sursis.
C'est la réponse qu'a choisit le gouvernement, pour mettre fin à l'un
des plus long conflit qu'ait connu le monde lycéen.
Nous appelons l'ensemble des acteurs et actrices du mouvement social et
tout ceux qui sont épris de justice et de liberté à manifester un
soutien sans faille à la jeunesse.
Enfin, dans ce contexte du tout répressif, l'utilisation du GIPN pour
évacuer le Centre de Tri postal de Bègles, en Gironde, montre quels
moyens l'état peut envisager pour répondre aux revendications des
travailleurs.
Nous saluons et encourageons les prémisses de solidarité
interprofessionnelles qui se font jour, pour obtenir la relaxe des
militants syndicaux inculpés dans cette affaire.
Tout ces événements confirment les analyses que nous faisons, dans le
livre qui vient de paraître à l'esprit frappeur "Ordre
sécuritaire et inégalités sociales", sur la mise en place d'une
société sécuritaire, dont un des objectifs est de permettre de
museler toute contestation sociale.
Une des autres illustrations de ces pratiques sécuritaires est aussi la
multiplication de l'utilisation par la police des délits de outrages et
rébellion. A ce titre nous apportons notre soutien à Brice Petit,
enseignant dans le Vaucluse, qui comparait le 9 juin, à Montpellier,
pour ce délit, qui permet si souvent de masquer des irrégularités de
procédure policière.
Groupe "Un Autre Futur" de la Coordination des Groupes
Anarchistes
Montpellier, le 1 juin 2005
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3 juin 2005
La plume est une arme...
jusqu'à un certain POING !!!
Oh, combien je comprends le dégoût que peuvent inspirer les
soixante-huitards à la jeune génération ! L'affligeant spectacle que
leur offrent les grosses merdes molles comme le July et le Cohn Bendit
ne peut que les entretenir dans ce rejet viscéral.
Je leur laisse imaginer ce que nous, les soixante-huitards "has
been", puisque nous n'avons rien renié de nos engagements, pouvons
ressentir face à ces trahisons dégueulasses.
Ce n'est certes pas moi, qui l'utilise si facilement, qui vais tenir
rigueur aux plus jeunes de pratiquer l'amalgame. Cela m'est reproché
assez souvent, à juste titre. Personnellement c'est par paresse que
j'ai recours à ces raccourcis. Si je devais fournir à chaque fois une
analyse approfondie des sujets évoqués ce serait un vrai taf... et moi
je suis un vrai cossard ! De plus d'autres, qui ont une âme de
journaliste comme Jean Dornac, Patrick Mignard, Agie, etc. le font bien
mieux que je ne saurais le faire.
Pardonnez cette digression, c'était juste pour dire que je suis aussi
révolté que ces jeunes, que nous sommes encore quelques centaines de
"has been" à n'avoir jamais renoncé à faire gicler cette
caste de "bobos" qui fait mal, dignes héritiers des bourges
Gaullo-Pompidoliens de 68.
Mais se révolter sur le net, ça ne suffit pas ! Il nous appartient, et
il appartient à la nouvelle génération, sous peine pour elle de finir
comme celle des deux saloparts précités, d'employer les moyens qui
conviennent face aux agressions dont nous sommes victimes tout azimut.
Il faut prendre conscience que nous sommes bel et bien, et ce au niveau
Européen, en train de sortir, par la petite porte, du système
démocratique.
En France ce référendum, comme les deux scrutins précédents, en est
l'illustration flagrante. On consulte le peuple, super ! C'est
démocratique... Le peuple renâcle... ILS S'EN BRANLENT !!!
En Europe, au vu des résultats français, hollandais et de ceux,
probables, du Luxembourg, Blair n'est plus partant pour tenter le coup
chez lui. Les Allemands et les Italiens "ouiouistes", se
réjouissent ouvertement, sur tous les médias, qu'il n'y ait pas eu de
référendum chez eux, n'hésitant pas à dire qu'ils auraient pris la
même raclée... Ça c'est démocratique !
Alors, oui ! Bordel de merde, reconsidérer la démocratie, se bouger le
cul de façon appropriée, pour ne pas que vous soyez, vous aussi, un
jour, assimilés par VOS enfants aux vieux connards qui leur ont volé
leur avenir.
Pace que, sc'usez-moi les jeunes, mais z'étiez combien à vous dresser
contre Fillon ?
Et pis combien n'ont pas suivi comme des boeufs les manifs bien
orchestrées par des syndicats bien lisses, avec meneurs de jeu façon
"Télé-Réalité" ?
Et pis combien d'entre vous ne sont pas rentrés sagement dans les
bahuts ?
Dans notre société de merde, le port de la couille est, paraît-il,
une valeur repère ! Ça, ça fait partie des quelques bricoles à
revoir, et bien je n'ai pas l'impression qu'il s'en portait beaucoup
dès que Môssieur le Proviseur et ses keufs faisaient les gros yeux.
Ceux qui ont osés se dresser contre "l'autorité" n'en sont
que plus grands... et plus condamnés par les tribunaux, d'ailleurs !
Là, merde, je crois vraiment qu'il faudrait arrêter de se laisser
foutre sur la gueule gratos. Que vous ayez les mains en l'air ou sur une
caillasse, de toute façon, ils vous colleront un outrage et rebelion au
cul... Alors, autant les aider à trouver le chemin de la vérité !
A chaque facture doit correspondre un produit, tous les comptables vous
le diront. C'est d'ailleurs appliquer ce principe si cher aux libéraux,
la "concurrence non faussée" : ils ont le droit de
distribuer des gaz et du bourre-pif ? Alors que nous n'avons pas la
possibilité d'écouler nos cocktails Molotov ! Stop au protectionnisme
! J'vais gueuler à l'OMC !
On commence par la peur de rater les exams et puis on enchaîne par la
trouille de perdre son emploi. Alors, on enfile les pantoufles, elles
glissent sur tout. Leur bruit furtif est, peu à peu, couvert par le
bruit des bottes qui martèlent le pavé que l'on a renoncé à jeter.
La barrière des interdits se dresse partout où le peuple asservi n'a
pas su élever ses barricades.
Les barricades d'aujourd'hui s'appellent désobéissance civique. C'est
la résistance passive. Si elle est d'ampleur, elle peut tout bloquer.
Ils seront placés dans l'impossibilité technique d'amener tout le
monde devant leurs tribunaux et contraints de rouvrir les camps de
prisonniers... Rigolez pas, ils existent toujours, suffit de les
réhabiliter.
La gendarmerie aussi existe toujours. Pas de problème, on peut tout lui
ordonner, elle n'a pas de conscience. Toujours prête à servir ou à
sévir, même dans les coups les plus tordus. Qu'il s'agisse de tenir
des enfants au bout du fusil pour les livrer aux nazis où bien d'aller
les enlever à La Réunion, la gendarmerie est fière de son uniforme et
de son gros pétard.
En 68, nous étions plus... physiques, plus radicaux. Puis, la
dialectique l'a emporté sur l'action et a fini par produire les
Cons-bandits, les July, les Jospin, Hollande et consort qui sévissent
aujourd'hui. "Il nous faut maintenant préparer l'alternance",
proclament-ils.
Bande de fumiers arrivistes, vous pouvez vous la carrer dans le derche
votre alternance ! Nous, ce qu'on va mettre en place c'est une
alternative à votre rêve de pouvoir ! La seule chose à réformer
c'est votre clan de politoquards.
Nos réformes à nous s'appellent révolution, et toutes les
révolutions ne sont pas sanglantes !
La seule croissance bénéfique pour tous, est celle de notre colère.
Il faut juste qu'elle se canalise... un peu.
Entre les "élus" qui ne représentent, pour la plupart, que
les pontes de leurs partis et le peuple qui, lui, a les pieds dans le
quotidien, il y a un monde. Un monde solidaire, juste la place pour
d'autres représentants, véritablement représentatifs. Des
représentants, révocables, exprimant les besoins réels de telle ou
telle collectivité (locale).
Mettons en place des comités de quartier, de village, inspirons-nous de
ce qui a été fait à Porto Alegre, au Vénézuela, chez les Zapatistes
et adaptons-le à notre culture.
Une idée de constituante est dans l'air. Faut voir ! Pourquoi pas ?
Mais faut voir...
"Ce n'est pas la rue qui gouverne" disait l'échappé du
marais poitevin ? Eh bien, agissons ! Chacun à notre niveau, pour que
ce ne soit plus cette Europe d'en haut qui gouverne et nous impose ce
qui est bon pour elle.
Si nous rations cette marche vers l'altermondialisme, il ne nous
resterait bientôt plus d'autre forme de résistance, que celle que nos
parents ou grand parents ont connue... Mais soyons un tout petit peu
réaliste. Faute d'un soulèvement international, et vu les moyens dont
disposerait alors la "ligue des marchands" qui, elle, ne
manquerait pas de faire front commun, toute tentative armée relèverait
de l'irresponsabilité criminelle et ressemblerait foutrement à un
suicide collectif.
Quand à l'idée d'un mouvement international... !!! Est-ce que, nous,
nous prenons les armes pour aider justement, et entre autres, les
Zapatistes ou les indiens d'Amazonie ?
En conclusion, n'étant pas porté sur le suicide, et n'entendant pas
fermer ma gueule trop vite, je crois plus réaliste, donc plus
productif, de mettre le paquet sur la désobéissance civique et la
coordination des collectifs locaux.
Avoir eu les tripes de dire « NON », c'est fort ! Maintenant, au taf,
camarades !
Bakou
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Texte publié dans "CQFD N°18"
Quand la mode du Reality Show entre en prison, il en ressort
"9 m2", sit-com carcérale garantie sans matons,
sans bagarre, sans rêves de cavales. Et, plus incroyable que tout pour
un habitué du placard : sans cris et sans vacarme. On y passerait
presque ses vacances.
Voilà, il fallait bien que ça arrive ! La mode est au Reality Show
et aucun domaine de la vie des hommes et des femmes n’échappe à la
moulinette du faux vécu...
Après le Loft, le lycée et la ferme, aujourd'hui, la prison avec la
série "9m2". En se démarquant des grosses chaînes de
la lobotomie commerciale, ARTE a exploité ce filon inédit et
nous a collé une semaine durant de la fausse existence cellulaire.
Je suis allongé sur le même lit à trois étages. J'ai la même
fenêtre, la même table, finalement la même cellule. Néanmoins face
à ces images, le faux me saute à la gueule. Et quelle que soit
l'intention des faussaires. D'ailleurs Momo avoue qu'en jouant cette
comédie : "c'est comme si je me retirais... du monde carcéral".
Et c'est bien là le problème : dans "9 m2", la prison
a disparu.
Quiconque connaît la zonzon ressent un malaise et l'immense silence
dénonce la supercherie. Au plus profond d'un quartier de haute
sécurité, elle ne s'évanouit jamais autant. Car qu'importe l'heure,
la rumeur des centaines d'emmurés pèse sur l'instant personnel.
Chaque peau de béton palpite à celles des voisins. Et pas une nuit
sans qu'un gars ne pète les plombs : celui qui n'a pas eu sa dose,
celui qu'ils baluchonnent, direction le mitard. Du soir au matin et du
matin au soir, la prison frappe à la porte et hurle à la fenêtre.
Il n'y a rien à faire contre cet envahissement, sauf quand on ne
supporte plus, comme un congénère à Moulins qui, en rentrant de l’atelier,
tirait des rideaux opaques et portait un casque anti-bruit.
Dans leur "9 m2" de télé, où sont les centaines de
gars du bâtiment ?
Si ce n'est le caricatural et lointain appel à la prière d'un mufti
d'occasion, la fenêtre est muette, pas de discussions, ni de disputes.
Les murs et les tuyaux ne résonnent pas aux différents codes pour
annoncer l'approche de la ronde ou les trois coups brefs pour "les
yoyos !".
Chez moi, à 5 heures du mat’, les matons éveillent les transférés.
Une demie-heure après, le roulis des chariots secoue le bâtiment. Les
premiers verrous. A la période du carême, les bruits des assiettes et
les repas préparés sur les chauffes. La dernière ronde tourne et sort
par les promenades. Un maton shoote une canette vide pour effrayer les
rats. Ils discutent comme en plein jour. Les insultes pleuvent des
fenêtres et, en réponse, quelques menaces s’élèvent. D'un coup, la
galerie s'ébroue des verrous.
A l'ambiance, on sait si on aura affaire, la matinée entière, à une
équipe de fachos. Les portes claquent. Les ordres sont hurlés par le
chef de table. "1er, 2eme, 4eme, envoyez les mouvements ! 7
heures 30 !". Chaque étage doit confirmer "1er reçu!",
"2eme reçu" et ainsi de suite. "3eme, 4
arrivants", "3eme reçu". Et les cris sont
incessants jusqu'au changement d'équipe et, ensuite, jusqu'à la
tombée de la nuit... et la fermeture des verrous.
A chaque heure du jour et de la nuit, la prison vit... et passent les
heures. Nous sommes ces heures qui sonnent et s'enfuient. C'est la
condition des prisonniers. Et pas besoin de montre, la rumeur nous
alerte. L'horloge rythme le tempo de son sempiternel tic-tac de murs et
de fer. Et son tapage nous sert de baromètre, on y pressent le degré
de tension, si une bagarre se prépare, si des comptes se régleront à
la douche ou dans l'escalier. La prison nous prévient si la journée
sera longue ou si elle sera comme toutes les autres... un jour à perdre
ou un jour à échapper au pire.
Il est normal que si dans l’émission "9 m2", on ne
ressente pas la prison, les matons aient disparu avec elle. Aucun
commandement, pas de présence menaçante... sans parler des encagoulés
!
Ils sont curieusement absents. Du coup, l'enfermement est châtré de
tout contenu d'oppression et de résistance. Il faut un effort
d'imagination pour sentir la présence du maton derrière l’oeilleton.
Savoir qu'à tout moment, ils peuvent entrer et éructer un ordre,
sonder les barreaux, retourner la cellule, pour une fouille.
Même en rêve, dans ce loft, les acteurs ne pensent pas à la cavale.
Et s'ils existent - on finit par en douter - les matons vaquent à des
occupations tout à fait anodines. Où est la menace omniprésente du
fusil dans le mirador ? Surtout aux Baumettes où, il n'y a pas si
longtemps, un maton a flingué un détenu désarmé et a blessé quatre
autres candidats au départ.
Derrière la porte, toujours le silence. L'absence. Pas de cri : "En
ligne, sortez les mains des poches". "En silence,
alignez-vous". Pas d'insultes, ni d'humiliations jusqu'aux
tabassages et, en réponse, les dizaines de portes secouées à coups de
tabourets.
Dans cette zonzon imaginaire ni trafic, ni arme. Pas besoin de se serrer
les coudes, plus de balances. La cellote ne fleure pas le chichon, pas
de flasque de pastis dissimulée dans le caleçon. Pas d'infos à mots
couverts, pas de portable.
Tout est clean jusqu'à l'aseptisé. Rien à cacher, pas de révolte
contre la direction, le JAP ? La longueur des peines, pas de désespoir
ultime, pas de récrimination ou de gueulante contre le système
anthropophagique, aucune revendication pour soi ou pour ses
congénères, pas de rêve d'incendie, pas de souvenir des émeutes
passées...
Les acteurs bidonnent. D'ailleurs ils savent ce que le spectateur
attend. Et pour dealer du folklore, ils collent dans le décor trois ou
quatre photos de nanas à poil. Finalement, le seul intérêt de cet
exercice est de nous exposer le drame social de la prison. L'immense
majorité de la population pénale n'a aucune conscience de sa
situation. Ils subissent la prison, ils en sont les éternels vaincus.
Le feuilleton "9 m2" nous expose un carcéral civilisé
et propret. Le rêve de tout maître en communication de l'AP, une
prison qui ne serait qu'une gentillette privation de liberté. Et pour
le dehors, c'est d'autant plus crédible que ce sont des détenus qui
nous le servent ! On comprend pourquoi l'ensemble des médias trouve ce
triste spectacle très chouette.
Par contre, regardez "L'Expérience", le film d'Olivier
Hirschbiegel et vous saisirez un des aspects essentiels du problème et
pourquoi les laudateurs ont tout intérêt à dissimuler le face-à-face
taulards/matons. Car que l'on soit d'un côté ou de l'autre tout
change, entre l'opprimé et celui qui, par son rôle même, devient
finalement un tortionnaire.
Campagne internationale :
http://www.action-directe.net
http://nlpf.samizdat.net
e-mail : nlpf@samizdat.net
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Appel à toutes les fédérations syndicales de l'Éducation
Nationale
Texte envoyé par le collectif Reseau des Bahuts à toutes les
fédérations syndicales de l'Education Nationale.
Excellente initiative, soyons unis dans la lutte !
site: www.reseaudesbahuts.lautre.net
contact: contact@reseaudesbahuts.lautre.net
Adresse aux syndicats...
Les revendications catégorielles faisant l'objet de pétitions de
soutien montrent une atomisation des luttes.
A l'éducation nationale, nous avons vu défiler, au fil des mois, des
appels pour soutenir :
- le nombre d'heures de français,
- les lettres anciennes,
- la recherche,
- les travaux personnels encadrés,
- les arts à l'école,
- l'éducation physique et sportive,
- les sciences économiques et sociales...
En parallèle, viennent se greffer des revendications salariales et
statutaires...
Or qu'y a-t-il à négocier ?
Il serait temps de se dire que batailler en ordre dispersé pour des
pourcentages n'a aucun sens. L'interlocuteur a suffisamment montré par
des déclarations inacceptables, le peu de cas qu'il faisait de ses
"partenaires sociaux". Sans réaction, d'ailleurs !
Syndicats : l'heure est à l'unité, pas seulement dans les mots mais
dans les actions. Nous voulons un front uni de négociations, et non des
menées de chapelles concurrentes.
Le texte complet de cette "adresse" est en
téléchargement, au format pdf : http://www.reseaudesbahuts.lautre.net/docs/adressesyndicats.pdf
Le Réseau des Bahuts
Revenir en "Haut de page"
Bon ! C'est vrai, c'est pas très original d'envoyer des voeux en
cette période !
Mais considérez que c'est à l'occasion du solstice d'hiver.
Cette date, fête païenne depuis la nuit des temps (qu'on nous a fait
oublier au profit d'une fête de propagande et du départ de l'année
civile), est la fin de la réduction de la longueur des jours. Les nuits
se raccourcissent à nouveau, c'est comme une relance vers de nouvelles
aventures...
Une année solaire recommence et vous savez quoi ? Cette année sera
celle de la Révolution !!!
Alors, préparez-vous y, parce que j'aurais l'air malin si je suis tout
seul...
D'abord, cette année, on fête pas Noël, puisqu'on vient de fêter le
solstice. Ensuite, ça va aller vite !
On va arrêter d'utiliser de l'argent, comme ça, on n'aura plus besoin
d'en gagner. A partir de là, on aura plein de temps pour s'entraider.
D'abord pour s'héberger, car si on ne paye plus de loyer ou qu'on
squatte, on risque de se faire expulser. Donc, en attendant de retrouver
un logement, dont on ne payera pas le loyer, ou un nouveau squatt, il
faut qu'on s'héberge mutuellement.
Ensuite, faut bien bouffer. Heureusement qu'on ne travaillera plus,
parce que faudra cultiver des aliments, ou en récupérer, ou s'en faire
donner en échange de services. Et ça prendra déjà pas mal de temps.
Après, comme on va pas faire voeu de pauvreté pour la révolution (et
puis quoi encore ?), on va mettre en place plein d'ateliers pour
construire tout ce dont on a besoin, pour réparer ce qu'on trouvera.
On va faire beaucoup d'efforts pour s'expliquer ce qu'on sait, pour
qu'on devienne tous super-intelligents (ça c'est la révolution !).
Une fois qu'on sera super-intelligents, on trouvera le moyen de se
défendre contre la police et l'armée, qui seront appelés à la
rescousse pour nous punir, parce que le système économique
s'effondrera lamentablement.
Sans parler qu'on va trouver le moyen d'ouvrir les frontières pour que
nos amis du monde entier puisse venir nous voir et pour qu'on puisse
aussi aller les voir.
Comme y'aura plus d'école publique et qu'on paiera pas d'école
privée, il faudra bien s'occuper des enfants, leur expliquer ce qu'on
sait et leur expliquer qu'il faut qu'ils expliquent ce qu'ils savent à
leurs camarades.
Comme y'aura plus d'hôpitaux publics, on se soignera les uns les
autres. Heureusement qu'on aura du temps pour en apprendre plus que ce
qu'on sait maintenant. Tant pis pour les techniques de pointe, dans un
premier temps ! Ensuite, comme les hôpitaux auront fait faillite, on
pourra récupérer leur matos (si on veut).
Comme on se sera fait couper le jus par EDF, on en profitera pour s'en
passer (et du nucléaire avec), en utilisant des éoliennes et des
moulins à eau (peut-être même qu'on sera capables de fabriquer des
panneaux solaires).
On fera de l'agriculture bio dans les campagnes pour se nourrir.
On s'occupera de réhabiliter les villes avec poésie et subversion,
avec de la peinture qu'on aura faite nous-même et qui ne sera pas
pleine de produits chimiques. En faisant de gigantesques fêtes autour
des feux de joie alimentés par les immeubles des institutions et les
grands bâtiments marchands (on peut faire aussi des petites fêtes
autour de feux de banques, d'assurances ou de sociétés
immobilières...)
On aura vachement plus de temps pour faire l'amour, la fête, de l'art,
de la poésie, des chansons révolutionnaires :
"Ah qu'il était beau, ce policier nu !
Mis dans un cachot, une matraque dans l'cul !
Ah qu'elle était belle, la prison en flammes !
C'était bien réel, un bon gros vacarme !"
Si tout se passe bien, la fête du solstice d'été redeviendra la
fête signalant la nuit la plus courte de l'année. On fêtera la
révolution, on aura oublié la fête de la musique.
Bon c'est vrai, ça fait un peu ambitieux... Donc c'est pour ça que je
compte sur vous pour ne pas me retrouver tout seul, comme un con, à
faire la révolution.
Et puis bon ! C'est pas parce que y'a peu de chances que ça se fasse en
6 mois ou un an, qu'il ne faut pas s'y mettre tout de suite.
Je vous accorde que ça risque de durer un an ou deux de plus. Mais
c'est sûr qu'on va y arriver !
Regardez : la situation actuelle n'évoque-t-elle pas la décadence de
l'empire romain, ou l'absolutisme de la monarchie ? Depuis la dernière
révolution (certes ratée), il y a tellement de choses qui ont changé
dans la société !
Tout le monde sait lire et peut donc participer à la démocratie
directe.
On peut maintenant se déplacer à travers le monde super-rapidement, et
communiquer d'un bout à l'autre de la planète instantanément
(contrairement à il y a deux siècles, on peut faire une démocratie
directe mondiale!).
Sans parler qu'aujourd'hui, la plupart des gens considèrent les gens de
couleur différente comme leurs égaux (d'ailleurs il faudra faire
changer d'avis ceux qui ne sont pas d'accord, ou bien les mettre entre
eux).
Y'a aussi le fait que l'institution de la famille, le patriarcat, est
enfin en train d'exploser de toutes parts, grâce aux revendications
féminines, homosexuelles, bisexuelles, etc.
Les divorces sont plus nombreux que jamais, l'idéal du couple vole en
éclat ! (youpi!).
En plus, si le libéralisme a accompagné partout la démocratie, et que
le libéralisme est aujourd'hui à l'échelle de la planète, il n'y a
aucune raison pour que la démocratie ne soit pas à l'échelle
mondiale.
Non vraiment, je vous le dis, la révolution est une affaire de
semaines, au pire de quelques mois. Alors faut se mettre au travail tout
de suite ! Parce que faudrait pas que la révolution soit encore
détournée par des malins (d'où l'intérêt d'échanger notre savoir
entre nous pour être plus intelligents qu'eux)...
Et puis de toutes manières, si on ne pense pas que la révolution est
imminente, pourquoi demander à d'autres de le penser? Et d'ailleurs, il
n'y a aucune chance que la révolution arrive si on croit pas qu'elle
est imminente!
Donc si vous ne me croyez pas, faites au moins comme si ! Moi je vous le
garantis, la révolution est là, en train de se faire... et c'est beau
!!!
Quentin
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Samuel Johnson a 16 ans et demi. Orphelin, Ghanéen réfugié en
France depuis plusieurs mois, placé par le juge des enfants dans un
foyer de la région paloise, excellent élève assidu au collège Jeanne
d'Albret depuis la rentrée de septembre dernier, il ne présente aucun
danger ni aucune menace pour notre pays.
Le 18 novembre, à 9h45, trois fonctionnaires de la Police Aux
Frontières viennent l'arrêter à l'intérieur du collège. Ses
camarades de la classe qu'il a dû quitter brutalement pendant le cours
sont traumatisés. Le personnel, et particulièrement les enseignants du
collège, est choqué, indigné.
Il est ensuite interné au centre de rétention administrative
d'Hendaye, puis dans celui du Mesnil Amelot, à proximité immédiate de
l'aéroport de Roissy.
Comme il est mineur, la police ne peut pas l'expulser. Elle demande au
consulat du Ghana un laissez-passer pour le Ghana pour Samuel. Le
consulat le fournit, en indiquant la date de naissance de Samuel, car il
ont reconnu leur ressortissant.
Chou blanc pour la police car le document indique que Samuel est mineur.
Qu'à cela ne tienne. Elle fait pression sur le consulat pour obtenir un
nouveau document et exige "qu'il soit conforme aux examens
radiographiques que nous lui avons fait subir" !
C'est à dire qu'ils veulent faire primer un examen radiologique sans
valeur scientifique, et très discutable, sur deux papiers officiels
indiquant l'âge de Samuel. Il faut absolument que Samuel apparaisse
comme majeur pour pouvoir être expulsé... et il faut expulser Samuel
pour respecter les quotas d'immigrés à expulser.
Malheureusement les pressions sont efficaces et le consulat fournit,
paraît-il (personne ne l'a vu), un nouveau laissez-passer avec une date
de naissance "convenable".
Vendredi 16 décembre, Samuel doit être expulsé. Il refuse de monter
dans l'avion. Il est placé en garde à vue. Il est présenté à un
juge qui l'inculpe pour "entrave à procédure
administrative". Il risque trois mois de prison.
Un cas parmi tant d'autres, dans tous les départements de France. Mais
celui-ci, c'est chez nous, et nous pouvons exprimer notre refus et notre
indignation.
Le silence et l'acceptation d'aujourd'hui, c'est l'arbitraire et
l'oppression de demain !
Nous invitons chacune et chacun d'entre vous à faire connaître
cette situation inacceptable. Nous vous invitons à demander à vos
élus d'intervenir pour faire libérer Samuel, afin qu'il puisse
reprendre les cours et ne pas croupir en prison.
Nous vous appelons à participer nombreux au rassemblement pour la
libération immédiate de Samuel, jeudi 23 décembre à 15h00, devant la
préfecture.
CGT, CIMADE, Collectif pour le respect de droit des étrangers, FCPE,
FSU, MRAP, SGEN-CFDT, UNSA.
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Guerre aux
chômeurs ou guerre au chômage ?
Emmanuel Pierru http://www.atheles.org/editionsducroquant/guerreauxchomeursouguerreauchomage
Le chômeur condense tout un ensemble d'indignités sociales et
politiques qui en font une figure peu fréquentable et peu
respectable.
Le chômage "volontaire", les "trappes à
chômage", la "violence" des chômeurs, leur tentation
électorale vers le FN sont quelques-uns de ces lieux communs de la
vision néo-libérale du chômage, empiriquement réfutables à la
seule lumière des travaux sociologiques menés sur ce thème.
Par ailleurs, si chômage et démocratie sont deux termes très
souvent mis en relation, c'est pour poser la question sous l'angle
unique des effets : "quels effets sociaux et politiques le
chômage exerce-t-il sur la démocratie ?" Or, si on renverse les
termes de la question initiale - "qu'est-ce que la démocratie
fait, ou doit faire, des chômeurs ?" - on retrouve l'origine du
chômage en tant que réforme sociale visant, dans la toute fin du
XIXème siècle, à arracher les chômeurs à une
"dangereuse" pauvreté.
Cette vieille réforme du chômage contribuait à construire le
chômage en risque collectif auquel il devait être apporté des
solutions collectives.
Elle cherchait alors à conférer de véritables droits aux chômeurs,
présumés non responsables de leur situation dans la mesure où elle
était définie comme le résultat involontaire d'un aléa
économique.
Le rappel des origines de cette réforme n'en devient que plus urgent
à l'heure où la plus grande confusion sémantique règne autour de
la délicate question du chômage.
Emmanuel Pierru est sociologue, chargé de recherche au CNRS
(CERAPS, à Lille), membre de l'association "Raisons d'agir".
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Dualité sociale / Dualité de pouvoir
Il y a quelque chose d'étrange dans la vision que nous avons
aujourd'hui du "changement social". Ce changement serait une
sorte de "basculement" spontané d'une réalité dans une
autre réalité. Que ce soit les élections, chères à la Gauche ou
la "grève générale insurrectionnelleé, chère aux
anarchistes, le changement dans les deux cas est "datable".
Nous sommes confortés dans cette erreur par la manie de fêter des
évènements : le 14 juillet 1789, c'est la Révolution Française,…
Qui peut le nier ? Pourtant est-ce aussi simple ?
Cette pratique, qui représente j'en conviens une certaine commodité,
est parfaitement réductrice de la réalité historique et nous
entraîne depuis des décennies dans des erreurs stratégiques
regrettables. C'est aussi peut-être une conséquence de la manière
dont on nous a enseigné l'Histoire et/ou, peut-être, dont nous
l'enseignons : souvent une liste fastidieuse, mais aussi parfois, plus
ou moins anecdotique de dates, d'évènements et de personnages plus
ou moins (plutôt plus que moins) mythiques. Des évènements qui
deviennent tellement importants qu'ils semblent suspendus dans le
temps historique. La réalité historique est tout autre.
Le sens de l'Histoire
La spontanéité des changements dans l'Histoire n'est que pure
illusion. Un évènement important, voire déterminant, n'est jamais
que l'aboutissement d'un processus qui lui a donné naissance et qui
lui a donné son sens.
L'importance que, parfois, il prend est trop souvent fabriquée par
les historiens ou ce qui se prétendent l'être ou ceux qui ont
intérêt à présenter les choses de cette manière. On ne saurait
entrer dans une période de l'Histoire en s'attachant simplement à
quelques dates.
Certes, certaines dates représentent des évènements importants et
peuvent être des repères dans le fil complexe des évènements, mais
c'est l'ensemble du processus, des faits sociaux, dont les dates ne
sont que des jalons, qui donnent tout son sens à ce qui s'est passé.
Le moment du basculement, de l'effondrement d'un système et son
remplacement par un autre est, peut être, moins important que tout ce
qui l'a précédé. L'aspect spectaculaire du basculement prend le
pas, dans l'imaginaire collectif, sur la mécanique intime du
déroulement des évènements qui y ont conduit.
Le danger, dans la lecture de l'Histoire est, bien entendu, de ne
retenir uniquement que la fin du processus, la partie la plus
spectaculaire, celle "qui fait date"… Et d'en tirer des
conclusions toujours beaucoup trop hâtives.
Réduire la connaissance de l'Histoire à de simples évènements
caractéristiques conduit à une double erreur :
- fétichiser l'évènement "final", en en faisant un
exemple en soi. Ainsi, sa "théorisation" occulte totalement
le processus historique qui lui a donné naissance. La connaissance
(en fait la méconnaissance) de l'Histoire se réduisant à la
lecture, souvent subjective et passionnelle, et pour cause, de
l'évènement.
- séduit par l'évènement, tenter de reproduire mécaniquement
"ce qui s'est passé". La "théorisation" basée
sur la fétichisation de l'évènement conduisant évidemment à des
erreurs stratégiques… Simplement (si l'on peut dire), parce que
n'existent pas deux évènements, deux situations identiques, dans
l'Histoire.
La mauvaise conscience de l'Histoire
Ceci explique que la question du pouvoir est fondamentalement,
stratégiquement moins importante que celle qu'on lui donne depuis
deux siècles.
Le XX ème siècle a été celui des "stratégies et
tactiques" de prises du pouvoir. Que ce soit de manière violente
et théorisée, sous sa forme putschiste avec toutes ses variantes,
que ce soit sur le mode électoral ou à l'occasion d'une guerre.
Toutes les formes ont abouti à un même résultat : l'échec.
Si le système marchand a pu être, à un moment donné,
déstabilisé, mis en difficulté socialement, il s'en est toujours
tiré et en est toujours sorti renforcé…Les soit-disantes
"victoires" ont toujours été relatives et conjoncturelles.
Il suffit de voir où nous en sommes aujourd'hui. (voir, par exemple,
l'article "Acquis sociaux, rien n'est jamais acquis !").
Donc, de deux choses l'une : ou bien le système marchand est
indestructible et constitue la quintessence du développement des
rapports sociaux… Et il n'y a plus rien à faire. Ou bien le
problème de son dépassement a été, et est, systématiquement mal
posé et ne pouvait aboutir à aucun succès.
Le drame c'est que le problème n'est jamais posé en ces termes et
que l'histoire des luttes n'est qu'un sempiternel renouvellement des
erreurs.
La nature du "pouvoir alternatif" n'est pas de la même
nature que celle du pouvoir en place. Poser la question de
l'existence, de la nature, du pouvoir alternatif n'a pas de sens, en
dehors de la structure sociale qu'il est censé représenter.
Or, ce à quoi nous assistons actuellement c'est précisément à une
tentative de définition d'un pouvoir "en soi", de
"Gauche", de "Vraie Gauche", de "100% à
Gauche", "Alternatif",… Dont on ne sait évidemment
pas de quelle structure sociale, c'est-à-dire que tels rapports
sociaux il est, ou sera, représentatif.
On se base, pour le définir, sur de vieux schémas qui nous ont
séduits :(Front Populaire, Libération, Révolution Française, celle
de 1917, …).
En bref la situation se résumerait à : "on va prendre le
pouvoir puis, ensuite, on verra". Non seulement les choses ne se
passent pas comme cela, mais quand elles se passent ainsi, c'est la
catastrophe.
Repenser la nature du pouvoir
C'est une fausse conception de la nature du pouvoir qui entraîne
cette vision singulière de l'Histoire, source d'aberration
stratégique en matière d'action politique.
Le "Pouvoir" est toujours celui d'une structure sociale,
aussi bien quand elle le prend, le pouvoir, et à fortiori quand elle
l'a. La neutralité sociale du "Pouvoir" n'existe donc pas.
Il est vrai que tous les systèmes ont combattu cette idée, faisant
du "Pouvoir" une entité absolue, détachée des
contingences sociales et qu'il est, bien entendu, impossible de
remettre en question.
Démarche tout à fait logique car tout "Pouvoir" installé,
institutionnalisé, est conservateur, tout "Pouvoir" est
totalitaire, dans la conception qu'il a de lui-même et dans la
conception qu'il a des rapports sociaux dont il est le garant.
Aucun Pouvoir ne peut imaginer la remise en question de la structure
sociale, des rapports sociaux, dont il est le garant… Cela
reviendrait, pour lui, se nier lui-même.
Le système marchand ne fait évidement pas exception, et fait que
toutes les variantes de la forme du "Pouvoir" qu'il
autorise, garantissent les rapports sociaux marchands et exclusivement
eux… Essentiellement le salariat, sous toutes ses formes, aussi bien
les plus "sociales" que les plus libérales.
Les seuls changements autorisés ne se font que dans le respect et la
garantie de la pérennité de ces rapports, le processus dit
démocratique ne fonctionnant d'ailleurs que dans le respect de ce
principe… Ce qui explique que les élections, aussi démocratiques
soient-elles, ne changent et ne changeront fondamentalement rien.
Le changement, l'alternative, ne se jouent donc pas dans la sphère du
"Pouvoir", mais ailleurs, dans l'évolution de la nature des
rapports sociaux, c'est-à-dire dans ce qui fonde, justifie et donne
un sens au "Pouvoir" (voir l'article
"Transition").
C'est essentiellement la structure sociale, les nouveaux rapports de
production, qui font le pouvoir social et économique, qui fondent le
"Pouvoir"… Pas l'inverse. L'Histoire du XX ème siècle,
avec toutes ses "révolutions" avortées, en est le plus
parfait exemple.
L'alternative dans la dualité de pouvoir
C'est donc dans la dualité du pouvoir social, économique, dans la
"pratique alternative" ou plus exactement
"l'alternative pratique" que se forge le Monde Nouveau…
Pas dans les déclarations et motions, aussi pertinentes et
convaincantes soit-elles, élaborées à grand frais de réflexion, de
concertation, de négociation entre petits ou grands groupes
politiques restreints.
L'alternative commence à apparaître quand, concrètement,
l'organisation sociale et économique prend des formes alternatives,
nouvelles, qui correspondent à un autre état d'esprit, une autre
philosophie, d'autres valeurs. Autrement dit, lorsque le vieux
système en place entre en déliquescence, est contourné, est nié
dans son existence quotidienne.
Lorsque la collectivité fait l'apprentissage concret d'une nouvelle
relation sociale, lorsqu'elle se convainc que l'ancienne est obsolète
et a fait son temps (voir les articles "Décadence" et
"Transition").
Alors, mais alors seulement, on peut parler d'alternance, la vraie,
celle qui substitue des rapports sociaux nouveaux aux anciens. On peut
parler de dynamique de changement. Alors oui, se posera la question du
"Pouvoir", celui de l'ancien monde déliquescent et celui du
nouveau.
Quelle forme prendra cette confrontation dans la phase finale de
l'alternance ? Sous quelle forme apparaîtra le nouveau
"Pouvoir" ? Personne ne peut évidemment le dire, mais
l'issue du processus dépendra de la qualité des rapports sociaux
nouveaux qui auront été créés.
Le discours sur le changement ne sera alors plus du simple domaine de
la spéculation intellectuelle ou des promesses électorales, il
plongera ses racines dans une pratique sociale dans laquelle tout un
chacun-e sera partie prenante.
Patrick MIGNARD
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A lire : "Les dépossédés, figures du
refus social"
Revue "Marginales" numéro 3/4, 2004
Alors que le gouvernement vient de rappeler (avec la création du
revenu minimum d'activité) la vieille figure de l'assistance par le
travail et qu'il dénonce la "paresse de cette France qui ne
travaille pas" ; alors que notre société a inventé un nouveau
substantif, celui des "sans", qui en dit long sur la
régression de la conscience sociale de l'idéal défendu
("sans" renvoie à "sans avoir", or
"avoir", c'est accumuler l'avoir comme unique raison de
vivre et d’être) ; voilà que revient le vagabond, voilà que
revient le dépossédé.
Le "peuple" des vagabonds est toujours coupable d'avoir
résisté aux intempéries sociales, au déracinement forcé, à
l'oeuvre de dépossession à laquelle s'emploie toute classe
possédante.
Il porte la marque d'infamie d'une "culpabilité
constitutionnelle du déviant", preuve des démérites personnels
de ses membres.
Au XXIème siècle comme au Moyen Age, les vagabonds fuient les asiles
et les foyers et leur préfèrent le risque de prison : toujours aussi
"inconscients" de leur intégrité et de l'hygiène
publique.
La charité procède toujours d'une idée politique de division du
peuple et de contention de ses forces de rebellion. Son but n'est pas
la rémission de la pauvreté, mais la protection de la propriété
privée.
La littérature nous permet-elle de suivre la "conscience
d'eux-mêmes" des vagabonds ? Nous permet-elle de comprendre les
mécanismes d'une construction de vie en-deçà des institutions,
c'est-à-dire d'une vie hors-la-loi ?
Sommaire
1. Figures du refus social
(littérature, témoignage et critique)
Louise Michel / Andreas Latzko / Harry Martinson / Georg K. Glaser /
Gaston Coute / Matt Mahlen / Josefa Ramine / Panait Istrati / George
Orwell / Rosa Luxemburg / Tom Kromer / Pierre Hamp / Daniel Martinez /
Régis Phily / Thierry Perisse / Simon Armitage / Bruno K. Oijer /
Flora Tristan.
2. Petite histoire des gens de la rue par temps de racaille
(1895-2004)
(perspective historique)
Mecislas Goldberg / Léon et Maurice Bonneff / Diether Kerbs / Marinus
Van der Lubbe / Journal des laissés-pour-compte de Baltimore
Revue "Marginales. Propos périphériques"
Format 18x18 cm, 252 pages - ISBN 2-914363-08-7
Le numéro : 20 euros - Abonnement : 40 euros pour 3 numéros
En librairie le 17 janvier 2005
http://www.agone.org/marginalesn3et4
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Substituer le revenu au salaire... c'est le rêve du MEDEF !
Le système de protection sociale mis en place en 1945 imposait aux
employeurs le versement d'un salaire indirect, socialisé, sous forme
de cotisations destinées à garantir les salariés notamment contre
les risques de maladie, d'accident et de chômage.
Les différentes réformes imposées depuis lors par le patronat ont
toujours eu pour objectif de diminuer le montant de leur contribution
au régime de sécurité sociale. Le MEDEF souhaite maintenant
supprimer purement et simplement les cotisations patronales en
préconisant l'institution d'un revenu minimum universel financé par
l'État.
Le salaire socialisé remplacé par le revenu universel, les profits
peuvent encore augmenter.
Dans le même temps, le travailleur privé d'emploi passe du statut de
chômeur ayant droit aux allocations de chômage à celui d'assisté
bénéficiant de la solidarité nationale, à qui l'on ne tarde pas à
demander une contrepartie. Lorsque l'impôt se substitue au salaire,
le travail forcé n'est jamais très loin. On va très vite du RMI au
RMA...
Face à cette offensive patronale, il convient de revenir à la
logique du salaire socialisé. Pour améliorer les prestations de
protection sociale, il faut augmenter les cotisations patronales.
Les gains de productivité sont tels que les employeurs, qui les
récupèrent dans leur chiffre d'affaires, peuvent et doivent financer
un pré-salaire pour les jeunes en formation et le maintien du salaire
en cas de maladie, accident, chômage, maternité et retraite à toute
personne résidant dans le pays.
La bataille qu'il faut mener, c'est celle du salaire sous ses deux
formes, le salaire direct et le salaire socialisé.
Préconiser un revenu universel ("d'existence", de
"citoyenneté" ou autre) financé par l'État, c'est
finalement, qu'on le veuille ou non, faire le jeu du MEDEF.
Bernard
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Action contre les
distributeurs automatiques de billets
Vendredi 17 et samedi 18 décembre, 15 000 autocollants portant la
mention "Notre système est hors service. En raison de la
surconsommation, nos réserves sont épuisées. Merci de votre
compréhension." et signés : "Le responsable"
ont été apposés sur les écrans des distributeurs automatiques de
billets.
En pleine période de frénésie consumériste, des centaines
d'individus autonomes ont participé à cette action de sabotage du
système bancaire. Ce dernier constitue en effet le nerf de la guerre
que le capitalisme mène contre notre monde.
Le suivi a été massif dans Paris et sa banlieue ainsi qu'à Grenoble
; les villes de Nancy, Tours, Dijon, Bordeaux, Lyon, Marseille,
Montpellier etc. ont aussi été touchées.
Robert Johnson
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L'école prostituée (l'offensive des entreprises sur
l'enseignement)
(Nico Hirtt) - Editions Labor - prix 9,00 euros
Résumé : Depuis la fin des années quatre-vingt, on assiste dans
l'ensemble des pays européens industrialisés à une soumission
croissante de l'enseignement aux lois du marché.
"Employabilité", "fléxibilité", "formation
tout au long de la vie", "apprendre à apprendre"
constituent les maîtres mots de la novlangue pédagogique
néo-libérale dictée par l'OCDE ou la Commission Européenne et
relayée par nombre de responsables de l'éducation.
Cette évolution en cours, Nico Hirtt ne se contente pas de la
décrire, pièces à l'appui : il donne des armes pour une résistance
collective, dans laquelle les enseignants de tous niveaux ont leur
part active à jouer.
A consulter également : www.ecoledemocratique.org
Biographie : Professeur de physique dans l'enseignement secondaire,
Nico Hirtt est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la marchandisation
de l'école,dont "tableau noir" (epo,1998) et "les
nouveaux maîtres de l'école" (Epo éditions, 2000).
Il est aussi l'un des fondateurs de l'association "Appel Pour une
Ecole Démocratique" (Aped).
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Ehh, ohhhhhhh ! Vl'a Jocelyn qui m'engueule pace-que j'ai pas
encore fait de compte rendu.
J'viens juste de me réchauffer les glaouis au coin du feu, de me
déglacer les phalanges au pastaga. Et faut qu'je fasse encore les 25
chèques qui vont faire chier les nucléairopathes d'EDF. Après faut
qu'je trouve un créneau où je n'serai pas en pétard, ou alors en
fumer un !
Pis faut aussi que j'informe du programme, les camarades du collectif
qui étaient malades ou qui courraient après leurs chèvres ou qui
s'ruinent pas en déplacement, même quand c'est pas si loin.
Alors bon, Jocelyn du CROAC, faut pas me mettre trop la pression,
paceque sinon, moâ, j'vas sortir dans la rue et j'vas me payer le
gendarme Bertrand ! Et même qu'après j'vais être tout l'temps
emmerdé comme mon pote Kof.
J'vous en ai déjà parlé du gendarme Bertrand, mais bon aussi, vous
faites pas gaffe. Le gendarme Bertrand, y ressemble au capitaine
Haddock mais carrément... gendarme. C'est lui qu'a répondu à mon
pote Kof, foutu par terre pace qu'il avait été pris pour un
intermittent, "Vouloir comprendre c'est déjà désobéIr
!". C'est un vrai philosophe le con mandant Bertrand, et c'est
nous qu'on l'a, à Largentière en Ardèche !!!
Eh ben , figurez vous qui y'a à Riom des juges qui veulent comprendre
!!!
Non ? Si ! Non ? Si !
Si, si ! Des qui sont tout pareils qu'à Toulouse. Des qui sont
capables d'envoyer les procs de notre bananière république, se faire
épiler la tuyère.
A travers eux, c'est l'ondulé de la cafetière, le Per Ben, qui tombe
du bananier.
Pas question de dissocier les dossiers des trois inculpés, pas
question de ne juger que ces trois lascards, fleurons de notre belle
organisation. 167 comparants volontaires, gloire à eux, seront
présents à la barre ! Et... et... y feront sombrer le navire !
Ouiii ! En vérité, je vous le diiis , le navire sombreraaa ! Ouiii !
Ces multi coq..euh, national, perdront leurs flotteurs (comme Pamela
Anderson, après un choc frontal avec un cactus, un matin de cuite).
Et nous pauvres Faucheurs ? N'aurions-nous pas le droit de prendre une
cuite pour fêter ce jour d'allégresse ? N'aurions-nous pas le droit
d'écraser une larme chaude sur nos joues froides ?
Moi, à l'annonce de la décision du tribunal, j'ai senti couler tout
au long de mon corps, martyrisé par les éléments hostiles - c'est
bien ça, "martyrisé par les éléments hostiles" (de toute
façon, c'est un compte-rendu pour ceux qui n'étaient pas là, donc y
peuvent pas savoir, que l'après-midi on pétaient presque de chaud) -
j'ai senti couler... , disais-je, un tiède liquide à la saveur
marine. A tel point que j'ai cru un instant, un instant seulement,
m'être pissé dessus !
Rigolez pas, avec toute la bière des faucheurs qu'on s'est enquillé
dans le sas, ça aurait bien pu arriver à qèques-uns que j'nommerais
pas. Non pas pace que j'suis pas une balance, mais pace que j'sais pas
leur nom !
Bref , ça fait deux points pour nous, et deux tronches en biais de
plus chez les porcs... (pardon ! chez les procs, s'cusez je suis
parfouis dyslexique) !
Et c'était pas gagné d'avance, parce que, là haut, c'est mis en
coupe réglée par les Monsantos et con-sort.
Pour ne pas risquer d'affaiblir leur discours sur notre prétendue
action violente, ils avaient préféré annuler leur contre-manif de
mercenaires "Limagrain-FDSEA- même combat".
Y'a un mec de l'Hérault que j'aime bien, son vin aussi, qui m'a dit :
"dommage !". Hé, hé ! C'est le même qui a taxé,
pour son trésor de guerre, une breloque "Gendarmerie",
sur une manche bleue, à Millau. On se comprend... Salut l'ami !
Mais bon, faut pas mollir camarades ! Voici que se profile à
l'horizon, Pithiviers et ses quarante faucheurs qui, par un prompt
renfort, se trouveront 1 000 en arrivant au tribunal (en vrai
c'est 49, mais ça m'faisait chier pour la référence).
Voici que se profile à l'horizon Avelin et ses 11 inculpés qui, nom
d'une betterave, ne seront pas tout seul non plus.
Et à Toulouse, et à Grenoble, et à Poitiers, où nous ne nous
arrêterons pas, vu que Charles Martel c'est que du pipeau, et caetera,
etc... Nous sommes les nouveaux routards, non d'un pétard ! Faut
q'ça roule !
La production remercie le comité de soutien, le collectif 63, la Conf,
qui ont assuré grave et tout les justes qui nous ont hébergé.
La production remercie également les gros dégueulasses grâce à qui
nous nous retrouvons de plus en plus nombreux à avoir mauvais
caractère et à refuser de plier la nuque.
Certes, je ne crois plus au grand soir, mais je crois encore à la
possibilité de lever notre pied jusqu'à la hauteur de leur cul, de
façon suffisamment répétée pour les expédier dans les profondeurs
de l'oubli.
Bakou, Collectif 07.
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Silence ! On tue ! Ou l'omerta des rédactions des "Grands
médias" (Compte-rendu de la réunion du 24 novembre 2004 - Iraq
Resistance.net
Le 24 novembre s’est tenue dans la salle de l’AGECA, à Paris, une
réunion publique d'information sur la situation en Irak. Elle était
organisée conjointement par le Comité contre la guerre en Irak, le
Collectif communiste Polex, la Conférence internationale de
solidarité avec la résistance du Peuple Irakien, l'Appel
franco-arabe.
Un public nombreux, au point que la taille de la salle était
insuffisante, est venu écouter, et dialoguer, avec Aouni Qualandi,
porte-parole de l'Alliance patriotique irakienne et Madame Samira
Raja, journaliste irakienne (Akhbar Bahrayn, les infos de Bahrayn).
L’AFP, les journalistes des quotidiens parisiens, les radios, les
télévisions, avaient été informées de cette réunion. Pourtant
aucun journaliste n’était présent à cette assemblée où ils
auraient pu être éclairés sur une situation en Irak qu’ils
ignorent manifestement. On sert sur un plateau d’argent à Paris un
représentant de la résistance irakienne qui informe et répond aux
questions mais la presse est absente.
Visiblement, ce silence arrange tous ceux qui préfèrent ne pas
savoir. Et tous les jours les médias Français déversent des
contrevérités sur la résistance irakienne ("saddamiste",
puis "intégriste", ou simplement "sunnite",
etc.). Dans leur immense majorité, les rédactions demandent aux
journalistes les plus soumis de reprendre, comme des perroquets, les
mensonges de la CIA, et de l’armée US. Sans aucune retenue, ils
qualifient les résistants d’islamistes, d’assassins ou de
tortionnaires, faisant ainsi l’amalgame entre les résistants et les
groupes de terroristes manipulés par les services secrets extérieurs
ou les groupe de bandits qui ont proliféré depuis la destruction de
l’état irakien et l’appauvrissement massif de la population.
Le Président de l’Alliance patriotique irakienne, Abd El Jabar Al
Kubaysi, rédacteur en chef du quotidien Nida al Watan (L’appel de
la Patrie) est prisonnier, à Bagdad,depuis le 4 septembre, des
services US de Negroponte, le fondateur des escadrons de la mort en
Amérique centrale à l’époque des révolutions nicaraguayenne et
salvadorienne. Il est tenu au secret et personne, pas même sa
famille, n’a le droit de savoir où il est.
Silence radio, y compris de la part de la très médiatique
association "Reporters sans frontières" chargée, en
principe, de militer contre l’internement des journalistes dans le
monde et contre toute atteinte à la liberté de l’information.
Il en serait différemment, sans aucun doute, s’il s’était agi d’une
réunion avec des opposants ukrainiens, cubains, vénézuéliens,
soudanais ou d’autres pays qui gênent la mondialisation de l’hyper
puissance US.
Circulez, il n’y a rien à voir ! Face à la résistance du peuple
irakien le média-mensonge, et le médiasilence, sont à l’oeuvre.
Et pourtant lors de cette réunion, nous avons pu comprendre à quel
point les différentes composantes politiques, idéologiques,
religieuses de la réunion sont désormais unies sur le plan des
actions militaires. Elles sont unies dans le refus de la collaboration
avec les autorités d’occupation, dans le refus des enlèvements d’otages
irakiens ou étrangers innocents, dans les jugements sur la base du
droit et sur la répression des actes de trahison envers l’occupant.
Elles préparent une coordination devant préparer l’Irak de demain
qui sera pluraliste. Elles refusent la tenue d’élections sous l’égide
des occupants.
Les participants ont aussi été informés de la trahison des régimes
arabes envers l’Irak et de la solidarité active, à l’image des
brigades internationales, des masses arabes envers la lutte des
peuples palestinien et irakien.
Ils ont été informés de la couardise de la plupart des grandes
puissances qui pensent qu’elles pourront éviter l’orage et
grappiller quelques miettes des richesses de l’Irak. Le public a
posé beaucoup de questions sur le caractère diversifié de la
résistance populaire en Irak, résistance armée, résistance
passive, résistance économique, etc.
Le public a pu se convaincre que le peuple irakien, vieux d’une
histoire plurimillénaire, avait déjà gagné la guerre puisque plus
d’une vingtaine de villes ont réussi à se libérer des armées de
la plus grande puissance militaire de tous les temps.
Les élections de janvier 2005 seront une farce... Mais les
journalistes occidentaux n’en sauront rien. Ils ne sortent pas des
corridors balisés en Irak et ne se déplacent pas à Paris quand on
leur offre des moyens de poser des questions à ceux qui rentrent d’Irak.
Mais, c’est vrai, il y a plusieurs dizaines de sites Internet
informant sur la résistance multiforme du peuple irakien.
Avez-vous jamais entendu un seul "grand" média d’un pays
"libre" se référer à une telle source d’information
directe ? Avez-vous vu un seul "grand" média
"libre" recouper les "informations" reçues de la
part des occupants avec des sources d’information irakiennes ?
Allez, circulez ! Il n’y a rien à voir ! Puisque les grands de ce
monde disent qu’on ne peut rien faire, on ne peut rien faire...
Sauf que les Irakiens font, dans le silence assourdissant, comme des
fourmis, pas à pas. Ils marchent, ils avancent, ils avancent, ils
seront bientôt là. Leur victoire sera la victoire de tous les êtres
humains libres.
Bruno Drweski, membre du Comité Iraq Résistance
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Après
la manifestation viticole d'Avignon…
Sur le parvis du Palais des Papes, on écoute les orateurs qui
déroulent toujours le même discours, celui des années 1970 à 1982.
La société évolue, nos dirigeants de la filière sont -ils capables
de répondre à l'attente des viticulteurs ?
Certes, il y a urgence pour les plus fragiles, certes il faut arrêter
rapidement la spirale de l'endettement, mais réclamer des
financements supplémentaires pour la restructuration quand tous les
créneaux de nos produits sont en surproduction, demander la mise en
préretraite des plus âgés d'entre nous, tout cela est vraiment
indécent quand une partie de la population subit la précarité, le
chômage, etc.
Non, ce discours ne passe plus ! Nous ne sommes pas des soldats, mais
des paysans responsables. Nous demandons un revenu équitable à
travers notre travail et notre production, faite dans un cadre
respectant notre environnement, nos pratiques, notre culture.
Le travail de vigneron, c'est la pérennité de notre métier, de
notre savoir. C'est sa transmission, mais pas pour l'occupation de la
terre ! Pour l'équilibre entre les hommes, les terroirs, la
biodiversité, le social et l'économique.
Ne pas avoir laissé parler notre représentant, ce n'est pas la
démocratie. Il a été jeté manu-militari, quand à la tribune on
s'affirme "solidaire et pluraliste". Cela démontre une fois
de plus que "l'idéologie FNSEA" est devenue un danger pour
le devenir de nos paysans.
Sachez que cela nous conforte dans notre démarche pour une
viticulture différente de "l'agriculture productiviste".
Il faut :
- réaffirmer d'urgence nos positions devant les viticulteurs, qui
n'acceptent plus cette forme de démagogie,
- sauver les producteurs en difficulté,
- répartir les marges équitablement,
- imposer une affectation parcellaire stricte, afin de maîtriser
les volumes,
- systématiser un stockage qualitatif régulateur,
- refuser les pratiques oenologiques correctives et l'agronomie
industrielle, pour conserver le vin comme boisson alimentaire,
énergétique et culturelle,
- sortir de ce faux débat autour de la Loi Evin et, au contraire,
casser le marketing et l'intégration vers l'agro-alimentaire, la
grande distribution et le hard discount, pour maîtriser son
produit,
- faire l'éducation à la consommation de tous les alcools mais,
aussi, informer sur leurs dangers,
- mettre en évidence le paradoxe du vin qui, à dose modérée,
apporte un plus à la santé.
Serge
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Bhopal : 20
ans après...
Les victimes demandent toujours justice à Dow Chemical !
C'est en ce jour que Bhopal, en Inde, commémore depuis 20 ans l'une
des plus grandes catastrophes industrielles de notre courte ère
industrielle (+ de 20 000 morts à ce jour et 500 000
personnes exposées). Le site de Bhopal est toujours souillé par un
cocktail de produits chimiques autour duquel des familles pauvres
vivent toujours.
En 2001, Dow Chemical a racheté tous les actifs d' Union
Carbide mais refuse l'héritage des responsabilités de la
catastrophe.
L'ICJB, International Campaign for Justice in Bhopal (infos sur
www.bhopal.net),
à l'initiative de cette journée, regroupe l'association des femmes
victimes de l'intoxication par le gaz en 1984 et plusieurs organismes
non gouvernementaux. Cette campagne réclame le jugement du PDG de
l'époque, Warren Anderson qui, malgré un mandat d'arrêt
international, vit confortablement sans se cacher aux Etats Unis, et
la responsabilisation de Dow Chemical à qui il revient
maintenant de compenser justement les victimes.
Pour soutenir cette demande, nous vous invitons à cibler la
multinationale Dow Chemical elle même, au niveau national mais
aussi européen, ainsi que l'ambassade américaine en France pour
mettre la pression sur la demande d'extradition de Warren Anderson
afin qu'il soit jugé en Inde.
La situation industrielle n'est pas moins préoccupante en France.
- À Toulouse, depuis 2001, les associations de victimes de
l'explosion de l'usine AZF, propriété du groupe Total, luttent pour
que les responsables soient identifiés.
- Grenoble subit le contre-coup de l'accident d'AZF en
récupérant les activités de production de phosgène interdite à
Toulouse, créant une tension extrême entre habitations et zones
industrielles.
C'est pourquoi Greenpeace avec d'autres associations appellent à une
manifestation de commémoration du 20ème anniversaire de Bhopal, à
Grenoble ce vendredi 3 décembre :
Manifestation de commémoration du 20ème anniversaire de Bhopal
Vendredi 3 décembre - Place St André, GRENOBLE, 17h30
Des toxines dans votre TV, des poisons dans votre PC ?
Les produits électroniques de nombreuses marques connues contiennent
des substances chimiques toxiques. Même en petites quantités, ces
substances chimiques provoquent une pollution environnementale
massive.
Nous vous proposons de tester les produits que vous possédez et
d'écrire à leurs fabricants. Votre geste nous aidera à pousser ces
sociétés à ce qu'elles suivent le bon exemple déjà montré par
Samsung, Sony, Philips et Nokia. Ces dernières se sont engagées
auprès de Greenpeace à éliminer, dans le futur, les substances
chimiques toxiques de leurs produits.
Faites le test TECHNO TOX
Pour en savoir plus sur la pollution chimique de votre environnement,
visitez : www.VIGITOX.org
A bientôt.
Greenpeace France
22, rue des Rasselins
75020 Paris
http://www.greenpeace.fr/
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Jean-Marc Raynaud et Thyde Rosell sont en garde à vue pour les motifs
policiers ci-dessous.
Dans la même situation, je me serais comporté de la même manière.
Et je revendique cette complicité "morale" (comme on dit
outre-Alpes) avec Jean-Marc et Thyde.
Et des milliers d'enseignants aussi.
Jimmy
--------------
BORDEAUX, 30 novembre 2004 (AFP)
Arrestation de trois personnes liées à "Antza", le chef
présumé de l'ETA.
Trois personnes liées au chef présumé de l'ETA, Mikel Albizu
Iriarte, alias "Antza", et à sa compagne Soledad Iparagirre
Genetxea, dite "Anboto", ont été arrêtées mardi dans les
Pyrénées-Atlantiques et en Charente-Maritime, a-t-on appris de
sources policières.
Le frère de Didier Arricau, qui hébergeait "Antza" et
"Anboto" dans la villa de Salies-de-Béarn où ils ont été
arrêtés, le 3 octobre, après plusieurs années de vie clandestine,
a été placé en garde à vue à Bayonne, selon une source
policière.
Un couple résidant sur l'île d'Oléron (Charente-Maritime), qui a
accueilli pendant près de trois ans le fils des deux activistes
basques, Pierre, 8 ans, a également été placé en garde à vue à
Rochefort, selon une source proche de l'enquête.
Jean-Marc Raynaud, 59 ans, et Thyde Rosell, 49 ans animaient un centre
éducatif libertaire sur l'île, "l'école Bonaventure", où
le petit Pierre a été scolarisé quelques mois avant de rejoindre
l'école publique de Saint-Denis d'Oléron.
Dans un témoignage recueilli par l'AFP, Raynaud a expliqué qu'Anboto
et Antza s'étaient présentés à lui sous le nom d'Isabelle et Marc
Iriarte et comme des "informaticiens amenés à se déplacer
souvent", pour demander que leur fils soit pris en internat.
"Nous n'en savions pas plus. Ce n'est pas notre propos de
demander aux gens d'où ils viennent, ce qu'ils font. Nous ne nous
intéressions qu'à l'enfant", a-t-il souligné en précisant que
même s'il avait eu rapidement des soupçons, son but avait toujours
été d'offrir une "oasis de stabilité" à Pierre. "Sa
mère venait le chercher pour quelques jours ou une semaine. Son père
est venu plusieurs fois" entre 1998 et 2001, a-t-il dit.
Une fois "l'école Bonaventure" fermée, le couple d'Oléron
a joué le rôle de "famille d'accueil" pour l'enfant.
Jean-Marc Raynaud a précisé avoir vu le couple basque pour la
dernière fois l'été dernier. "Ils sont venus sur l'île
d'Oléron une semaine avec le petit que nous avons eu quelques jours.
Eux, ils étaient dans un camping et ils ont passé une soirée avec
nous", ajoute-t-il. "Comment aurions-nous pu supposer que
des gens qui se comportaient comme tout le monde puissent être à un
si haut niveau de responsabilité au sein de l'ETA ?", s'est
interrogé celui qui a appris l'arrestation des parents du petit
Pierre dans la presse, en octobre.
Cliquer
ici pour afficher la totalité du document, avec la déclaration des
copains actuellement gardés à vue
Revenir en "Haut de page"
Avant Projet
de loi d'orientation pour l'avenir de l'école
Voici l'avant projet, tout chaud pondu. Les caractères gras ou
soulignés sont de ma responsabilité.
Remarques :
- c'est la fin officielle des diplômes encore républicains,
nationaux et garantis par l'anonymat (dont le bac, déjà ébréché )
qui ne sont plus qu'une partie d'un vaste ensemble où domine la
formation continue ou "tout" autre moyen de
"garantir".
- quand on fixe au système éducatif des résultats quantitatifs de
formation, on enclenche un processus de fraude institutionnelle et de
dévaluation ; l'objectif de croissance quantifiée des csp
défavorisées est une erreur monstrueuse ; accorder des moyens
supplémentaires de rattrapage : Oui ! des % de réussite : Non !
- c'est en cours d'année scolaire qu'il faut mettre en oeuvre des
dispositifs de soutien et non pas en fin d'année, quand il faut
orienter à partir des résultats et non de perspectives plus ou moins
fumeuses, perverties par une hiérarchie politisée
Conclusion :
les pédagogos ont réussi à reprendre Fillon en main !
Didier
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Cliquer
ici pour afficher le document "Avant projet de loi d'orientation
pour l'avenir de l'école"
Et si Battisti
était vraiment innocent ?
par Fred Vargas (1)
Extrait d'un article paru dans l'édition du 13 novembre du journal
"Le Monde"
Pour voir
l'article complet, cliquer ici.
Cesare Batistti semble avoir tout contre lui : accusé de quatre
homicides, condamné à perpétuité et en fuite. Mais il clame son
innocence. Quel homme, répondra-t-on, ne ferait pas de même à sa
place ? N'est-ce pas la seule solution qui lui reste pour tenter de
sauver sa vie ?
Pourtant, ce cri d'innocence existe, il est là. Qu'on ne le prenne
pas pour argent comptant, voilà qui est normal. Ce n'est pas non plus
une raison pour ne pas l'envisager, et c'est là d'ailleurs le moindre
de nos devoirs. Laissons de côté mon intime conviction et celle des
amis de Cesare. Et penchons-nous sur les faits, tel l'historien, le
journaliste, avant de nous prononcer. L'enjeu n'est pas seulement
intellectuel et éthique : il s'agit de la vie d'un homme.
(…)
Il reste cependant un "mais" qui n'aura pas échappé au
lecteur : pourquoi, s'il n'est pas coupable, Battisti n'a-t-il pas
répliqué aux accusations qui l'accablèrent de mars à juin 2004 ?
Pourquoi a-t-il au contraire esquivé la question ou refusé de
répondre, ce qui convainquit plus encore l'opinion publique de la
réalité de sa culpabilité ?
Depuis vingt-cinq ans, Battisti ne faisait en réalité pas mystère,
en privé, de son innocence. Sa famille et ses proches savaient, selon
son expression, qu'il n'avait "pas de sang sur les mains".
Ce n'est qu'avec l'explosion de l'affaire que, paradoxalement, il
décida de se taire. Pourquoi ? A cela, une raison majeure, source
d'un véritable blocage : Battisti ressentait intensément le
sentiment d'une responsabilité politique collective. A ses yeux,
proclamer son innocence personnelle, c'était fuir ce qu'il
considérait être sa "responsabilité historique", c'était
se dédouaner à bon compte de son passé, ce qu'il ne s'estimait pas
le droit de faire.
(1) Fred Vargas est archéologue, auteure de romans policiers.
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L'échange
marchand est-il équitable ?
Question fondamentale qui nous interroge sur le "sens" du
rapport social qui fonde notre société, mais aussi question
essentielle qui détermine le "ce vers quoi" nous allons
ou voulons aller.
L'échange marchand est-il indépassable comme nous le dit la
"pensée unique" ?
Est-il ce que l'on fait de mieux en matière de relations humaines ?
En un mot est-il "juste" ?
A la question de l'équité de l'échange marchand, on peut
répondre, formellement oui, et socialement non.
En effet, le rapport d'équivalence en valeur fait que dans
l'échange, même et surtout par l'intermédiaire de la monnaie, une
quantité de valeur s'échange contre une même quantité de valeur.
Il y a donc formellement équité. Or cette équité apparente ne se
retrouve pas dans ce qu'est et devient la société qui est fondée
sur ce principe. Pourquoi?
Sur la nature du rapport d'équivalence
Le rapport d'équivalence, c'est le rapport qui fait que dans
l'échange, aucune des deux parties n'est lésée, autrement dit, en
terme de valeur, il est dit équitable, quand les marchandises qui
s'échangent sont, en valeur, identiques. La réalité est cependant
un peu plus compliquée.
En effet, la mesure de la valeur n'est pas évidente et jamais on
n'a trouvé l'instrument
parfait et incontestable de cette mesure. De plus la réalité
sociale ne se résume pas à un simple échange de marchandises
entre personnes les possédant.
"Qu'est ce qui fait qu'une marchandise vaut..." ? On peut,
certes, répondre : "Parce que sa fabrication coûte".
Soit, mais "Qu'est ce que coûter, sinon valoir quelque
chose ?" Ce qui renvoie à la première question...
On ne peut pas sérieusement expliquer l'origine de la valeur d'une
chose en se référent à la valeur d'une autre... Ce serait en fait
"tourner en rond".
Il faut donc trouver la seule chose qui soit commune à toutes les
marchandises et qui puisse se mesurer. Celle-ci n'est, ne
peut-être, que le travail humain, puisque toute production en est
le produit. Mais alors se pose le problème de : "Qu'est ce que
le travail humain ?" et surtout "peut-on et comment
le mesurer ?"
Le travail humain n'est pas facile à déterminer.
En principe, théoriquement, c'est facile mais... concrètement ?
En effet, le travail humain est multiple, non homogène, évolutif.
Quant à sa mesure, ça ne peut être que le temps. Autrement dit la
valeur serait déterminée par la quantité de travail nécessaire
à la production.
Donc l'échange serait équitable dans le cas d'un échange entre
deux marchandises nécessitant le même temps de travail.
Encore faut-il que l'on veuille, ou que l'on puisse, échanger
marchandise contre marchandise... Ce qui n'est pas généralement le
cas.
C'est la monnaie qui permet de dépasser cet obstacle.
Sur le rôle de la monnaie
Pour qu'il y ait échange il faut qu'il y ait de quoi échanger.
Pour obtenir un pain encore faut-il que je donne en échange au
boulanger une marchandise, de valeur équivalente, et que, bien
entendu, le boulanger l'accepte, en ait besoin.
En l'absence de la monnaie, l'échange serait très limité, voire
souvent aléatoire.
La monnaie joue donc non seulement le rôle d'intermédiaire dans
l'échange, évitant le recours à un troc problématique, mais
aussi de réserve de valeur, permettant ainsi à son possesseur de
pouvoir s'acheter ce que bon lui semble, quand bon lui semble.
Mais où trouver de la monnaie ?
On peut l'acquérir en vendant ce que l'on a produit, auprès de
l'acheteur, et donc en disposer pour ses achats. C'est le schéma le
plus simple. Cela dit, tout le monde n'est pas directement
producteur et vendeur de marchandise et l'évolution du système
marchand éloigne de plus en plus de ce cas de figure.
Le schéma le plus courant et, généralisé dans le système
marchand, est de travailler dans une entreprise (au sens large) et
de toucher en fin de mois un salaire autrement dit d'avoir un
emploi... Ce qui n'est pas une garantie absolue.
La monnaie n'est donc pas un simple instrument d'échange,
économiquement et socialement neutre... Mais il y a pire.
La monnaie, du fait du simple dépassement de son rôle dans
l'échange et de son rôle de réserve de valeur, a peu à peu
acquis une sorte d'autonomie, au point de donner naissance à ce que
l'on appelle une "économie financière", dans laquelle la
monnaie ne sert pas d'instrument d'échange de biens et services
mais d'instrument afin d'obtenir encore plus de monnaie, à partir
de la monnaie... Le summum de ce processus étant la spéculation
monétaire.
Ainsi, la monnaie qui, apparemment, devait servir d'instrument dans
l'échange et garantir la fiabilité et la facilité de celui-ci,
non seulement, dans le cadre du rapport marchand, ne garantie aucune
équité sociale dans l'acquisition des biens et services, en vue de
la satisfaction des besoins, mais devient objet de spéculation.
Elle est devenue une des expressions du rapport social marchand et
le symbole de son caractère inégalitaire.
Le cas très particulier, et troublant, du rapport salarial
Le salaire est une quantité de monnaie qui permet à son
possesseur, le salarié, de vivre en achetant des marchandises
produites par d'autres.
On sait (voir l'article "Le travail en question (3) - Le
salaire rémunère-t-il le travail ?") que le salaire ne
rémunère pas le travail effectué mais ne correspond, en fait,
qu'à la "quantité de valeur nécessaire au salarié pour se
reproduire en tant que producteur".
Mais si le salaire est bien le moyen de vie du salarié, il est
aussi un coût pour le producteur et entre, de ce fait, dans le
coût de la marchandise.
Or, au niveau du marché, le consommateur sélectionne la
marchandise par son prix. C'est le producteur qui vendra le moins
cher (à qualité égale) qui vendra. D'où une tendance générale
des producteurs à réduire leurs coûts et, en particulier, la
masse des salaires. Ils peuvent le faire grâce à l'utilisation du
progrès technique qui accroît la productivité du travail,
permettant ainsi de réduire le nombre de salariés.
L'existence du salaire n'est donc pas un droit, un acquis
automatique pour le salarié. Le salaire est acquis sous condition
du besoin de son travail par le chef d'entreprise, ce qui explique
le chômage et l'exclusion.
Ainsi donc, si le salarié voit payer, "à sa juste
valeur", sa capacité de travail, toute la valeur qu'il crée
par son travail ne lui est pas payée. Pourtant l'échange salarial
(salaire en échange de la force de travail) est, au niveau du
principe, équitable : en effet, ce qu'achète le chef d'entreprise
ce n'est pas le travail, mais la capacité de travail, la force de
travail, qui crée plus de valeur qu'elle n'en a besoin pour se
reproduire et, même s'il la paie à sa valeur, la différence entre
la valeur produite (moins les matière premières et l'amortissement
du capital) et le salaire versé va dans la poche des propriétaires
du capital.
Le rapport marchand salarial est donc formellement juste, mais
socialement injuste.
L'expression : "Tout travail mérite salaire" est
apparemment juste mais, en fait, source d'une incontestable
inégalité et injustice.
Ce qui fait l'iniquité dans le rapport marchand ce n'est pas,
contrairement aux apparences, le fait que l'on paie la marchandise
trop chère, par rapport à sa valeur, quoique cela puisse jouer. La
concurrence entre unités de production fait d'ailleurs en sorte que
cette dérive soit limitée : elles ont en effet tout intérêt à
vendre au prix le plus bas possible pour garder et même gagner de
nouveaux consommateurs...
Ce qui fait l'iniquité c'est le fait que la capacité de travail
soit une marchandise et cette iniquité est en fait double :
- le salaire ne rémunère pas le travail, mais la valeur de la
capacité de travail. En ce sens il y a une appropriation privée et
non contrôlée par l'intéressé de la valeur qu'il produit (la
différence est évidemment le profit),
- l'organisation sociale qui institutionnalise le rapport marchand
fait que le salaire apparaît et est considéré comme la
rémunération du travail, ce qui est faux et mystifie totalement le
rapport.
Ce qui justifie finalement le versement du salaire ce n'est pas
l'attitude éthique du paiement du travail, de celle ou celui qui
travaille, mais le fait qu'il puisse demeurer une force de
production de valeur et qu'il puisse faire en sorte qu'en achetant,
il permette au producteur de recouvrir ses frais et réaliser le
profit. C'est tellement vrai que lorsqu'on n'a plus besoin du
salarié, on le licencie...
Ceci explique ce qui a été dit au début : le rapport
marchand est formellement équitable, mais ne l'est pas socialement.
Patrick MIGNARD
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10 décembre 2004
L'Ukraine et l'Otan :
des dollars et des fascistes pour soutenir Iouchenko
En Ukraine, la lutte pour le pouvoir se poursuit. Quelles sont
les forces politiques qui encadrent les manifestants de Victor
Iouchenko, le candidat soutenu par l'Occident ?
Jef Bossuyt
08-12-2004
Dans l'Est de l'Ukraine, des centaines de milliers de personnes
manifestent pour la présidence de Ianoukovitch. Dans l'Ouest et
dans la capitale, par contre, ils sont des centaines de milliers à
réclamer une nouvelle élection. Des masses de jeunes sont
mécontents, à juste titre, de la crise économique qui sévit
depuis les privatisations de 1991. Ils réclament du changement et
sont faciles à mobiliser.
Les ministres et le parlement de Kiev sont encerclés et paralysés
par les manifestants qui agitent les drapeaux orange de Iouchenko,
mais également les drapeaux rouge et noir de l'UNA-UNSO, les
néo-nazis ukrainiens.
Les manifestations en faveur de Iouchenko sont financées, entre
autres, par le multimilliardaire Soros, qui n'en est pas à son coup
d'essai. Soros a déjà recouru à ce genre de scénarios pour les
coups d'Etat en Serbie et en Géorgie.
Les nazis de l'UNA-UNSO
L'OUN (Organisation des Nationalistes Ukrainiens) a entamé en 1929
ses attaques armées contre le pouvoir soviétique en Ukraine.
Durant la 2e Guerre mondiale, leur chef, Stepan Bandera, a combattu
aux côtés des occupants allemands. En 1941, son principal
général, Chouskievitch, vêtu de l'uniforme allemand du Nachtigall
Bataljon, a assassiné sept mille juifs. Après la guerre, les
cadres de l'OUN ont été réaffectés dans les services secrets
américains et la diaspora ukrainienne aux Etats-Unis a constitué
un lobby d'extrême droite antisoviétique de masse.
Après la chute de l'Union soviétique, les successeurs de l'OUN,
restés en Ukraine, ont fondé l'UNA-UNSO, en clair l'Assemblée
nationale ukrainienne Autodéfense populaire de l'Ukraine. En
1999 et 2000, ces néo-nazis ont incendié à Lviv (l'ancienne Lvov)
des maisons de communistes, de Russes et de juifs. C'est dans cette
région que l'ancien dirigeant de l'UNA-UNSO, Andry Chkyl, a été
élu au parlement avec le soutien de Notre Ukraine, le parti
politique de Iouchenko. Le gouvernement ukrainien a discuté pendant
deux ans de la réhabilitation des collabos. Dans la région de
Lviv, les anciens SS ont finalement touché les mêmes pensions que
les anciens combattants contre le nazisme !
Le site internet de l'UNA-UNSO livre une grande bataille de
propagande en faveur de Iouchenko. On y trouve également des liens
vers des articles reprenant les points de vue de George Bush et de
Zbigniew Brzezinski, le stratège américain qui, depuis 1997
déjà, exige que l'Ukraine se prépare à entrer dans l'Otan. Dans
The Wall Street Journal du 1er décembre dixit le website des
fascistes ukrainiens Brzezinski exige que Iouchenko soit
proclamé vainqueur des élections, sinon il va falloir revoter. La
Haute Cour de Justice ukrainienne a immédiatement exécuté cette
injonction : il y aura de nouvelles élections le 26 décembre.
La revanche de l'Occident
La propagande nationaliste de Iouchenko joue sur les contradictions
entre l'Ouest et l'Est de ce pays.
L'histoire de l'Ukraine consiste en une série d'invasions et
d'occupations par l'Occident : au 14e siècle, par la Lituanie, au
15e, par la Pologne, au 17e, par l'Autriche et au 18e, par la
Suède. Au 19e siècle, l'Ukraine est devenue une partie de la
Russie tsariste, qui était aux prises avec l'invasion de Napoléon.
Au 20e siècle, la capitale Kiev tombe successivement aux mains des
Allemands (1918), des Polonais (1920) et à nouveau des Allemands
(1941). En 1997, le président Koutchma signe la Charte de
Partenariat de l'Ukraine avec l'Otan. La même année, cette
dernière organise des manoeuvres navales dans la mer Noire.
La révolution bolchevique a libéré l'Ukraine du tsarisme. De 1922
à 1991, elle sera une république de l'Union soviétique. Mais ce
n'est qu'en 1945 que les provinces les plus occidentales rejoindront
l'Ukraine. Dans l'Ouest, les paysans ukrainiens ont été quatre
siècles durant les serfs des grands propriétaires polonais qui
leur avaient imposé manu militari la langue polonaise et la
religion catholique.
La contradiction entre l'Ouest catholique, parlant l'ukrainien (et
le polonais) et l'Est orthodoxe et russophone revêt en outre un
aspect économique plus important encore. L'Ouest est agricole, mais
bien des paysans se font des illusions en croyant que l'Union
européenne va les subventionner. L'industrie est concentrée dans
l'Est, qui produit 70% du produit national. Autour des charbonnages
et des mines de fer du Donbass se trouvent les grandes industries
sidérurgiques et chimiques. Lors des privatisations, bon nombre
d'entre elles sont passées aux mains d'hommes d'affaires russes. Si
l'UE et les multinationales européennes y avaient leur mot à dire,
les travailleurs et les capitalistes de la région craignent non
sans raison que ces entreprises ne soient liquidées.
Pour les travailleurs, cela fait une différence.
Pour qui doivent opter les communistes? Nous avons posé la question
à Tamila Yabrova, président de l'Union des Communistes d'Ukraine.
Les deux candidats à la présidence représentent tous deux le
grand capital. Tous deux ont mené des privatisations. Cela fait-il
une différence, pour les travailleurs ukrainiens, que l'un ou
l'autre soit élu ?
Tamila Yabrova : "Il s'agit de deux représentants du capital
monopoliste, mais il y a une différence. Iouchenko représente
exclusivement le capital américain. Il se sert des fascistes et des
nationalistes ukrainiens comme de troupes de choc. Nous
n'idéalisons pas l'autre candidat, Ianoukovitch. Mais celui-ci
représente également les intérêts de la bourgeoisie nationale
ukrainienne, laquelle veut garder intacte l'industrie dans l'Est et
dans le Sud du pays. C'est favorable au développement de la classe
ouvrière. Quand il y a du travail, le mouvement ouvrier est plus
fort. Il reconnaît également les droits des russophones et c'est
bon pour l'unité des travailleurs".
Les communistes sont quand même pour une société socialiste,
pour le pouvoir de la classe ouvrière ? Aucun des deux
candidats ne l'assurera...
Tamila Yabrova : "C'est vrai, mais, pour le moment, la
révolution socialiste en Ukraine n'est pas à l'ordre du jour.
Notre tâche actuelle, en Ukraine, n'est pas de renverser le
capitalisme mais de défendre notre indépendance contre les
Etats-Unis. L'impérialisme américain veut étendre son influence
et installer son monopole dans la région. C'est pourquoi il veut
couper la Russie du pétrole autour de la mer Caspienne. Dans cette
situation concrète, nous soutenons par conséquent Ianoukovitch
contre Iouchenko. Lénine nous enseigne que nous devons non
seulement tirer parti des contradictions entre capitalistes, mais
également de la moindre fissure dans le front des
capitalistes".
http://www.ptb.be/scripts/article.phtml?lang=1&obid=25395
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9 décembre 2004
A propos
d'Organismes Génétiquement Modifiés...
Extraits de la lettre d'information "Gentech-news n°
105"
1. Thaïlande : l'UICN plaide en faveur d'un moratoire global
L'UICN est la plus importante organisation mondiale pour la
préservation de la nature. Lors du Congrès mondial de cette
association qui s'est tenu à Bangkok et auquel ont participé plus
de 1000 délégués, une résolution a été adoptée à une forte
majorité des suffrages. Celle-ci demande un moratoire gobal sur la
libération des OGM, en vue de protéger les ressources biologiques
et la santé des espèces contre d'éventuelles conséquences
nocives. (IUCN, 22.11.04)
2. Angleterre, Allemagne, Inde : génie génétique agricole en
situation difficile
Suite au retrait d'action en justice de l'industriel agroalimentaire
Bayer, l'Angleterre ne cultivera pas d'OGM au cours des dix
prochaines années. En Inde, Bayer renonce également à ses
recherches sur les plantes génétiquement modifiées. En Allemagne,
l'entreprise bâloise Syngenta abandonne les essais sur le blé
transgénique. (Indep., 21.11.04; BZ, 18.11.04; MZ, 3.11.04)
3. USA : la ville d'Arcata décide de rester hors OGM
Le gouvernement de la ville d'Arcata a adopté une résolution anti-OGM
– et ceci, à l'unanimité. Commercialisation, culture et
multiplication d'OGM sont désormais considérés comme »outrage
public« et donc répréhensibles. Dans plusieurs autres districts
et villes de Californie, à Hawaï et dans le Vermont, on assiste
également à de telles interventions. (City of Arcata, 17.11.04)
4. USA : détectives contre paysans
Dans le Nebraska, la firme agroalimentaire Monsanto engage des
détectives pour espionner quelques 500 agriculteurs: les plantes
génétiquement modifiées étant en effet protégées par un
brevet, le paysan ne peut utiliser le produit de sa récolte à des
fins de semences. Tout contrevenant viole le brevet et encourt une
peine. (OWH, 5.11.04)
5. Thaïlande : nouvelle variété de riz résistant aux maladies
– sans génie génétique
Des chercheurs ont mis au point une nouvelle variété de riz
appelée »Hom Mali«. Cette espèce résiste au redoutable
champignon responsable du mildiou. Un tiers de la récolte annuelle
de riz est menacée par le mildiou. La nouvelle variété devrait
faire son apparition sur le marché d'ici la fin de l'année. Un
rendement supérieur d'environ 60 % est attendu. (BP, 8.9.04)
Vous pouvez consulter les références et les articles de fond
correspondants sur la rubrique "Gen-Lex-News français" de
notre site http://www.blauen-institut.ch.
Si vous ne souhaitez plus recevoir le Gen-Lex-News, envoyez un mail
à l'adresse info@blauen-institut.ch avec la mention "unsubscribe".
Le bulletin est rédigé par Florianne Koechlin du Blauen Institut
(en collaboration avec le Groupe suisse de travail sur le génie
génétique GTG).
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3 décembre 2004
Pourquoi les
Américains sont-ils si intéressés par l'Ukraine ?
Les médias occidentaux voient en Ukraine une "révolution de
velours", comme en Europe de l'Est après la chute du Mur de
Berlin, en 1989. Le peuple s'exprime, résiste pacifiquement et met
fin à la non-démocratie. C'est romantique, certes, mais à cent
lieues de la vérité.
Jef Bossuyt - 1er décembre 2004
Après l'effondrement de l'Union soviétique, en 1991, les
multinationales ouest-européennes et américaines estiment que le
temps est venu pour ce que Hitler appelait le Drang nach Osten, la
conquête de l'Europe de l'Est. A l'époque, le principal stratège
américain, l'ancien conseiller national à la sécurité Zbigniew
Brzezinski publie son ouvrage " Le grand échiquier".
On peut y lire : " Sans l'Ukraine, la Russie n'est plus
qu'une grande puissance asiatique. Si la Russie reprend le contrôle
de l'Ukraine, de ses 52 millions d'habitants, des
richesses de son sous-sol et de son accès à la Mer Noire, elle
redeviendra une grande puissance s'étendant sur l'Europe et l'Asie.
L'Europe doit être un tremplin pour poursuivre la percée de la
démocratie en Eurasie.
Entre 2005 et 2010, l'Ukraine doit être prête à des discussions
sérieuses avec l'Otan. Après 2010, le principal noyau de
sécurité en Europe consistera en: la France, l'Allemagne, la
Pologne et l'Ukraine. Via un partenariat transatlantique plus
consistant, la tête de pont américaine sur le continent eurasien
doit se renforcer."
On ne peut comprendre correctement les événements d'aujourd'hui
sans ce contexte : l'Ukraine doit faire partie de l'Otan et ne
peut en aucun cas constituer une alliance avec la Russie. Brzezinski
est allé assister personnellement aux débats parlementaires à
Kiev afin de pousser l'Ukraine dans cette voie. Non sans
succès : en 1997, le président Koutchma signait à Madrid la
Charte de partenariat de l'Ukraine avec l'Otan. La même année,
l'Ukraine recevait 47 millions de dollars des Etats-Unis afin de
financer la collaboration militaire.
En 1997 et 1998, le port d'Odessa a vu se dérouler les manoeuvres
navales Sea-Breeze, auxquelles ont pris part des navires de guerre
ukrainiens, américains, turcs, allemands, français, britanniques,
italiens et grecs. L'Ukraine a signé le pacte du Guuam, qui réunit
également la Géorgie, l'Ouzbékistan, l'Azerbaïdjan et la
Moldavie sous les auspices de l'Otan. L'Ukraine a également envoyé
1 700 soldats en Irak afin de participer à la force
d'occupation.
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lire la totalité de l'article cliquer ici
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29 novembre 2004
Les députés mettent fin
au monopole de l'ANPE
LEMONDE.FR | 26.11.04 | 10h12
Les députés ont voté, dans la soirée du jeudi 25 novembre, les
premiers articles de la loi de cohésion sociale, qui élargissent
au privé la possibilité d'investir le terrain du placement des
demandeurs d'emploi. Le ministre délégué aux relations du
travail, Gérard Larcher, souhaite mettre en place 300 maisons de
l'emploi d'ici à 2006.
L'Assemblée a adopté, jeudi 25 novembre au soir, en première
lecture, l'article premier du projet de loi de cohésion sociale qui
crée des maisons de l'emploi et met fin au monopole de l'ANPE en
matière de placement des demandeurs d'emploi.
Les maisons de l'emploi seront chargées de coordonner l'action des
différents services de l'emploi (Unedic, ANPE...). Les députés
ont adopté un amendement de la commission des affaires sociales qui
précise que le ressort des maisons de l'emploi doit être
"adapté à la configuration des bassins d'emploi", mais
dans le cadre d'une seule région administrative.
Le gouvernement souhaite mettre en place 300 maisons de l'emploi
d'ici à 2006, mais le ministre délégué aux relations du travail,
Gérard Larcher, a précisé que ce chiffre ne constituait "pas
un plafond". Cet article, qui substitue la notion de
"service public de l'emploi" à celle en vigueur de
"service public du placement", met également fin au
monopole de l'ANPE pour le placement des demandeurs d'emploi.
OUVERTURE AU PRIVÉ
Pourront aussi "participer" à ce service public les
entreprises et associations d'insertion, les entreprises de travail
temporaire et les agences de placement privées. Les demandeurs
d'emploi resteront obligés de s'inscrire à l'ANPE mais les offres
d'emploi n'auront plus à lui être obligatoirement notifiées.
En outre, l'article premier ne maintient le principe de gratuité de
l'activité de placement que pour les personnes "à la
recherche d'un emploi", autorisant la facturation de services
de placement aux employeurs. Il inscrit par ailleurs le principe de
non-discrimination à l'embauche dans le code du travail.
La gauche a accusé le gouvernement de "condamner l'ANPE à la
disparition, par absorption dans les maisons de l'emploi".
Estimant que ces "maisons de l'emploi peuvent être utiles, ici
ou là", le socialiste Gaëtan Gorce a déclaré qu'elles
"ne pouvaient pas servir à elles seules de substitut" à
une vraie politique de l'emploi.
PRÉCARISATION ACCRUE
Selon M. Gorce, "l'ouverture à la concurrence" de ce
marché du placement risque d'attirer les "organismes privés
dont l'objectif est de réaliser des bénéfices" et qui
"vont privilégier les chômeurs les plus faciles à
réinsérer". L'Assemblée a rejeté des amendements PS, PCF et
Verts, qui excluaient statutairement les entreprises de travail
temporaire et les agences de placement privées du service public de
l'emploi.
"Il ne faut pas donner de nouveaux pouvoirs aux entreprises
d'intérim, qui sont un outil de précarisation, l'intérim n'étant
pas choisi mais subi", a critiqué Jacques Desallangre (PCF).
L'article 3, qui réglemente l'activité des agences de placement
privées, stipule notamment que "la fourniture de services de
placement est exclusive de toute autre activité à but
lucratif", à l'exception du conseil en recrutement ou en
insertion professionnelle et de la fourniture d'intérimaires.
Enfin, l'article 5 autorise l'ANPE à créer des filiales proposant
des services d'assistance, qui pourront être facturés aux
employeurs mais pas aux demandeurs d'emploi.
La séance a été levée peu après minuit, alors que les députés
venaient d'entamer l'examen des articles relatifs au renforcement du
contrôle des demandeurs d'emploi. La discussion du projet de loi
reprendra mardi 30 novembre dans l'après-midi.
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25 novembre 2004
A propos
d'Organismes Génétiquement Modifiés...
Extraits de la lettre d'information "Gentech-news n°
104"
1. Italie : les régions peuvent rester sans OGM
L'Italie autorise l'entrée des OGM sur son territoire. En revanche,
elle accorde explicitement aux régions le droit de rester des zones
sans OGM.
13 des 20 régions ainsi que près de 1 500 villes et communes
se sont d'ores et déjà déclarées hors OGM. (AFP, 17.11.04)
2. Russie : Nestlé perd son procès – les chercheurs veulent
un moratoire
Une ONG russe a accusé la firme Nestlé d'utiliser des OGM dans les
aliments pour nourrissons. Nestlé a engagé un procès... qu'elle a
perdu !
L'ONG déclare avoir fait réaliser des tests par deux laboratoires
indépendants.
Entre temps, dans une lettre ouverte adressée au Président
Poutine, des chercheurs connus mettent en garde contre les risques
liés aux OGM ; ils demandent un moratoire sur la culture des
plantes transgéniques. (Moscow Times, 2.11.04; MosNews, 14.10.04)
3. Canada : prix décerné à la première zone hors OGM
Le district de Powell River se déclare hors OGM et obtient un prix.
Au Canada, Powell River est la première zone sans OGM. (PRP,
9.11.04)
4. USA : chats transgéniques anallergiques
La firme Allerca espère vendre chaque année, à partir de 2007,
200 000 chats transgéniques – prix de vente :
3500 $ par animal.
Selon la firme, ces chats transgéniques qui ne devraient plus
déclencher d'allergies chez l'être humain, seraient les premiers
animaux "life style" produits en série. (New Scientist,
6.11.04)
5. Le bio facteur de diversité
La plus importante étude menée jusqu'ici le prouve : la culture
biologique augmente la diversité de la chaîne alimentaire à tous
ses niveaux, depuis les bactéries jusqu'aux mammifères.
Cette étude évalue des données en provenance du Canada, des USA,
d'Europe et de Nouvelle-Zélande.
Un exemple : en Grande-Bretagne, grâce à l'agriculture bio,
vanneaux et chauves-souris, menacés jusqu'ici, ont une chance de
survivre. (New Scientist, 9.10.04)
Vous pouvez consulter les références et les articles de fond
correspondants sur la rubrique "Gen-Lex-News français" du
site : http://www.blauen-institut.ch.
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25 novembre 2004
LOGEMENT : la
Confédération Nationale du Logement engage les ménages modestes à
se défendre.
Mouvement social contre la hausse des loyers
Selon la Fédération girondine de la Confédération Nationale du
Logement (CNL), malgré les annonces ministérielles concernant la
fin des expulsions, le Plan de cohésion sociale et le projet de loi
"Habitat pour tous", le fossé continue de se creuser pour
les ménages modestes.
Pour la CNL, les perspectives sont donc "inquiétantes"
comme l'a rappelé Félix Lacombe, secrétaire général de la
fédération de la Gironde, qui "voit dans la non-priorité du
logement, dans le budget 2005, l'aveu d'une politique de classe qui
ne dit pas son nom".
"Notre constat, c'est qu'à force de démolir et de ne pas
compenser par des constructions nouvelles, le nombre de logements
disponibles s'amenuise et les files d'attente s'allongent".
Pas d'accès à la propriété !
Selon M. Lacombe, les logements qui sont construits s'adressent
plutôt à des catégories "intermédiaires" (les PLS)
qu'à des familles pauvres dont les revenus représentent seulement
60 % des plafonds de ressources HLM. "Or ces familles ne
peuvent accéder qu'à des logements aidés (PLUS ou PLAI) que l'on
construit peu du fait d'un manque de financement de l'Etat ou par la
volonté des organismes HLM".
La CNL, qui combat aussi le projet de "conventionnement
global", visant à un alignement de fait du logement social sur
le privé, a engagé une campagne de pétition contre les
augmentations de loyer et de charges locatives, la revalorisation
des aides à la personne (APL, AL) et la mise en oeuvre d'un
"droit au logement pour tous".
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21 novembre 2004
Démocratie ou
colonialisme ?
Information de "Ballon Rouge" (Aubagne)
21 novembre 2004 :
Une manifestation était organisée aujourd'hui à l'initiative de
l'Association générale des Ivoiriens des Bouches du Rhône à
Marseille "Pour l'amitié entre les peuples français et
ivoiriens", mais contre l'attitude impérialiste de la France
en Côte d'Ivoire.
Au moment où la manifestation s'est organisée, la police est
intervenue pour faire supprimer des banderoles dénonçant la
responsabilité de Chirac, et de l'armée française en Côte
d'Ivoire.
Quand seulement une cinquantaine de personnes viennent exprimer
leur opposition à la françafrique, il est difficile de s'opposer
aux exigences policières.
Cet acte rarissime est bien symptomatique de ce que s'autorise le
pouvoir en France.
Quand on gratte, sous la démocratie formelle veille le bon
colonialisme.
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16 novembre 2004
Côte d'Ivoire
: l'info manquante
Par Michel Collon
En regardant les télés françaises, a-t-on une chance de
comprendre ce qui se passe en Côte d'Ivoire ?
"L'armée française protège nos ressortissants", nous
dit-on.
Un classique. Mais quelle info manque ?
1. "Intervention humanitaire" ? Comme à chaque
guerre, la question sans réponse est : où sont les
intérêts ?
Les voici : tous les secteurs-clés de ce pays sont dominés par
240 filiales de sociétés françaises... Pétrole (Total),
électricité (Bouygues), eau (Bouygues aussi), travaux publics
(Bouygues toujours, Vinci, Setao, Colas), transports maritimes (Bolloré),
ressources naturelles (Bolloré aussi, Castel), télécommunications
(France Telecom), finances (Société Générale, Crédit Lyonnais,
BNP-Paribas).
Ces groupes français détiennent 27% du capital social des
entreprises ivoiriennes (1). La France est donc le principal
fournisseur et client du pays. La véritable mission de l'Armée
française serait-elle de protéger les super-profits de ces
sociétés ?
2. "Info neutre" ? Étant donné que TF1,
c'est Bouygues, France 2 l'État français, et Libération le groupe
Bolloré, quelle chance le public français a-t-il d'être informé
correctement ?
3. "Communauté internationale unie" ?
Pourquoi ce silence sur les États-Unis qui cherchent à évincer la
France de l'Afrique (les multinationales US ayant déjà fait main
basse sur le cacao, richesse de la Côte d'Ivoire) ? Parce
qu'on ne peut savoir que la guerre économique mène à la guerre
tout court, par l'intermédiaire d'agents locaux ?
4. "Richesse" et "pauvreté" tombent-elles du
ciel ? Quelle télé rappellera que la France a ruiné l'Afrique
par la traite des esclaves, puis le colonialisme et le
néo-colonialisme (2) ?
Qui dira que la pauvreté n'est pas une fatalité, mais un objectif
politique de l'Occident ?
Que celui-ci a condamné l'Afrique à rester un réservoir de
matières premières bon marché, ce qui implique des bas salaires
et des régimes complaisants ?
Qui exposera les vraies raisons de la colère des peuples africains
?
(1) Source : "La paix s'éloigne de Côte d'Ivoire"
de Claudio Gramizzi - http://www.grip.org/bdg/g4554.html
(2) Voir, notamment, "Et l'Europe sous-développa
l'Afrique"
de Walter Rodney - Editions caribéennes, 1986.
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16 novembre 2004
A propos
d'Organismes Génétiquement Modifiés...
Extraits de la lettre d'information "Gentech-news n°
103"
1. Tasmanie : moratoire sur les OGM
En Australie, la province de Tasmanie a décidé d'interdire
jusqu'en 2009 la mise en culture de plantes OGM à des fins
commerciales. Les cultures en plein air soumises à un strict
contrôle sont autorisées. (ABC, 29.10.04)
2. Suisse : près de 80% de non aux OGM
A la question "Des aliments génétiquement modifiés à bas
prix: seriez-vous tenté ?" 79,8% des personnes interrogées
ont répondu "NON", 16,1 % "OUI" et 4,2% ne
savaient pas. (Weltwoche, 43/04)
3. USA : OGM et pesticides, bilan après les 9 premières
années
Une étude le prouve : pendant les 3 premières années (de 1996
à 1998), les cultures d'OGM sur de grandes surfaces ont réduit
l'utilisation de pesticides. Mais, depuis 1999, la quantité de
pesticides nécessaire est en augmentation suite à la résistance
acquise des mauvaises herbes ou parce que d'autres insectes
nuisibles sont venus se loger dans la brèche.
Globalement, la quantité de pesticides utilisés sur des cultures
d'OGM s'est accrue de 4 %. Cette étude s'appuie sur le matériel
statistique de l'USDA. (NSEPC, 27.10.04)
4. USA : problèmes avec la punaise verte
En Caroline du Nord, du coton transgénique a été planté pour
lutter contre la chenille de la capsule (helicoverpa armigera,
bollworm).
A la suite de quoi l'envahissement de ce parasite a diminué. En
revanche, d'autres ravageurs se sont multipliés : la punaise
verte (nezara viridula, stink bug) cause de gros dégâts. (SFP,
25.10.04)
5. USA : aliment nutraceutique... sans génie génétique
De nombreuses cures d'amaigrissement recommandent de réduire de
manière drastique les hydrates de carbone.
Aux USA, une nouvelle espèce de pomme de terre devrait bientôt
faire son apparition sur le marché : sa teneur en hydrates
de carbone serait inférieure d'un tiers.
La pomme de terre "low carb" (pauvre en hydrates de
carbone), créée sans génie génétique, serait en outre très
goûteuse et résistante aux maladies. (AP, 22.6.04)
Vous pouvez consulter les références et les articles de fond
correspondants sur la rubrique "Gen-Lex-News français"
du site : http://www.blauen-institut.ch.
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5 novembre 2004
Affaire Roland
Veuillet :
le ministre de l'éducation nomme un médiateur,
Roland Veuillet suspend sa grève de la faim
Le mercredi 7 octobre à 17h00, à la demande expresse de
l'Intersyndicale, Roland VEUILLET a annoncé qu'il suspendait la
grève de la faim, qu'il avait engagée il y a 38 jours.
Cette action, commencée le 30 août avait pour but d'exiger :
- l'annulation de la sanction dont il est l'objet pour fait de
grève,
- la réouverture du dossier disciplinaire, sur la base des
conclusions d'une Enquête Administrative réglementaire.
Le ministère a d'abord refusé ces deux demandes.
Cette position est contradictoire : si la sanction est considérée
comme fondée par l'Administration, celle-ci devrait accepter
l'Enquête demandée par toutes les organisations syndicales.
Le ministère a ensuite chargé le Médiateur de l'Education
Nationale d'intervenir sur cette question.
Cette solution est inadéquate car le rôle d'un médiateur est de
rétablir du lien, quand le dialogue est rompu.
Or dans le cas présent, il s'agit d'établir la réalité de faits
très graves (exactions violentes d'un proviseur contre une grève,
cabale bâtie sur des faux par un recteur) qui ont permis de
sanctionner Roland de façon inique.
Devant le refus de cette proposition, le ministère a reçu à
nouveau l'Intersyndicale pour apporter les précisions suivantes sur
la mission du Médiateur :
1) le Médiateur recevra les organisations syndicales,
2) il entendra de façon contradictoire toutes les parties et les
personnes citées par Roland,
3) il communiquera un point régulier de l'état d'avancement des
investigations,
4) les conclusions de ses travaux seront communiquées,
5) le Ministre suivra les recommandations du Médiateur.
L'Intersyndicale a conclu que ces précisions apportaient des
garanties suffisantes pour considérer qu' il s'agit " d'une
Enquête Administrative qui n'en porte pas le nom".
Elle a demandé à Roland d'arrêter la grève de la faim, car le
ministère l'a exigé pour permettre au Médiateur de commencer.
Roland a émis de très fortes réserves sur cette proposition.
Il a rappelé deux Missions identiques, engagées sur le Lycée
Dhuoda, qui n'avaient pas abouti (auditions partielles, conclusions
non rendues).
Cependant, il a accepté de se plier à l'avis collectif et de
suspendre la grève de la faim. Mais il a précisé qu'il la
reprendrait si cette Mission ne répond pas à l'exigence minimum :
faire la lumière sur tous les points d'ombre de cette procédure
disciplinaire arbitraire.
Il faut donc poursuivre la mobilisation, l'information de la
population et la pression sur le gouvernement !
Si la médiation tourne court, l'action devra repartir très fort !
Juste avant la décision de Roland Veuillet, 7 personnes sur
Montpellier, Avignon, Lyon et La Guyane étaient prêtes à relayer
Roland dans sa grève.
Dans différents départements des comités de soutien à Roland
Veuillet ont été mis en place.
Pour plus d'informations, pour signer la pétition nationale
intersyndicale, consulter les sites suivants :
http://roland-veuillet.ouvaton.org
http://perso.wanadoo.fr/sudeduc30/sommaire.htm
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20 août 2004
RAPPEL
URGENT : Signature de
l'appel national du 13 juillet
contre l'extradition de Cesare Battisti
Tous nos efforts sont à présents portés vers
Jacques Chirac, afin qu'il suspende la signature de Raffarin. Je
vous adresse ci-après et en pièce jointe le texte de l'appel
contre l'extradition de Cesare Battisti, appel unitaire et national,
qui sera publié dans la presse le 13 juillet. Il sera nanti de
quelques soixante à cent signatures de "tête" : pardon
pour cette "sélection" parmi les noms, mais la presse ne
publiera pas 100 000 signatures, et -vous le comprendrez sans
mal- nous devons ébranler Chirac par un groupement de signatures
fortes, susceptibles de le faire hésiter.
Ces "signatures de tête" doivent donc nous parvenir EN
URGENCE, aujourd'hui si possible, demain, après-demain...
- Ceux d'entre vous qui aviez déjà signé l'appel du 26 juin pour
la soirée de concert, acceptez-vous d'apposer à nouveau votre
signature sur ce nouvel appel ? Merci beaucoup de votre rapide
réponse.
- Outre ces signatures de tête, toutes les autres signatures
citoyennes sont également essentielles. Nous devons tenter de
dépasser largement le nombre de 24.000 auquel nous étions parvenus
avant que la presse ne bloque la mobilisation.
Tout est urgent, car la Cour de cassation va plier le dossier le
plus vite possible. On peut craindre qu'elle achève son travail en
août. Nous avons donc très peu de temps pour agir dans cette
ultime course de vitesse.
Elle n'est pas désespérée : si chacun de nous convainc dix ou
vingt signataires, et si chacun de nous parvient aussi à apporter
des "noms qui comptent", nous pouvons inquiéter le
gouvernement et le faire reculer. Dans ces "noms qui
comptent", nous visons tous les milieux professionnels :
politique, recherche, université, médecine, sciences dures,
sciences humaines, sport, musique, théâtre, cinéma, peinture,
arts plastiques, journalisme, littérature, magistrature,
psychiatrie, syndicats, associations humanitaires, milieux de la
Résistance, milieux des Eglises, professorat, etc. Merci de nous
aider en recueillant des signatures nouvelles, les plus nombreuses
possible et le plus vite possible (nom et prénom suivis de la
profession).
- Pour vous aider à "convaincre", je vous copie aussi la
liste des signataires pour le concert rassemblement de soutien du 26
juin. (cliquer
ici pour voir la liste)
POUR LE MOMENT, merci de m'envoyer les "noms de tête" à cette
adresse mail (soit la confirmation des personnes déjà
signataires de cette liste, soit des noms nouveaux), afin que tout
soit listé dès dimanche, et prêt pour la publication de mardi.
Pour nos signatures citoyennes, une pétition en ligne est
disponible sur ce site : http://www.vialibre5.com/arrestation_battisti.htm
On peut encore y parvenir.
MERCI DE VOTRE AIDE.
Bien chaleureusement à vous,
Fred Vargas
Cliquer
ici pour afficher le texte de l'appel du 13 juillet
soutien.battisti.paris@wanadoo.fr
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19 août 2004
Communiqué
de "AC ! - Ile-de-France" :
Les gouvernements libéraux européens mettent en oeuvre la
destruction des droits sociaux :
Allemagne
Réduction des aides aux chômeurs de longue durée
Plan Hartz IV
Obligation d'accepter un emploi sous qualifié-sous payé,
Questionnaire sur les ressources financières annexes (tirelire des
enfants)
Jobcenters
France
Recalcul - réforme des ASS
Plan Borloo dit "de cohésion sociale"
RMA, Contrat d'activité
Flicage des précaires et chômeurs
Maisons de l'emploi
et aussi : casse de la sécu, amputation des retraites, destruction
du droit du travail, remise en cause du smic, des 35h et RTT ...
Le parallèle est évident, l'objectif est clair : maintien des
chômeurs dans une pauvreté et une précarité de plus en plus
grande, concurence et pression de plus en plus forte sur les
salariés, baisse du coût du travail, des salaires, dégradation
des conditions de travail.
Nos voisins Allemands se mobilisent par dizaines de milliers tous
les lundis contre ces mesures.
Nous appelons à étendre ce mouvement en France.
Pour des droits nouveaux, pour résister à la précarité :
Premier rendez-vous lundi prochain, 23 août, 17h au Pont des Arts
(Métro Louvre).
"AC! Ile- de- France" : 01 40 09 27 49
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17 août 2004
Appel
de Greenpeace :
"Non aux transports de Plutonium !"
Dans les semaines qui viennent, les Etats-Unis et la France
s'apprêtent à transférer 150 kilos de plutonium - de quoi faire
une centaine de bombes atomiques ! - à travers l'Atlantique puis
les routes françaises.
Ce transport a lieu en dépit des préoccupations mondiales
croissantes autour de la cessation du commerce de matières
militaires nucléaires. Il représente un risque immédiat
gigantesque (un accident pourrait contaminer une région entière et
provoquer des milliers de morts), mais aussi une ouverture pour le
développement de l'industrie du plutonium aux Etats-Unis et en
Russie.
Outre l'opposition continue exprimée par Greenpeace, des
mobilisations citoyennes ont vu le jour aux Etats-Unis et en France.
Elles s'expriment notamment à travers la constitution de la "Nuclear
Free Seas Flotilla" - Flottille pour des mers sans nucléaire.
Tout au long du mois d'août Greenpeace va continuer d'alerter le
public et de s'opposer au trafic de Plutonium.
Le samedi 21 nous organiserons une journée spéciale à Cherbourg
(lieu d'arrivée du transport) : le STOP-PLUTONIUM DAY. Venez nous
rejoindre et montrer votre opposition à ce transport irresponsable.
La journée se déroulera autour d'une manifestation nautique de la
Flotille, d'un concert, d'un village associatif et d'autres
activités...
Point Accueil Greenpeace sur la Plage Verte à Cherbourg, à partir
de 9h30 (restauration sur place et campings à proximité).
Pour plus d'informations : valeriebonicalzi@wanadoo.fr
Sites internet à consulter : www.stop-plutonium.org
et www.nuclearfreeflotilla.fr
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Discours du
ministre brésilien de l'Éducation, en visite aux États-unis
Pendant un débat dans une université aux États-unis, le
ministre de l'Éducation Cristovam Buarque, fut interrogé sur ce
qu'il pensait au sujet de l'internationalisation de l'Amazonie. Le
jeune étudiant américain commença sa question en affirmant qu'il
espérait une réponse d'un humaniste et non d'un Brésilien.
Voici la réponse de Monsieur Cristovam Buarque.
"En effet, en tant que Brésilien, je m'élèverais tout
simplement contre l'internationalisation de l'Amazonie. Quelle que
soit l'insuffisance de l'attention de nos gouvernements pour ce
patrimoine, il est nôtre.
En tant qu'humaniste, conscient du risque de dégradation du milieu
ambiant dont souffre l'Amazonie, je peux imaginer que l'Amazonie
soit internationalisée, comme du reste tout ce qui a de
l'importance pour toute l'humanité.
Si, au nom d'une éthique humaniste, nous devions internationaliser
l'Amazonie, alors nous devrions internationaliser les réserves de
pétrole du monde entier.
Le pétrole est aussi important pour le bien-être de l'humanité
que l'Amazonie l'est pour notre avenir. Et malgré cela, les
maîtres des réserves de pétrole se sentent le droit d'augmenter
ou de diminuer l'extraction de pétrole, comme d'augmenter ou non
son prix.
De la même manière, on devrait internationaliser le capital
financier des pays riches. Si l'Amazonie est une réserve pour tous
les hommes, elle ne peut être brûlée par la volonté de son
propriétaire, ou d'un pays. Brûler l'Amazonie, c'est aussi grave
que le chômage provoqué par les décisions arbitraires des
spéculateurs de l'économie globale. Nous ne pouvons pas laisser
les réserves financières brûler des pays entiers pour le bon
plaisir de la spéculation.
Avant l'Amazonie, j'aimerai assister à l'internationalisation de
tous les grands musées du monde. Le Louvre ne doit pas appartenir
à la seule France. Chaque musée du monde est le gardien des plus
belles oeuvres produites par le génie humain. On ne peut pas
laisser ce patrimoine culturel, au même titre que le patrimoine
naturel de l'Amazonie, être manipulé et détruit selon la
fantaisie d'un seul propriétaire ou d'un seul pays.
Il y a quelque temps, un millionnaire japonais a décidé d'enterrer
avec lui le tableau d'un grand maître. Avant que cela n'arrive, il
faudrait internationaliser ce tableau.
Pendant que cette rencontre se déroule, les Nations unies
organisent le Forum du Millénaire, mais certains Présidents de
pays ont eu des difficultés pour y assister, à cause de
difficultés aux frontières des États-unis. Je crois donc qu'il
faudrait que New York, lieu du siège des Nations unies, soit
internationalisé. Au moins Manhattan devrait appartenir à toute
l'humanité. Comme du reste Paris, Venise, Rome, Londres, Rio de
Janeiro, Brasília, Recife, chaque ville avec sa beauté
particulière et son histoire du monde devraient appartenir au monde
entier.
Si les États-unis veulent internationaliser l'Amazonie, à cause du
risque que fait courir le fait de la laisser entre les mains des
Brésiliens, alors internationalisons aussi tout l'arsenal
nucléaire des États-unis. Ne serait-ce que par ce qu'ils sont
capables d'utiliser de telles armes, ce qui provoquerait une
destruction mille fois plus vaste que les déplorables incendies des
forêts Brésiliennes.
Au cours de leurs débats, les actuels candidats à la Présidence
des États-unis ont soutenu l'idée d'une internationalisation des
réserves forestières du monde en échange d'un effacement de la
dette. Commençons donc par utiliser cette dette pour s'assurer que
tous les enfants du monde ont la possibilité de manger et d'aller
à l'école. Internationalisons les enfants, en les traitant, où
qu'ils naissent, comme un patrimoine qui mérite l'attention du
monde entier. Davantage encore que l'Amazonie. Quand les dirigeants
du monde traiteront les enfants pauvres du monde comme un Patrimoine
de l'Humanité, ils ne laisseront pas travailler alors qu'ils
devraient aller à l'école; ils ne les laisseront pas mourir alors
qu'ils devraient vivre.
En tant qu'humaniste, j'accepte de défendre l'idée d'une
internationalisation du monde. Mais tant que le monde me traitera
comme un Brésilien, je lutterai pour que l'Amazonie soit à nous.
Et seulement à nous !"
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