Archives "Spécial Constitution" :
22 mai 2005
Les sept plaies... du "NON"
Oyez braves gens ! Oyez citoyennes et citoyens l'histoire tragique de
ce peuple qui osa défier les lois de la démocratie en répondant
librement à une question qui lui était posée.
21 mai 2005
"Constitution" européenne : réponses à ceux qui ne veulent pas voter comme Le Pen Première réponse, de l’ordre du bon sens : CROAC Télécharger un document d'analyse du CROAC (format RTF) Pour plus d'informations, consulter également les sites suivants : Télécharger l'interview de Marie-France Garaud, pendant le "Soir 3" du 19 mai (13 Mo, format WMV) Télécharger la "Marseillaise pour le NON" (Format MP3) Télécharger le document "Lisez et vous voterez NON" (format PDF) Un site très intéressant, avec un clip reprenant les
déclarations des "hommes politiques" de tout bord, ces
dernières années, et les "solutions" que l'Europe a
apporté... :
21 mai 2005
Les socialistes n'ont pas
de mémoire !
J'emprunte tout ceci à Etienne Chouard qui a bien raison de nous rafraîchir, de temps en temps, la mémoire : Si vous avez des amis socialistes, transmettez-leur ce document... Sarah --------------- Pour mémoire, on peut rappeler les sept exigences pour une Constitution démocratique et sociale telles qu'elles avaient été adoptées lors du conseil national du PS du 10 octobre 2003 (http://www.parti-socialiste.fr/list_theme.php?theme=MTY0). On y mesure point par point l’abandon intégral, le reniement profond qu’impose l’appel à voter Oui de ces gens-là. Les socialistes exigeaient fermement (à l’époque) :
Et c’est même un comble : ces lâcheurs accusent les autres leaders de gauche, ceux qui sont simplement restés fidèles à leurs engagements, d’avoir des arrière-pensées politiciennes, des vues sur le pouvoir… Le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne manquent pas d’air. Etienne Chouard
19 mai 2005
Ségolène n'a pas lu la
constitution !
par Bernard Cassen Paris - 17 mai 2005 Contrairement à Nicolas Sarkozy (lire mon éditorial du 15 mai), Ségolène Royal n’a pas lu la Constitution qu’elle nous appelle à ratifier. C’est du moins l’impression qu’elle a donnée tout au long de l’émission "Mots croisés" d’Arlette Chabot hier soir sur France 3. La présidente de la région Poitou-Charentes, qualité qu’elle a rappelée à plusieurs reprises, sans doute pour crédibiliser son propos, a commencé très fort : elle a évoqué l’avancée démocratique que constituerait le "référendum d’initiative populaire" prévu, selon elle, par le traité. L’affirmation était tellement énorme que même les partisans du « non » présents sur le plateau ont eu la charité de ne pas éclater de rire. Dans leurs interventions ultérieures, ils ont simplement utilisé le terme exact ("droit d’initiative") et rappelé qu’il ne s’agissait pas d’une consultation populaire, mais d’une pétition devant être signée par au moins un million de personnes et invitant la Commission à faire une proposition d’acte législatif (article I-47-4). Une invitation à laquelle la Commission peut, selon que cela lui chante ou non, donner suite ou jeter au panier. On vient de voir, après le vote du Parlement européen sur la directive sur le temps de travail, qu’elle est capable de faire un "bras d’honneur" non pas à un million de personnes, mais à une assemblée censée représenter 450 millions de citoyens. Ségolène Royal a ensuite ahuri son monde en disant qu’elle attendait impatiemment la mise en oeuvre de la Constitution afin d’empêcher la privatisation des cantines scolaires en Poitou-Charentes ! Visiblement, elle n’avait pas entendu parler de l’article I-148 invitant les Etats membres à procéder "à la libéralisation des services au-delà de la mesure qui est obligatoire"... Dans la foulée, et à propos de l’inondation des marchés européens par les textiles chinois, elle a invoqué une "Europe politique" enfin présente dans le traité et capable, à l’entendre, de contrôler une Commission ultra-libérale en matière commerciale comme dans tous les autres domaines. Où a-t-elle vu cette possibilité ? L’article III-315 sur la politique commerciale réserve à la Commission, et à elle seule, le droit de présenter des recommandations au Conseil. En d’autres termes le commissaire blairiste Peter Mandelson, chargé du commerce international, est seul habilité à proposer des mesures de sauvegarde en cas de dumping. Le Conseil doit attendre patiemment que le commissaire "bouge", si tel est son choix, et il statue ensuite à la majorité qualifiée. On arrêtera là, faute de place, ce florilège de fausses informations données avec une tranquille assurance aux téléspectateurs. Bernard Cassen Titulaire d'une chaire européenne Jean-Monnet de sciences politiques, Bernard Cassen est professeur émérite à l'Institut d'études européennes de l'université Paris 8. Il est par ailleurs journaliste et directeur général du "Monde diplomatique" et Président d'honneur d'Attac. Chaque jour, il propose sur Yahoo Actualités des analyses critiques sur le traité établissant une Constitution sur l'Europe et sur le débat qu'elle provoque en France et dans le reste de l'Europe.
12 mai 2005
Lettre ouverte à
celles et ceux qui vont voter "NON"
Vous allez voter "NON" au prochain référendum sur le
"traité constitutionnel européen" et je pense que vous avez
parfaitement raison. Je ne m'étendrai donc pas sur les raisons qui vous
amènent à ce choix puisqu'elles nous sont communes et partagées
hormis, bien évidemment, les "raisons" qui sont celles de la
droite nationaliste et/ou intégriste.
5 mai 2005
L'Europe des crétins
par Michel Onfray, philosophe, écrivain Les gens qui vont voter NON à la constitution européenne sont des crétins, des abrutis, des imbéciles, des incultes. Petit pouvoir d'achat, petit cerveau, petite pensée, petits sentiments. Pas de diplômes, pas de livres chez eux, pas de culture, pas d'intelligence. Ils habitent en campagne, en province. Des paysans, des pécores, des péquenots, des ploucs. Ils n'ont pas le sens de l'Histoire, ne savent pas à quoi ressemble un grand projet politique. Ils ignorent le grand souffle du Progrès. Ils crèvent de peur. Jadis, ces mêmes débiles ont voté NON à Maastricht ignorant que le OUI allait apporter le pouvoir d'achat, la fin du chômage, le plein emploi, la croissance, le progrès, la tolérance entre les peuples, la fraternité, la disparition du racisme et de la xénophobie, l'abolition de toutes les contradictions et de toute la négativité de nos civilisations post-modernes, donc capitalistes, version libérale. L'électeur du NON est populiste, démagogue, extrémiste, mécontent, réactif. C'est le prototype de l'homme du ressentiment. Sa voix se mêle d'ailleurs à tous les fascistes, gauchistes, alter mondialistes et autres partisans vaguement vichystes de la France moisie, cette vieille lune dépassée à l'heure de la mondialisation heureuse. Disons le tout net : un souverainiste est un chien. En revanche, l'électeur du OUI est génial, lucide, intelligent. Gros carnet de chèque, immense encéphale, gigantesque vision du monde, hypertrophie du sentiment généreux. Diplômé du supérieur, heureux possesseur d'une bibliothèque de Pléiades flambant neufs, doté d'un savoir sans bornes et d'une sagacité inouïe, il est propriétaire en ville, urbain convaincu, parisien si possible. Il a le sens de l'Histoire, d'ailleurs il a installé son fauteuil dans son sens et ne manque aucune des manies de son siècle. Le Progrès, il connaît. La Peur ? Il ignore. Le debordien Sollers, le sartrien BHL et le kantien Luc Ferry vous le diront. Bien sûr le Ouiste a voté OUI à Maastricht et constaté que, comme prévu, les salaires s'en sont trouvé augmentés, le chômage diminué et fortifiée l'amitié entre les communautés. Le votant du OUI est démocrate, modéré, heureux, bien dans sa peau, équilibré, analysé de longue date. Sa voix se mêle d'ailleurs à celle des gens qui, comme lui, exècrent les excès : le démocrate chrétien libéral, le chiraquien de conviction, le socialiste mitterrandien, le patron humaniste, l'écologiste mondain. Dur de ne pas être Ouiste... Citoyens, réfléchissez avant de commettre l'irréparable !
27 avril 2005
Être contre la
constitution semble suffisant, maintenant, pour être arrêté !
27 avril 2005
Aujourd'hui Chirac et Schröder devaient tenir une conférence dans
l'université de la Sorbonne en faveur du "oui" à la
constitution.
Une quinzaine de militants pour le "non" au référendum (1 MJS, 1 Sud-Etudiant, 1 Alternative Libertaire, 4 JC, 2 nouvelles militantes non affiliées et 6 JCR) se sont retrouvés place de la Sorbonne pour protester contre la venue de ces deux chefs d'états. Voici les faits : à 16h15 les militants, chacun séparément, arrivent sur la place. Après qu'ils se soient dit bonjour, la police les interpelle, leur demandant ce qu'ils font là. Après les avoir éloigné de la grille coupant la place en deux les flics embarquent tout le monde. Nous sommes restés moins de 5 minutes sur cette place... (cela devait être le temps imparti au "non" ?) A ce moment là d'autres camarades nous regardant nous faire embarquer au seul motif que nous avions un drapeau... se font arrêter aussi. Et eux sans motif aucun. La police aura trouvé, peut être trop curieux ce "groupe" de 4 jeunes qui nous regardaient monter dans le camion ? Résultat, on nous embarque tous au commissariat du 4ème arrondissement pour vérification d'identité. Au commissariat les flics ne savaient pas quoi nous mettre sur le dos. Au final, ce sera un contrôle d'identité pour trouble à l'ordre public. Au bout d'une heure et demi au poste, les flics n'étaient même pas sûrs de l'accusation. Ils en discutaient encore devant nous au moment de nous entendre pour le pv. C'est intolérable, il faut qu'un communiqué parte. La seul chose que nous ayons pu faire sur cette place, a été de se dire bonjour. Être contre la constitution semble suffisant, maintenant, pour être arrêté. Après le 29 Mai, ça promet ! Ben
25 avril 2005
Le "plan B" de
Bruxelles, si le "NON" gagnait
Article paru dans "Le Figaro"
25 avril 2005
Constitution :
appel du "Collectif pour le NON" de La Paillade
Le collectif citoyen de La Paillade "Pour un NON de gauche au traité européen" décide de s’adresser à tous les collectifs du même type qui agissent en France. Un fait nouveau marque la campagne sur le traité européen : l’intervention citoyenne, soit sous la forme de collectifs, soit par le bouillonnement de réflexions et d’actes personnels. Ce n’est pas une déferlante, mais c’est plus qu’un frémissement. Et ce fait peut encore grandir d’ici le 29 mai. Nous considérons que si le NON, populaire et fortement marqué à gauche, l’emporte (et même dans le cas contraire), cette intervention citoyenne doit se poursuivre. En effet, se poseront alors des questions décisives et difficiles : - Qu’allons-nous faire de ce succès ? - Comment allons-nous peser pour une réorientation sociale et démocratique de la construction européenne ? - Comment allons-nous construire une véritable alternative à la politique menée en France ? - Comment allons-nous contribuer au rassemblement d’une gauche populaire et militante sur les bases de cette véritable alternative ? Il ne faut pas que le 30 mai les citoyens désertent le combat et laissent les partis de gauche se dépatouiller seuls avec la situation nouvelle. On risquerait de voir se reproduire des désaccords et des isolements stérilisant les possibilités nouvelles. Il nous apparaît indispensable que les citoyens, avec leurs collectifs ou sous des formes nouvelles, se mêlent de la chose et participent, par l’idée et l’action, à la construction des réponses aux questions posées. Cela sera bon pour l’essor des luttes populaires en France et en Europe, cela est indispensable pour que le succès ne soit pas un coup d’épée dans l’eau (ce qui générerait des déceptions dangereuses) et que s’enclenche une politique nouvelle par son contenu et sa pratique. Nous considérons qu’il y a là un enjeu majeur. Toutes et tous, nous avons des idées, nous sommes rassemblés par un combat antilibéral et par une démocratie directe, nous pouvons être le ferment de progrès décisifs. C’est pourquoi nous lançons cet appel depuis le grand quartier populaire de La Paillade. Nous le lançons aux collectifs du Non de gauche, aux citoyens qui ont trouvé ou retrouvé le chemin de l’action politique. Nous l’adressons aussi aux partis de gauche, aux syndicats et aux associations qui peuvent se sentir concernés. Nous voulons de façon permanente être des citoyens ! "Quand un être humain, quand un peuple... demandent : De quel droit suis-je opprimé ?, quand l’interpellation se fait combat, quiconque les méprise risque de payer cher" (Jean-Jacques Rousseau). Vous pouvez nous joindre, si vous pensez utile de confronter nos idées et nos efforts : roselyne.gispert@worldonline.fr d.le.dudal@wanadoo.fr Le 20 avril 2005
23 avril 2005
Constitution
Européenne, danger ! On en découvre chaque jour
Référendum : les AMAP* potentiellement en danger si le Traité pour une Constitution Européenne devait être adopté ? Extraits et commentaires (tirés de la "lettre pour un Commerce équitable en France et en Europe", du PCF) pour exiger la refonte du Traité Constitutionnel Européen... Celui-ci pourrait-il rendre illégales... les AMAP ?. Cette Constitution pourrait mettre hors-la-loi les acteurs d'une Economie et d'un Commerce Equitable et Solidaire. Le projet de Constitution proposé au suffrage des Françaises et des Français exclut très explicitement la possibilité d'activités hors de la guerre marchande et financière. Il stipule (article III-161) que sont "interdits, tous accords entre entreprises, toutes décisions d'association d'entreprises et toutes pratiques concertées", qui... "ont pour objet ou pour effet d'empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence", et par exemple : - "fixer de façon directe ou indirecte les prix d'achat ou de vente ou d'autres conditions". Seraient interdits des accords (producteurs - consommateurs, producteurs d'une filière), permettant une rémunération équitable de chaque travail, (par exemple, agricole), tout en satisfaisant les acheteurs, avec accord sur les prix. - "limiter ou contrôler la production, les débouchés...". Un ensemble d'agriculteurs n'aurait pas le droit de passer un accord de livraisons et d'achats avec un groupement d'acheteurs volontaires. - "répartir les marchés ou les sources d'approvisionnement". Des collectivités locales et des producteurs n'auraient pas le droit de passer un accord à long terme sur des bases équitables. - "subordonner la conclusion de contrats à l'acceptation, par les partenaires, de prestations supplémentaires qui..., n'ont pas de lien avec l'objet de ces contrats". Une collectivité locale ou une coopérative n'aurait pas le droit de demander que les travailleurs de leurs fournisseurs bénéficient de rémunérations équitables et d'une sécurité d'emploi satisfaisante. Les accords ainsi conclus pourraient être déclarés "nuls de plein droit". L'article (III-162) Interdiction des "pratiques abusives" telles que le fait "d'exploiter de façon abusive une position dominante", répète les mêmes interdictions. Des pratiques de solidarité (prix équitables concertés, livraisons régulées en commun, conditions sociales et solidaires) seraient cataloguées comme "exploitation abusive de position dominante" et assimilées aux pratiques de la Grande Distribution. Les "Monopoles" n'ont nullement besoin "d'accords", "d'associations", de "pratiques concertées". Les pressions du marché et l'entente tacite suffisent à assurer leur position dominante. Ils sont donc protégés. Par contre l'économie équitable et solidaire a besoin de transparence et de démocratie, de concertation et d'association. Elle est menacée. Le même article assimile ce qui est "équitable" à ce qui est concurrentiel. C'est inacceptable. Il sera impossible d'échapper au couperet concurrentiel, le texte précisant qu'il s'impose à toutes les sociétés, (article III-142) y compris les sociétés coopératives. Le texte n'exclut que les sociétés "qui ne poursuivent pas de but lucratif". Sous le nom d'activités "lucratives" est perpétué la désastreuse confusion entre les sociétés qui rémunèrent des capitaux extérieurs et celles, coopératives ou solidaires, qui ne rétribuent que le travail. Elles sont renvoyées d'office au champ de bataille concurrentiel, dont seuls les groupes bénévoles sont dispensés (formellement du moins) ! Ludovic MAMDY - Coordinateur AMAP Alliance Paysans-Ecologistes-Consommateurs Rhône-Alpes 8, quai Maréchal Joffre 69002 LYON courriel : alliancerhonealpes@free.fr Tel : 04 78 37 19 48 AMAP : Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne
19 avril 2005
Manifestation : constitution
européenne, où est le débat dans les médias ?
L'Observatoire Français des Médias, soutenu par le Syndicat National des Journalistes, lance un appel à la manifestation : Constitution européenne : Des rassemblements sont prévus en province aussi !
15 avril 2005
Campagne contre le
Traîté Constitutionnel Européen :l'opération "Pics-à-crotte"
Voici ce que nous te proposons : armé-e d'un vulgaire bâtonnet à
glace que tu auras récupéré, ou acheté à la quincaillerie du
coin, et que tu auras affublé de son petit panneau de mise en garde
(voir ci-dessous le lien vers le fichier) préalablement et
soigneusement imprimé, découpé et collé, il ne te reste plus qu'à
errer en ville, à la recherche des plus beaux et frais étrons
abandonnés par nos ami-e-s à quatre pattes et leurs cochon-ne-s de
propriétaires.
Note bien que ce type de support se prête à tout un tas de messages. Il serait donc dommage de s'arrêter au traité constitutionnel européen. Partis politiques, syndicats et bien d'autres choses peuvent en bénéficier. Il suffit d’un peu d’imagination... A tes planches, ciseaux et tubes de colles... Cliquer ici pour télécharger les textes que nous proposons pour l’opération "Pics-à-crotte" (format RTF) Croac
10 avril 2005
L'Europe malTRAITÉe
"L'Europe malTRAITÉe" : un film-documentaire de Suzanne Körösi et de Cécile Proust. 30 minutes pour décrypter le projet de Constitution européenne. Ce film est remarquable sur le plan pédagogique quant à la dénonciation du traité. Les principaux arguments contre la "pseudo constitution" y sont exprimés de manière limpide. Intervenants du film : Bernard Cassen, Susan George, Raoul-Marc Jennar et Yves Salesse. Ils sont tous spécialistes de la construction européenne, pro-européens, et néanmoins engagés dans la campagne pour le NON. Pour commander le DVD, écrivez à la réalisatrice : Suzanne Körösi 21, rue de Paradis 75010 Paris Vous pouvez visionner une version "RealPlayer" de ce film à l'adresse : http://lbsjs.free.fr/
10 avril 2005
37 conseils d'ami... à un Ami de l'Europe ...Pour lire par soi-même (!) le projet de traité constitutionnel Analyse de Luc Douillard Texte intégral téléchargeable (format Word) à l’adresse : membres.lycos.fr/conseilsdami Ces 37 conseils d'ami - sous forme de questions/réponses les plus brèves possibles - ont été écrits par une personne attachée à l'idéal fédéraliste européen, qui avait voté "Oui" au traité de Maastricht, et qui s'apprêtait à approuver le projet de Constitution, avant d'en avoir lu attentivement le texte intégral. Ces conseils visent à faciliter la lecture du volumineux projet de traité constitutionnel européen, en abordant quelques questions importantes généralement ignorées ou esquivées par les grands moyens de communication et leaders d'opinion. Il ne s'agit pas ici de donner de consigne de vote, car les citoyens sont assez grands pour se déterminer par eux-mêmes. Il est cependant possible de donner ici une conclusion provisoire et sincère : - Certes, une victoire du "NON" entraînerait probablement quelques dommages et des inconvénients sérieux, mais réparables. - En revanche, le "OUI" provoquera assurément un irréparable désastre social doublé d'une menace permanente pour la paix, la démocratie et l'exercice des libertés individuelles et collectives. Sommaire : 1 - La Constitution est-elle transparente ? 2 - Comment apprendre à distinguer les voeux pieux et les articles réellement contraignants ? 3 - Est-ce que la Constitution se contredit parfois ? 4 - Quelles sont vraies les valeurs et objectifs de l'Europe ? 5 - La Constitution prime-t-elle sur le droit des Etats-membres ? 6 - Les Droits de l'Homme sont-ils devenus accessoires ? 7 - L'Union européenne pourrait-elle retirer son droit de vote européen à un pays trop à gauche, et envahir militairement l'un de ses Etats-membres ? 8 - Comment fera l'Union européenne pour lancer des guerres ? 9 - Pourquoi la Constitution parle de "liberté d'entreprise" et non de liberté d'entreprendre ? 10 - Pourquoi la Constitution insiste tellement sur la non-discrimination" ? 11 - Est-ce que la Constitution fait des entreprises des êtres humains ? 12 - La Constitution bloque-t-elle toute avancée démocratique vers "plus" d'Europe ? 13 - L'Europe se veut-elle démocratique ? 14 - Le Parlement Européen voit-il ses pouvoirs enfin reconnus ? 15 - Que va apporter le droit de pétition d'un million de citoyens ? 16 - Peut-on repérer un progrès ou une dégradation dans la nouvelle formulation des droits sociaux ? 17 - Le service public est-il encore reconnu ? 18 - Est-ce la directive Bolkestein est déjà dans la Constitution ? 19 - Que devient le droit de manifestation ? 20 - L'Europe prévoit-elle une harmonisation fiscale ? 21 - L'Europe donne-t-elle une garantie de ressource aux prêteurs internationaux ? 22 - La stabilité des prix est-elle réellement voulue ? 23 - Tout citoyen a-t-il droit d'accès aux documents européens ? 24 - Toute personne aura-t-elle droit à la protection des données à caractère personnel ? 25 - Le droit de grève est-il menacé ? 26 - La Constitution interdit-elle toute évolution vers une agriculture mois productiviste et plus respectueuse de l'écologie ? 27 - L'Europe peut-elle interdire à un Etat-membre une législation plus avancée en matière d'environnement ? 28 - L'Europe peut-elle interdire à un Etat-membre une législation plus avancée en matière de protection des consommateurs ? 29 - L'Europe peut-elle encourager un grand projet d'intérêt général de réseaux transeuropéens ? 30 - L'Europe peut-elle faire abandonner des programmes de recherche non rentables ? 31 - L'Europe ouvrira-t-elle des camps de rétention en dehors de ses frontières pour contrôler à la source les flux migratoires ? 32 - La coopération judiciaire en matière pénale pourrait-elle poursuivre des militants démocrates critiques des marchés financiers ? 33 - L'Europe pourra-t-elle fixer les normes de sécurité sur le sang transfusé ? 34 - Les habitants des TOM-DOM font-ils l'objet d'un racisme spécifique ? 35 - L'aide européenne au tiers-monde doit-elle rester désintéressée ? 36 - La Cour européenne des comptes sera-t-elle compétente pour vérifier qu'il n'y a pas de malversations des recettes et dépenses de l'Union ? 37 - L'union européenne protégera-t-elle un marché opaque des ventes d'armes ? Texte intégral téléchargeable (format Word) à l’adresse : membres.lycos.fr/conseilsdami
1er avril 2005
Le oui béni :
convergence de l'église catholique et du patronat en faveur du
"oui"
Autrefois, on subissait l'alliance du "trône et de l'autel". Aujourd'hui, on assiste à la convergence des positions entre les évêques et les administrateurs de sociétés. L'épiscopat européen Dans un document intitulé "Eléments pour une évaluation" (11 mars 2005), la COMECE, la Commission des Episcopats de la Communauté européenne se prononce en faveur du traité constitutionnel européen. Relevons quelques extraits : "Le Traité Constitutionnel pour l'Europe fait référence à la religion dans sa toute première phrase. Occupant une place éminente, en position centrale entre l'héritage culturel et humaniste, l'héritage religieux de l'Europe constitue une source d'inspiration pour l'ensemble du Traité Constitutionnel. Néanmoins, en faisant référence à l'héritage religieux de l'Europe, le Traité Constitutionnel admet implicitement la contribution prédominante apportée par la chrétienté à l'Europe d'aujourd'hui". "(...) Le préambule énonce le fait que ces valeurs dérivent de l'héritage religieux. Le Traité Constitutionnel tire son inspiration de traditions spécifiques qui ont formé l'Europe et, donc, fait implicitement référence au coeur de cette tradition, à savoir la chrétienté. Tout ceci constitue une étape importante dans la définition de l'identité européenne, et dans l'attribution d'une place adéquate à la religion." "(...) L'Union européenne respecte la diversité des Eglises et leurs identités distinctes. En utilisant explicitement le terme chrétien d'"Eglise", et en respectant la contribution spécifique des Eglises, l'Union montre qu'elle a conscience de l'héritage chrétien et de sa présence actuelle en Europe". "(...) L'Union européenne promet d'entretenir un dialogue ouvert, transparent et régulier avec les Eglises. Elle reconnaît donc leur position en tant que partenaire de l'Union. Ce dialogue sera structuré et développé selon un consentement mutuel, conformément aux identités des Eglises. Le Traité démontre l'attitude positive que l'Union adopte à l'égard des Eglises. Les organes, institutions et autorités de l'Union européenne participent à ce dialogue. Ce dialogue permettra aux Eglises de continuer à apporter une contribution active et positive au bon développement futur de l'Union européenne." ... Et à recevoir des subventions de la commission européenne, comme c'est déjà le cas au profit de l'Opus Déi (voir Le Monde diplomatique, janvier 2004, pp. 8-9). En conclusion, le document indique : "le Traité Constitutionnel de l'UE représente un progrès significatif". Qui s'en étonnera, puisqu'ils ont obtenu que le mot laïcité ne se trouve nulle part dans ce traité constitutionnel ? Le patronat européen L'organisation qui rassemble les patrons au niveau européen s'appelle l'UNICE. Elle va être sous peu présidée par le Baron Ernest-Antoine Seillière. Celui-ci déclarait dernièrement que la proposition de directive Bolkestein sur la libéralisation des services représente "une belle opportunité" pour les entreprises françaises. Comme le révèle le journal "L'Humanité" (19-20 mars 2005), dans des documents internes, l'UNICE affiche son soutien résolu au traité établissant une Constitution pour l'Europe : "La référence à une Union européenne hautement compétitive a été incorporée dans la première partie de la Constitution parmi les objectifs de l'Union.(...) la nouvelle Constitution donne à la compétitivité une place réellement prééminente". "L'UNICE est satisfaite que le traité constitutionnel n'accroisse pas les compétences de l'Union européenne dans le domaine social, pas plus qu'il n'étende l'utilisation de la majorité qualifiée". "L'UNICE est ravie que les décisions du Conseil à la majorité qualifiée soient généralisées, sauf dans les cas prévus par la Constitution, comme la fiscalité et les politiques sociales, où l'unanimité demeure". "La charte des droits fondamentaux est incluse comme partie II du traité constitutionnel. (...) Une référence spécifique aux explications du praesidium qui a rédigé la charte a également été introduite (...). Ces considérations restreignent le pouvoir d'interprétation des cours de justice nationale et de la cour de justice européenne et empêchent l'expansion potentielle à l'avenir de la portée des droits garantis par la charte. Afin d'assurer la prise en compte de ces précisions, le préambule de la charte rappelle, lui aussi, l'importance des explications du praesidium". Mais François Hollande continue à dire que le traité constitutionnel n'est "ni de gauche, ni de droite". Raoul-Marc Jennar, chercheur URFIG voir le site : http://www.urfig.org/
26 mars 2005
"Constitution "
européenne :un dijonnais porte plainte pour "atteinte gravissime à l'intégrité de la Nation" Je vous prie de trouver, ci-joint, la plainte conforme à
l'article 85 du code de Procédure pénal que j'ai déposé auprès de
Madame le Doyen des Juges d'Instruction près le Tribunal de Grande
Instance de Paris
26 mars 2005
Rouget de Lisle vote
NON !
Un jour où je sirotais tranquillement mon dixième pastis, Rouget de
Lisle m'apparut soudain et me dit : "Prends un stylo et note ma
déclaration en faveur du non. Après chante-la et fais-la chanter dans
tous les rassemblements". Louis N'hésitez pas à le diffuser partout !
21 mars 2005
Constitution : à méditer
avant le 29 mai prochain
Ne nous laissons pas avoir !
19 mars 2005
Les scandaleux
moyens de propagande des europiomanes...
Le 15 mars 2005 - Communiqué La poussée du "NON" fait sortir les europiomanes de leur traditionnelle apesanteur hypnotique : ils s'affolent, se trouvant réduits à ouvrir grand les vannes de la propagande. Après les 8 millions d'Euro alloués en catastrophe par la Commission, le 16 février dernier, à sa "campagne positive sur la Constitution", voici que le Parlement entre dans la danse aux millions. Aujourd'hui même sa commission des budgets vote un transfert de crédits de 7,6 millions d'Euros. D'après l'exposé des motifs, il s'agit d'expliquer aux Français "les avantages que la Constitution aura sur leur vie quotidienne", en veillant à la coopération avec les médias audiovisuels. Le programme de cette campagne sort complètement des attributions d'un Parlement : le bureau parisien du Parlement Européen doit conclure deux conventions de coopération avec des stations de radio qui s'ajouteront aux 100 000 euros déjà accordés en janvier au "meilleur programme audiovisuel". Envisageant également des coproductions, des suppléments de la PQR (presse quotidienne régionale) et des jeux, il doit lancer une opération "affichage gares" (l'objectif étant de toucher 800 gares !)... Des détails en seront publiés par le mensuel L'Indépendance, le journal du "NON" (288, boulevard Saint-Germain - 75007 Paris - Tél :01 40 63 40 23). Cette décision fait suite à une réunion, le 23 février, de "l'intergroupe fédéraliste" et de "l'intergroupe Presse" coprésidés par Jo Leinen (socialiste, Allemagne) et Jean-Marie Cavada (UDF, France). Ce dernier a avancé l'idée "d'un appel du Parlement européen aux chaînes de radio publiques comme privées". Monsieur Leinen a suggéré "de mener des opérations avec l'association européenne de football". Plus clair encore, Monsieur Roucek (socialiste) affirma que "ses partisans manquent cruellement de moyens" (sic), Monsieur Onesta (Verts) répondant que "le Parlement européen est le plus riche du monde mais peine à utiliser cette manne financière" (sic). Je dénonce le détournement flagrant de la fonction parlementaire, le budget de fonctionnement du Parlement européen n'ayant pas à nourrir une propagande intensive qui ne peut que choquer les Français. En réalité, les partisans de la Constitution, incapables de parler du texte constitutionnel dont chaque article peut déplaire à des fractions de l'opinion, obligés de recourir à des arguments incongrus (la France serait privée de l'organisation des jeux, et selon Monsieur Hollande le "NON" "serait pour Le Pen, la revanche du 21 avril") sont réduits à leur arme habituelle, l'argent. C'est une insulte à la déontologie journalistique et un scandale quant à l'utilisation des fonds publics à côté de laquelle l'affaire Gaymard ne fut que billevesée. Paul-Marie Coûteaux, Député français au Parlement européen.
11 mars 2005
Micro$oft dit "OUI" au Torchon Constitutionnel Européen
Les brevets logiciels : démocratie européenne bafouée.
22 février 2005
"Constitution"
européenne : les 33 raisons de voter "OUI"
Vous voulez :
Vous avez donc du adorer celle de l'assurance-maladie… Vous devriez vous pâmer devant la Constitution libérale ! ___________________________________ Télécharger ce fichier au format RTF (... et le faire circuler, SVP)
11 février 2005
La
"Constitution" européenne : une machine à détruire les
droits !En mai 2005, les travailleurs et les jeunes seront appelés à se prononcer pour ou contre la "constitution" européenne, lors d’un référendum. Nous pensons qu’il est fondamental, dès aujourd’hui, d’engager le combat pour que cette prétendue "constitution" soit balayée par les peuples d’Europe. En effet, contrairement à ce qu’on entend souvent, le texte de la Constitution ne contient pas quelques grands principes trop vagues, ou insuffisants : aucune loi nationale ne pourra s’opposer à ses dispositions, notamment celles qui prévoient d’en finir avec les services publics. Examinons quelques articles. Article I-5 bis : "La Constitution et le droit adoptés par les institutions de l’Union dans l’exercice des compétences qui lui sont attribuées ont la primauté sur le droit des Etats membres". Les directives européennes, les décisions de la Commission doivent s’appliquer et s’imposer contre les législations nationales existantes. Tous les acquis du mouvement ouvrier inscrits dans la loi française... et notamment dans le Code du Travail – n’auront plus de valeur face à la législation européenne. Article I-3, § 2 : "L’Union offre à ses citoyennes et à ses citoyens un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée". Au nom de cette logique (effective depuis Maastricht), les services publics des transports, de la poste et des télécommunications ont été privatisés. C’est aussi ce qui a permis au gouvernement portugais de privatiser la gestion de l’affectation des enseignants : mi-octobre, les écoles n’étaient toujours pas ouvertes. Article III- 56 : "Sont incompatibles avec le marché intérieur les aides accordées par les Etats membres (...) qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions". Cet article sonne le glas des entreprises publiques, financées par l’Etat. De même, il interdit à l’Etat de subventionner un secteur (notamment industriel ou paysan) en crise, afin par exemple de sauver les emplois de toute une région : c’est ce qui s’est passé avec Alstom, il y a quelques mois. Article II-23 : "Egalité entre hommes et femmes". Cet article est fondé sur une directive européenne de 1976. Or, c’est justement au nom de cette directive que la Cour de Justice des Communautés Européennes a intimé l’ordre au gouvernement Jospin de supprimer l’interdiction du travail de nuit des femmes dans l’industrie, abolie pourtant depuis 1892. Sur les universités : la réforme ECTS/LMD, c’est la fin des diplômes nationaux ! La réforme ECTS/LMD est directement issue d’un processus européen. La circulaire Monteil du 14 novembre 2002 précise qu’il s’agit, en "respectant la philosophie fondamentale du dispositif : de permettre auxuniversités françaises comme le font toutes les grandes universités aumonde de proposer leurs programmes et leurs diplômes". Le plan ECTS, mis en application dans les CA avec l’appui des " élus " étudiants (toujours prêts à servir), offre la possibilité aux facs de faire des diplômes maisons, en lien avec les bassins d’emploi locaux. On nous parle d’Europe, on nous sert la régionalisation ! On nous parle de voyages en Europe, on nous sert des stages en entreprises, des suppressions d’heures de cours, de TD. N’est-ce pas la fin de l’égalité sur l’ensemble du territoire, la casse de nos diplômes nationaux ? Et la Charte Européenne des "droits fondamentaux", n’est-ce pas du "social" ? Rien ne peut être compris concernant la Charte des droits fondamentaux sans les commentaires du présidium, qui a rédigé la Charte. Le préambule de la partie II du projet de "Constitution" européenne apporte cette précision essentielle : "La Charte sera interprétée par les juridictions de l’Union et des Etats membres en prenant dûment en considération les explications établies sous l’autorité du présidium de la Convention qui a élaboré la Charte". Les "explications" du présidium ont ainsi une valeur juridique contraignante pour les Etats membres. Il est donc impensable de ne pas prendre en compte ceux-ci pour déterminer le contenu exact des dispositions de la Charte. Prenons quelques exemples... Art II-2 : "Toute personne a droit à la vie. Nul ne peut être condamné à la peine de mort et exécuté". Commentaire du présidium : "La mort n’est pas considérée comme infligée dans les cas où elle résulterait d’un recours à la force rendu absolument nécessaire (...) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection". Donc la peine de mort est interdite, sauf s’il s’agit de tirer sur la foule ! Art II-23 : "L’égalité entre les hommes et les femmes doit être assurée dans tous les domaines, y compris en matière d’emploi, de travail et de rémunération". Commentaire du présidium : "cet article a été fondé également (...) sur l’article 2§4 de la directive 76/207/CEE du conseil relative à la mise en oeuvre du principe de l’égalité de traitement entre hommes et femmes". C’est au nom de cette directive de 1976 que la CJCE a intimé l’ordre au gouvernement Jospin de remettre en cause l’interdiction de travail de nuit des femmes dans l’industrie (ce qu’il a fait, bien entendu). Art II-3 : "Tout travailleur a droit à une protection contre tout licenciement injustifié, conformément au droit de l’Union et aux législations et pratiques nationales". Le commentaire actualisé du présidium invite à se reporter notamment à "la directive 2001/23/CE sur la protection des droits des travailleurs en cas de transfert d’entreprise". L’article 4 de cette directive précise qu’il "ne fait pas obstacle à des licenciements pouvant intervenir pour des raisons économiques, techniques, ou d’organisation, impliquant des changements sur le plan de l’emploi". Avec cette directive, autant dire que tous les licenciements sont justifiés. Art II-32 : "Le travail des enfants est interdit. L’âge minimal d’admission au travail ne peut être inférieur à l’âge auquel cesse la période de scolarité obligatoire, sans préjudice des règles plus favorables aux jeunes, sauf dérogations limitées…". Commentaire du présidium : "Cet article se fonde sur la directive 94/33/CE relative à la protection des jeunes au travail". L’article 4(2)b de la directive 94/33/CE se réfère à "un système de formation en alternance ou de stage en entreprise, pour autant que ce travail soit accompli conformément aux conditions prescrites par l’autorité compétente". Sous couvert de "dérogation", la Charte permet – tout comme la directive citée mais en lui donnant de surcroît valeur constitutionnelle – le travail des enfants. Nous pourrions continuer si nous avions plus de place. Mais avec ces quelques exemples, ne peut-on pas dire qu’il s’agit là d’une véritable entreprise de démantèlement de tous les acquis sociaux ? N’y a-t-il pas un lien entre tous les coups qui sont portés à nos droits et la volonté de donner force de loi à cette Charte ? Aux dernières élections européennes, 2 jeunes sur 3 n’ont pas voté ; dans toute l’Europe, les gouvernants ont subi une défaite criante. C’est la preuve du rejet des politiques menées par les gouvernements de droite ou de gauche, qui appliquent les directives européennes. L’union des peuples d’Europe se construira contre cette "Union Européenne" qui n’est qu’une arme pour détruire nos droits ! Il y a urgence ! Votons NON ! "Constitution" européenne : Non au projet Giscard ! Militant(e)s syndicalistes, nous avons créé un nouveau courant d’orientation dans le SNUipp-FSU, premier syndicat enseignant du premier degré, lors de la scission d’Autrement (été 2001), rejoints depuis par des camarades de toutes tendances, pas pour construire une chapelle, mais pour promouvoir une ligne purement syndicale recentrée sur l’action revendicative, ensemble. Article émanant de syndicalistes indépendants de tout groupe politique et abordant la question du projet de constitution européenne du seul point de vue de la défense des intérêts concrets des salariés (paru dans Ensemble n°33, 22 octobre 2004). En tant que syndicalistes, et en tant que syndicalistes indépendants de tout groupe politique, nous devons aborder la question du projet de constitution européenne du seul point de vue de la défense des intérêts concrets des salariés. Et dès lors il n’y a pas photo. Agglomérant, dans ce qui porte le nom de Constitution, droit commercial et droit du travail, le projet de Constitution, qui ne devrait privilégier aucun choix politique, économique ou social, mais permettre aux citoyens de toujours décider, défend "une économie de marché ouverte où la concurrence est libre et non faussée", comme si l’histoire du capitalisme depuis un siècle ne venait pas démontrer que la concurrence est une supercherie qui masque la réalité de la concentration du capital par les grands trusts et les ententes pour éliminer la concurrence, jugées illicites par de nombreux états pourtant capitalistes. Ce projet s’annonce surtout clairement comme un carcan irréversible car elle ne pourra être révisée qu’à l’unanimité des Etats membres. Ce projet grave dans le marbre les avancées de la pensée libérale. Selon certains partisans de l’ "Europe sociale", malgré des manques, la constitution européenne comporterait certaines avancées qui suffiraient à justifier son adoption du point de vue des salariés. Ils s’appuient dans la démonstration sur la prétendue "Charte des droits fondamentaux" tout en regrettant ses "insuffisances". Mais à bien lire cette charte, on s’aperçoit qu’elle ne contient pas le moindre point d’appui sur lequel les salariés pourraient compter dans la défense de leurs droits. Elle n’énonce les droits sociaux que de façon générale, imprécise, sans jamais fixer de niveau minimal, que ce soit sur le temps de travail, les salaires, les retraites, la protection sociale, l’éducation ou le travail des enfants, ce que reconnaît d’ailleurs explicitement le secrétaire général de la Confédération Européenne des Syndicats, John Monks. Elle précise même que les Etats ne peuvent être contraints de se doter de services de protection sociale. En revanche, elle affirme avec la plus grande fermeté les principes de liberté d’entreprise et de propriété. Comme la Constitution européenne organise la concurrence au niveau européen, l’absence de garanties précises en matière sociale ne peut que déboucher sur un nivellement par le bas, chantage à la délocalisation oblige. C’est ce qu’on appelle le "dumping social". Si l’on en doute, qu’on se souvienne que c’est au sommet de Barcelone, auquel participaient conjointement Jacques Chirac et Lionel Jospin en 2000 (année de l’adoption de la Charte) qu’a été définie la politique européenne en matière de retraites avec l’objectif d’ "augmenter progressivement d’environ cinq ans l’âge moyen effectif " de départ à la retraite, décision qui s’est traduite en France par la réforme Fillon de 2003. Certes la Confédération européenne des syndicats s’est prononcée pour le oui. Mais cela ne doit pas nous surprendre de la part de cette structure bureaucratique (relire l’article d’Isabelle Voltaire dans notre n° 29), engagée dès sa création dans la collaboration avec les institutions chargée de la mise en place du marché unique. De plus, il ne faut pas perdre de vue que ce soutien n’engage pas l’ensemble du syndicalisme européen, ni même l’ensemble de la CES, il est celui du seul comité directeur où pour la France ne siège que la centrale jaune qu’est devenue la CFDT. La position du comité directeur de la CES a été adoptée sans consultation des centrales adhérentes, sans même parler d’une consultation des adhérents ! En France, la CGT, FO, SUD sont aussi contre le projet de Constitution. N’oublions pas enfin d’écouter ce qu’en dit le patronat : "La Constitution est un progrès pour une économie plus flexible, plus productive et pour un Etat allégé. Elle bénéficiera aux entreprises." (E.-A. Sellières, Université d’été du Medef - 2004). Le Congrès de Seignosse, avec notre soutien et contre l’avis d’une partie du secrétariat national, a adopté en juin 2004 l’amendement suivant : "Le SNUipp se prononce clairement contre cette constitution libérale, dont l’adoption amplifierait le mouvement d’alignement par le bas des droits sociaux. Il met en garde contre le caractère quasi-irréversible des reculs que son adoption entraînerait. Le SNUipp se prononce : - pour l’élévation des droits sociaux et des garanties collectives de tous les peuples, - pour une Europe qui garantisse l’emploi et la formation, qui développe les services publics." Il reste à la direction du SNUipp à mettre en oeuvre ce mandat, et d’agir pour la convergence avec les autres organisations syndicales décidées à donner un coup d’arrêt au mouvement de recul social. Constitution européenne : réponses aux éléphants qui trompent énormément par Raoul-Marc JENNAR
Les partisans du "OUI" au traité constitutionnel européen, singulièrement lorsqu'ils émanent de la social-démocratie et des Verts, ne répugnent pas à des manipulations du texte en lui faisant dire ce qu'il ne dit pas et en taisant ce qu'il dit. L'argumentaire du PS en faveur du "OUI" intitulé "Le vrai/le faux sur le Traité constitutionnel", fournit un catalogue de citations tronquées, d'omissions, et de contrevérités. Il va devenir un modèle pour travaux universitaires sur le mensonge en politique. Le livre de Strauss-Kahn, cette figure emblématique du libéralisme de gauche, invite à voter "OUI" non pas à cause du texte, mais à cause de ce qu'on pourrait y ajouter le jour où on le changera. Voir, en particulier, les pages sur la démocratie où il n'hésite pas à affirmer que "la Commission va devenir le gouvernement démocratique de l'Union" - pages 41 à 47. Quand on sait que les électeurs n'ont aucune possibilité de sanctionner la Commission par leur vote, quand on sait que le Parlement européen, ni aujourd'hui, ni dans le cadre de la Constitution, ne peut imprimer de choix politiques à la Commission, on mesure l'inexactitude d'une telle affirmation. Quant à l'appui de Jospin à ce traité constitutionnel, personne ne peut oublier qu'il fut : - l'incarnation de l'Etat qui ne peut rien, face au patronat qui fait des bénéfices et qui licencie, - le recordman absolu, toutes catégories, des privatisations, en France, - et le soutien inconditionnel des politiques néolibérales proposées à l'OMC par Pascal Lamy (NDLR : qui est, lui aussi, un "socialiste"), en Europe. Le premier responsable du 21 avril ne peut faire autre chose que soutenir une Constitution qui lui ressemble. Enfin, le chantage à la peur auquel se livrent ces sociaux-démocrates et ces écologistes est indigne de gens qui se disent de gauche. Une des valeurs de la gauche a toujours été de faire appel à la raison et à l'intelligence et non aux sentiments et aux passions. C'est la droite qui a toujours eu recours à l'argument "dites oui ou bien c'est le chaos". En faisant appel à la peur, ceux qui usent de ce procédé signent ce qu'ils sont devenus. Mon propos, en relevant quelques-uns - pas tous, loin s'en faut - de leurs propos les plus mensongers, est de m'appuyer sur le texte, rien que le texte, mais tout le texte, pour corriger les erreurs volontaires de ceux qui sont contraints de mentir, espérant éviter que leur "OUI" s'identifie au "OUI" de Chirac, de Balladur, de Raffarin, de Sarkozy, de Madelin, du MEDEF... Et de la "Table Ronde des Industriels Européens". On ne peut pas dire "NON" à Raffarin, en France, et "OUI" à la droite la plus agressivement néolibérale, lorsqu'il s'agit de l'avenir de l'Europe. (...) Le "OUI" de combat, ce n'est rien d'autre qu'une promesse. Comme celle de Jacques Delors qui, en 1992, promettait : "Acceptez le traité de Maastricht et nous ferons l'Europe sociale tout de suite après". Il y a douze ans… Pour conclure : On peut tromper les gens un temps ; on ne peut pas les tromper tout le temps. Agissons pour que le jour du référendum, les partisans d'un "OUI de gauche" n'aient trompé qu'eux-mêmes et que triomphe un "NON de gauche" qui est, en fait, un "OUI à l'Europe", mais à l'Europe des peuples, pas à celle des marchands et des marchés. "Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho..." (Jean Jaurès). Raoul-Marc JENNAR Docteur en science politique, Chercheur auprès de l'Unité de Recherche, de Formation et d'Information sur la Globalisation - URFIG, Militant de gauche, signataire de "l'Appel des 200". Lire l'intégralité du texte de Raoul-Marc JENNAR
La Constitution européenne pour les nuls "Point de vue sur la fausse constitution européenne... délivrée par des amis canadiens. Le site Alternatives est à visiter impérativement... et régulièrement, tant il est intéressant !" Sites à visiter : Pour l'article ci-dessous : http://bravepatrie.com/article.php3?id_article=205 Sur la constitution, en général : http://www.altermonde.levillage.org/ Il n'aura échappé à personne que le projet de futur traité de Constitution Européenne a été rédigé par des auteurs dont le niveau intellectuel dépasse de loin celui du "Brave patriote de base". Dame ! Un Valéry Giscard d'Estaing, ancien président de la République ET académicien français ça vous change d'un retraité de la SNCF... Avant de vous décider en votre âme et conscience pour un "OUI" franc et massif au prochain référendum, "Brave Patrie" vous offre la possibilité de briller en société et d'affûter vos arguments dans le courrier des lecteurs de vos quotidiens préférés en vous résumant ce qu'il faut retenir de ce projet de futur traité de Constitution européenne. Préambule. L'Europe est née en 1994, lors de la signature du traité de Maastricht. C'est clair, net, simple et précis. Les racines chrétiennes, médiévales, gréco-latines, etc. (pourquoi pas néanderthaliennes ou cromagnonesques, tant que nous y sommes ?) relèvent d'un passé dont plus personne ne se souvient. De toute façon, les gens ne vont plus à la messe. Quant à l'Histoire, des films comme "Les visiteurs" ou "Astérix" permettent amplement de se faire une bonne idée de la question, sans avoir besoin de sortir de l'École des Chartes. Article 1 : La concurrence sauvage est la règle en matière d'Économie. La gabegie Économique héritée des années mitterrando-jaruzelskiennes entraînait des délocalisations vers des pays où l'on ne parle même pas le broken english. Depuis 5 ans (1) que l'Euro unique avait cours dans notre belle Union bleu bordé d'étoiles dorées, il était donc plus que temps de passer à l'économie unique. La concurrence stimule l'imagination, crée des emplois, vous rend plus beau, plus fort et c'est du reste ce qui vous permet de ravir l'épouse de votre meilleur ami. Les spermatozoïdes ne font pas autre chose. Et les spermatozoïdes, c'est la vie ! Article 2 : Les services publics sont condamnés à disparaître. À l'image de ces pandas ou tricératops d'un autre temps, les servicuum publici ont fait le leur. Mis à part les sempiternels rétrogrades associatifs et encartés, qui se plaindra encore de ne plus faire la queue trois heures avant d'atteindre un guichet fermé dont l'occupant, absent, n'était de toute façon pas aimable ? Les longues marches à pieds, sous la neige, en tenant votre enfant couvert d'engelures blotti contre vous par la faute de machinistes davantage préoccupés par le diamètre syndical de leurs sandwichs, ne seront plus qu'un vieux cauchemar. Article 3 : La langue officielle de l'UE est l'anglais. On s'est en effet aperçu que c'était quand même infiniment plus pratique pour discuter avec un Letton ou un Finlandais. Certains d'entre eux sont-ils francophones ? Eh bien, de quoi vous plaignez-vous ? Article 4 : La défense européenne est assurée par l'OTAN. Nos alliés d'ex-Nouvelle Angleterre et d'ex-Louisiane, ayant eu la gentillesse de couvrir l'Europe de bases toutes équipées par leurs braves "boys", il eut été dommage de ne pas continuer à profiter d'un tel investissement. Le mur de Berlin est tombé ? C'est bien la preuve de son efficacité ! On ne change pas une équipe qui gagne. L'Alliance Atlantique est devenue caduque dans son principe ? Vous devez faire partie de ceux qui pensent qu'il faudrait détruire l'Arc de Triomphe sous prétexte que Napoléon a perdu à Waterloo... Ajoutons que la Turquie étant déjà membre de l'OTAN, cela n'en rendra que plus limpides les négociations concernant les conditions de sa non-entrée qui, de toutes façons, sont reportées à plus tard. Article 5 : Le parlement européen sert à amuser la galerie. Il était de notoriété publique que les députés européens au Parlement de Strasbourg ne se faisaient élire que pour passer à France Europe Express, se goinfrer en notes de frais et, accessoirement, jouer avec les canaux de traductions simultanées. Cette mise au point aura le mérite de clarifier une situation de fait. Article 6 : Il n'y a plus d'article 6. L'article 6 a été remplacé par l'article III-37b-115a (cf. annexe 17b, vol. IX) Article 7 : La majorité qualifiée, absolue ou relative (M) sera déterminée à partir de la formule suivante : M = Ex (n+1, n+2) - (cos n+y) (!µ) - (x) (x - µ) - [(2y) ß(3y) (a2+b2) ÷ (sin µ) (n - ß)] Sachant que : "x" est le nombre d'élus au parlement dont le prénom commence par une voyelle, "y" le nombre de ministres gauchers dans le gouvernement de chaque pays, "n" la date anniversaire, en numérologie, de Jacques Delors, "ß" le nombre de sessions extraordinaires durant les années bissextiles, "µ" l'âge du troisième doyen de la Cour des Comptes du deuxième pays à avoir effectué l'avant dernière présidence tournante de l'Union Européenne et "a" et "b" des variables fluctuantes mises ici pour faire joli. Article 7 bis : Le temps que Deep Blue obtienne un résultat, la Commission prendra toutes les décisions. Article 8 : La commission ne rendra de comptes qu'à elle-même. Ses membres ayant été cooptés dans la plus parfaite équité, soyez assurés que tout cela sera fait dans la plus grande transparence. Article 9 : La Constitution n'est pas révisable. Et puis quoi, encore ? -------------------------------------------------------------------------------- (1) Comment, cinq ans ? Et oui ! Vérifiez donc sur la petite monnaie au fond de votre poche : les pièces les plus anciennes ont bien été frappées en 1999.
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