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23 juin 2006
A propos d'OGM : Gentech-news n° 138

Gentech-news 138

1. Allemagne : l’agriculture OGM ne crée pas d’emplois
Selon une étude réalisée par l’Université d’Oldenburg, l’agriculture OGM occupe moins de 500 personnes en Allemagne et de nouveaux emplois ne sont pas en vue. Les raisons invoquées sont, entre autres, les fusions prévues dans le domaine de l’agro-industrie. En revanche, la branche bio emploie pour sa part 150'000 personnes. (BZ, 14.6.06)

2. Hawaii : papayes OGM sur des plantations bio
Il y a 4 ans, des papayes transgéniques ont été plantées pour la première fois à Hawaii. Actuellement, les paysans bios sonnent l’alarme en constatant que soudainement des papayes OGM poussent dans leurs exploitations. Vraisemblablement transportées par des oiseaux, les semences transgéniques sont parvenues dans leurs cultures. S’appuyant sur des statistiques du département américain de l’agriculture, une étude de Greenpeace en conclut qu’à Hawaii, la culture des papayes OGM est un échec économique. (GPI, Mai 06)

3. USA : nouveaux "animaux domestiques life-style"
Une entreprise américaine espère vendre, à partir de 2007, des chats transgéniques anallergiques. D’autres "animaux domestiques life-style" sont en gestation. Et entre temps, la transplantation de coeurs de porcs a permis à des singes de rester en vie pendant plusieurs mois. Les premières expériences sur l’humain sont prévues pour 2010. (PRN, 7.6.06)

4. USA : Santa Cruz veut devenir exempte d’OGM
Santa Cruz (Californie) veut introduire un "moratoire de précaution" pour les plantes transgéniques. Raison: les contrôles sont insuffisants et les tests relatifs aux effets à long terme sur la santé font défaut. Trinity, Mendocino et Marin ont déjà interdit les plantes transgéniques. (SCS, 8.6.06)

5. Brésil : une cassave 10 fois plus grosse... sans OGM
Une expérience transgénique ayant permis d’obtenir des racines de cassave deux fois plus grosses eut un large écho médiatique. Et pourtant, des chercheurs de l’Université de Brasilia ont réussi à produire des racines de cassave dis fois plus grosses à l’aide de méthodes de culture modernes et sans génie génétique. (GM Watch, 9.6.06)


Vous pouvez consulter les références et les articles de fond correspondants sur la rubrique "Gentech-News français" de notre site http://www.blauen-institut.ch.

Le bulletin est rédigé par Florianne Koechlin du Blauen Institut (en collaboration avec le Groupe suisse de travail sur le génie génétique GTG)
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12 février 2006
Le label bio menacé !

Rennes, 1er février 2006

La Commission Européenne a récemment proposé un projet de modification du règlement européen (2092/91) concernant le mode de production et de préparation biologiques, modifiant profondément les valeurs et les principes Bio (autorisation de l'usage de pesticides chimiques, normalisation de la présence des OGM jusqu'à un seuil de 0,9 %, traitements allopathiques en élevage, etc.).

INTER BIO BRETAGNE vous propose de signer une pétition - adressée aux Ministres de l'Agriculture et de la Pêche, et de l'Ecologie et du développement Durable - par laquelle vous vous associez aux professionnels de l'Agriculture Biologique qui s'opposent clairement aux dispositions de ce projet de règlement et aux conditions de son élaboration.

http://www.interbiobretagne.asso.fr/actualite/set_actualites.htm

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5 février 2006
Mobiles : Strasbourg n'autorisera plus de pose d'antenne sur son patrimoine

www.maire-info.com - 26 janvier 2006

Après avoir "gelé" les implantations d'antenne de téléphonie mobile sur des immeubles de son patrimoine, la ville de Strasbourg annonce qu'elle n'autorisera plus de pose d'antenne sur son patrimoine en l'absence de charte avec les principaux opérateurs et dans l'attente des résultats d'une importante étude épidémiologique.

Dans un entretien accordé au quotidien "Les Dernières nouvelles d'Alsace", Fabienne Keller, maire de Strasbourg indique que "dans l'état actuel des connaissances, la plupart des scientifiques estiment qu'il est peu probable que l'exposition aux champs produits par les relais de téléphonie mobiles induise ou favorise l'apparition de cancers. J'estime cependant que la faible probabilité n'est pas une garantie suffisante pour laisser s'installer trop d'antennes".

Elle précise que le Centre international de recherches contre le cancer (CIRC), branche de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) basée à Lyon, mène une étude épidémiologique à l'échelle européenne afin de déterminer si l'exposition aux radiofréquences pouvait être en lien avec des cancers.

Cette étude sera la plus importante étude épidémiologique jamais réalisée sur ce sujet et ses résultats devraient faire autorité en la matière.

Souhaitant, en attendant, que s'applique que le principe de précaution, elle rappelle qu'elle propose depuis plus de trois ans la signature d'une charte entre la collectivité et les opérateurs de téléphonie mobile, qui permettrait de limiter le niveau des ondes émises par les antennes. Mais, dit-elle, "malgré toutes les tentatives de médiation, aucun des trois grands opérateurs n'a accepté de ratifier ce document".

Elle est cependant consciente que la marge de manoeuvre en matière d'antenne de téléphonie mobile est réduite puisque la ville, lorsqu'elle n'est pas propriétaire du bâtiment, n'instruit qu'un dossier de déclaration de travaux. Or, selon la jurisprudence du Conseil d'Etat, le principe de précaution n'est pas au nombre des règles qui peuvent justifier une opposition à une déclaration de travaux. Il est donc de la responsabilité des propriétaires d'accepter ou de refuser l'implantation de l'antenne.

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3 février 2006
Le téléphone portable pourrait provoquer un état de manque

Le Monde - 26 janvier 2006

Les utilisateurs de téléphones portables peuvent ressentir du stress et de l'anxiété s'ils se trouvent séparés de leur téléphone portable durant une période prolongée, selon une étude britannique publiée jeudi 26 janvier.

90 % des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête ont affirmé ne pas pouvoir s'empêcher de consulter leur téléphone au moins une fois par heure. Quatre personnes sur cinq disent se sentir mal à l'aise si leur téléphone est hors de portée pour une période prolongée et 84 % ne laissent jamais leur portable hors de vue.

Pour 60 % des personnes ayant participé au sondage perdre son portable est pire que perdre son portefeuille ou ses clés de maison. Pour une personne sur sept, être séparée de son portable se traduit par un sentiment d'anxiété.

"Les gens commencent à considérer leur téléphone portable comme un être humain, car il symbolise contact, amitié et attention", a commenté le docteur David Nott, spécialiste des addictions au Priory Hospital de Southampton (sud de l'Angleterre), consulté dans le cadre de cette enquête.

Ce sondage a été effectué en novembre sur le site Internet TickBox.net pour le compte de Virgin Mobile. Deux mille personnes y ont participé.

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22 janvier 2006
Les OGM sont inconstitutionnels

Les OGM sont inconstitutionnels

LE MONDE | 18.01.06

Le 9 décembre 2005 est une date historique : c'est l'acte de naissance politique de la Charte de l'environnement, entrée dans la Constitution en février de la même année. Les OGM sont devenus littéralement anticonstitutionnels.

Le 9 décembre, par une décision sans précédent, le tribunal correctionnel d'Orléans - suivi le 13 janvier par le tribunal de Versailles pour d'autres faucheurs volontaires - nous a relaxés, avec tous les prévenus poursuivis pour avoir fauché des cultures de maïs transgénique Monsanto en 2004. Il a reconnu "l'état de nécessité" de notre action.

Cet état de nécessité, selon le tribunal, résulte "du danger actuel de diffusion incontrôlée de gènes provenant des OGM, dont la dissémination avait été autorisée, contrairement au droit constitutionnel à un environnement sain".

C'est donc le début de la fin de l'impunité de l'industrie transgénique en France ; c'est une mise en demeure adressée à l'Etat français ; c'est un réquisitoire contre sa lâcheté. L'illégitimité des OGM était acquise, leur illégalité est enfin reconnue puisque leur destruction est juridiquement qualifiée d'état de nécessité.

En vertu de la Charte de l'environnement inscrite dans la Constitution, un droit constitutionnel à neutraliser les OGM en plein champ vient d'être affirmé par la justice française. Cette décision contraint enfin tous les acteurs, à commencer par l'Etat, à prendre position irréversiblement.

Les autorités françaises, au fil du temps, se sont montrées extraordinairement faibles, hypocrites et inconstantes. Les gouvernements successifs avaient abandonné la question des OGM à des vents contradictoires venus de l'Europe, des scientifiques, de l'opinion et, sanction de cette lâcheté, de la justice ! Tout d'abord l'Union européenne, qui a imposé un moratoire en 1999 puis sa levée en 2004, mais aussi une directive protectrice non respectée par la France ; ensuite les scientifiques, dont les avis se suivent et ne se ressemblent pas, montrant chaque jour l'étendue des incertitudes ; enfin le mouvement syndical et associatif, car la France, un des leaders des cultures expérimentales d'OGM dès la fin des années 1980, n'a connu un débat public sur le sujet qu'à partir de 1996 et ce, grâce à une vigilance citoyenne.

La décision d'Orléans permet de rattraper le temps perdu et d'aller encore plus loin. Regardons autour de nous : nombre de gouvernements, échaudés par les grands scandales de santé publique et à l'écoute de leurs opinions, ont pris les devants et font montre d'une extrême prudence.
L'Allemagne est en pointe, avec une loi de novembre 2004 très protectrice et dissuasive, qui engage une responsabilité totale des producteurs et des cultivateurs d'OGM en cas de contamination. En novembre 2004 également, l'Italie a publié un décret sur la coexistence des cultures et imposé un moratoire jusqu'à fin 2005.
Tout récemment, le Danemark a prévu la constitution d'un fonds national d'indemnisation obligatoire abondé par les cultivateurs d'OGM à hauteur de 13,4 euros par hectare et par an, cela afin de compenser l'absence d'assurance privée en cas de contaminations.
Enfin, les Suisses, déjà dotés de la très stricte Genlex de 2004, viennent de voter par référendum en faveur d'un moratoire de cinq ans sur les plantations d'OGM, désavouant le gouvernement en place.
L'Autriche enfin, qui a pris la présidence de l'Union et va organiser la première conférence européenne sur les OGM, a daigné consulter ses citoyens dès 1997 et interdit les cultures transgéniques.

Dans tous les grands pays démocratiques, les gouvernements ont pris la mesure de l'enjeu OGM, rien de moins qu'une tentative de privatisation par brevets de l'essentiel de l'énergie alimentaire mondiale (soja, riz, maïs, blé) et du patrimoine génétique.
Unique dans son genre, la France promouvait les OGM à reculons, par une série de faits accomplis. C'en est désormais fini. La nature est un tout qui impose des choix. Nous invoquons un état de nécessité partout où des plantes OGM sont cultivées ou expérimentées en champ.

Dorénavant, il y a un droit de détruire pour chaque citoyen et un devoir d'interdire pour l'Etat. Nous exigeons la création d'un fonds d'indemnisation pour les contaminations avérées, une réorientation citoyenne des crédits de recherche, l'interdiction de toute mise en culture d'OGM et la neutralisation des cultures existantes, enfin l'organisation dans les mois qui viennent d'un référendum national sur la question des OGM.

Pour Gandhi, la fonction de l'action non violente était de rendre visible la violence cachée des institutions, du "désordre établi" ; de même, nous avons voulu rendre visible la violence faite aux paysans, aux citoyens, à la science, à la démocratie, au simple devoir de gouverner. La justice française l'a enfin compris, que tous en tirent les conséquences.

http://terresacree.org
SOS-Planete, le site de l'association Terre sacrée, parce qu'on la massacre! Base vivante d'informations incroyables, souvent abominables, mais VRAIES.

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30 décembre 2005
Kokopelli est attaqué en justice par le semencier Baumaux

Bonjour,

L'année ne se termine pas bien : l'association Kokopelli, qui me fournit en graines de légumes sympas pour mon jardin "familial", vient de se ramasser une plainte "pour concurrence déloyale". (Voir, en lien, ci-dessous les attendus de ce procès).
En gros, l'association est assignée en justice et il lui est demandé "de retirer toute publicité ou catalogue sur support papier ou sur Internet, pour des produits dont la vente n’est pas autorisée par la législation française et Européenne".

Il est principalement reproché à Kokopelli de vendre des semences non inscrites au catalogue officiel. Mais c'est impossible, les semences de Kokopelli ne répondent pas aux critères de stabilité et d'homogénéité exigés pour l'inscription dans ce fameux catalogue.
D'ailleurs, c'est le cas de toutes les semences paysannes ! Il faut savoir qu'une grosse offensive est actuellement menée contre les échanges de semences que l'on peut re-semer chaque année à partir de la récolte précédente (au contraire, celles du catalogue officiel sont tellement "certifiées" qu'on doit en racheter un lot chaque année) : de nombreux agriculteurs se sont déjà retrouvés devant les tribunaux pour ce genre de "fraude".

Un autre motif de mécontentement - non explicité - contre Kokopelli, c'est que l'association conseille les produits naturels et gratuits pour entretenir le sol du jardin et la bonne humeur de tous ses habitants, alors que la plupart des semenciers "officiels" sont plutôt vendeurs de produits chimiques (engrais de synthèse, pesticides en tous genres) qui améliorent beaucoup leur chiffre d'affaire.
Purin de prêle ou d'oignon contre fluazinam ou dibromochloropropane : effectivement, la concurrence est très déloyale, mais c'est un peu délicat de le dire en public. Le lobby agro-chimique avait bien réussi à faire interdire la vente du purin d'ortie, sous prétexte que c'était un produit dangereux... mais ça n'a pas marché bien longtemps.

N'hésitez pas, allez jeter un coup d'oeil sur le site de Kokopelli (http://www.kokopelli.asso.fr/)... tant qu'il est accessible.

Si vous avez assez de sous, achetez leur beau catalogue : vous ne le regretterez pas, c'est une merveille. Si vous avez un jardin, commandez-leur des graines : je vous recommande les haricots Pélandron qui sont vraiment géniaux. Et dans tous les cas, parlez-en autour de vous, puisqu'ils ne sont pas encore "condamnés à retirer toute publicité"... de bouche à oreille.

Merci pour le soutien que vous pourrez leur apporter.

Cécile Lambert


Télécharger le document complet, avec les principaux "attendus" de la plainte (format RTF)

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22 novembre 2005
A propos d'OGM : Gentech news n° 126

1. Suisse : 88 scientifiques disent oui à l’initiative "sans OGM"
Ces 88 scientifiques considèrent que l’initiative est un atout majeur en faveur de la recherche. Ils estiment que l’initiative contribue à la recherche. Davantage encore: ces 5 ans de recherche sans subir de pression commerciale sont indispensables à la recherche sur les risques inhérents aux OGM et à celle de solutions innovantes sans génie génétique. (SAG, 16.11.05)

2. Europe : "Ce serait bien si les scientifiques admettant les limites de leur savoir étaient plus nombreux"
Telle est la déclaration de Richard Firn de l’Université d’York (GB) soutenu par 7 autres éminents spécialistes en biologie moléculaire d’Europe. Dans des Interviews, ces chercheurs mettent en garde contre toute libération de cultures d’OGM sur de grandes surfaces. Pour en arriver là, la recherche doit encore faire d’énormes progrès. Ainsi, comme dit Cesare Gessler (ETH Zürich): »le génie génétique n’est pas mûr. Les produits actuels du génie génétique en sont encore au stade préhistorique de la technologie.« Ou bien Gilles-Eric Seralini (Université de Caën, F): »C’est pourquoi nous devrions être conscients du fait que les recherches (...) n’ont pas encore atteint le niveau nécessaire à la prévision de la toxicité ou de tout autre effet imprévisible des plantes.« (WoZ, 17.11.05)

3. L’Europe des "régions sans OGM"
Les régions se déclarant "zones sans OGM" sont toujours plus nombreuses. Actuellement, il y en plus de 160. En font partie la France presque entière (de la Provence à la Bretagne en passant par la Bourgogne), presque toute l’Italie (de la Sicile à la Toscane en passant par la Ligurie), presque toute l’Autriche, presque toute la Pologne, toute la Grèce et bien d’autres encore. Plus de 4'500 gouvernements locaux et communes se déclarent aussi "régions sans OGM". (FoE, 2005)

4. Australie : les pois OGM rendent malade
Nourries de pois transgéniques, des souris ont souffert de pneumonies et d’une diminution du système immunitaire. Il faut à présent détruire près de 12 tonnes de pois transgéniques. (JAFC, 2005,53)

5. Zambie : culture de coton biologique... double rendement
Toutes les 20 rangées d’un champ de coton se compose de plantes dont les odeurs attirent les parasites (sorgho sucrier, chanvre indien ou doliques par ex.). Ceux-ci y sont victimes des insectes utiles. Pour cela pas besoin d’insecticides ni de génie génétique. De plus, on utilise de l’engrais organique au lieu d’engrais chimique. (I-SIS, 4.11.05)


Vous pouvez consulter les références et les articles de fond correspondants sur la rubrique "Gentech-News français" de notre site http://www.blauen-institut.ch.


Le bulletin est rédigé par Florianne Koechlin du Blauen Institut (en collaboration avec le Groupe suisse de travail sur le génie génétique GTG)
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25 octobre 2005
Un spécialiste des OGM met en garde le Canada contre le saumon transgénique

Fabien Deglise

Le Devoir - Édition du mardi 25 octobre 2005


Le Canada pourrait bien commettre une erreur grave en autorisant la commercialisation d'un saumon transgénique provenant de l'Île-du-Prince-Édouard. Ce poisson, dont la demande d'homologation suit actuellement son cours, risque en effet de porter préjudice autant à la santé publique qu'à la communauté scientifique en raison de l'absence d'études fiables qui devraient normalement accompagner l'introduction dans la chaîne alimentaire d'un nouvel aliment, estime le biologiste français Gille-Éric Séralini.

De passage à Montréal où il donne quelques conférences, le scientifique qui siège dans plusieurs comités européens d'évaluation des organismes génétiquement modifiés (OGM) est catégorique : le manque de transparence qui accompagne aujourd'hui le développement des biotechnologies ici comme ailleurs est néfaste pour tout le monde. Et la nouvelle génération de saumon canadien de la compagnie Aqua Bounty Technologies manipulé génétiquement pour grossir plus vite ne fait d'ailleurs pas exception à la règle : "On ne peut que déplorer le fait de ne pas avoir, pour ce saumon, des tests sérieux sur son impact sur la santé humaine", a-t-il expliqué au Devoir. "On dit souvent que les critiques contre les OGM ne sont pas rationnelles. Mais, en fait, ce sont les évaluations scientifiques des compagnies ou l'absence de ces évaluations qui sont plutôt irrationnelles".

Tout en soulevant des questions légitimes chez les consommateurs, estime-t-il, "ce manque d'honnêteté scientifique" vient du même coup jeter le discrédit sur les biotechnologies en général qui, pourtant, pourraient connaître un bel avenir, selon lui. "Il est temps que les scientifiques se lèvent pour dénoncer l'absence de transparence tolérée par les États qui fait le jeu des entreprises... au dépens des citoyens", ajoute-t-il, transformés "en cobaye" pour l'avancement de la science.

Le cas du MON 863, un maïs génétiquement modifié (vendu au Canada) dont les évaluations de Monsanto ont été rendues publiques, grâce à la justice allemande, en juin dernier vient d'ailleurs apporter de l'eau à son moulin. Des analyses effectuées par la multinationale sur des rats auraient en effet démontré un lien entre la consommation de cet OGM et des troubles physiologiques. "Ces résultats sont restés confidentiels, au nom du secret industriel, dit-il. Qui plus est, les suivis sont inexistants. D'un point de vue scientifique, ce sont là des lacunes importantes qui ne peuvent pas constituer la base de la mise en marché de ces organismes".

Observateur critique de l'univers des OGM, mais aussi fervent défenseur de ces biotechnologies, Monsieur Séralini déplore que ces organismes jouissent, d'un point de vue de l'évaluation scientifique, d'un statut particulier. "En Europe, un pesticide est testé pendant deux ans avant d'être homologué", dit-il. "Un OGM qui produit un pesticide l'est pendant moins de trois mois. Pis, on nourrit pendant 14 jours des vaches avec des OGM et les résultats de cette étude permettent de dire que ces OGM sont sécuritaires sur tout un continent. Est-ce normal ?"

L'homme connaît la réponse. Il connaît aussi les effets négatifs du dopage génétique auquel les saumons de l'Atlantique sont exposés aujourd'hui, à titre expérimental, pour améliorer la productivité des fermes aquacoles. "Ce dopage entraîne forcément des troubles métaboliques, dit-il. A-t-on vraiment envie de manger ça sans savoir à quoi nous nous exposons ?"

Ces saumons ne sont pas encore vendus au Canada. Mais ils participent actuellement à la construction, selon lui, de la "préhistoire des biotechnologies propres". Une préhistoire "où la santé des gens est prise en otage" et où le voile noir qui semble avoir recouvert l'univers des blouses blanches "pourrait bien un jour se retourner contre ceux qui l'ont installé", prévient-il.

http://www.ledevoir.com/2005/10/25/93411.html

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24 octobre 2005
Les poulets sont des porcs

par Mathieu LINDON - Libération : samedi 22 octobre 2005


Le jour est arrivé où les poulets ont des dents. Voici le dernier moment où on peut rire de leur agressivité et leur arme de la grippe aviaire, peut-être bientôt il n'y aura vraiment rien de drôle.
Désormais, c'est la vengeance des poulets, le poulet se rebiffe. Il ne veut pas être le dindon de la farce et nous, on ne veut pas être farcis de poulet. Qu'un poulet impur abreuve nos sillons, telle sera sans doute notre devise dans quelques mois. Quand on se promènera dans les bois, il faudra s'interroger : "Poulet y es-tu ?". Viendra le temps des poulets-garous, l'homme sera un poulet pour l'homme.
En attendant, qui pense à ces gallinacés, ces millions de victimes innocentes potentielles ? Et qu'est-ce qu'on va manger ? Du boeuf fou ? Du maïs transgénique ? En arrosant tout ça d'eau polluée ? Bien sûr, il y a toujours l'espoir que le nuage de grippe aviaire saute la France. Sinon, pour cause de risque de contamination, c'est la population entière qui dira "J'embrasse pas". A moins qu'on découvre un préservatif pour le baiser, une sorte de capote-cagoule.
A cause de ces espèces de poulets migrateurs, ça va être la guerre des poulets. Les poulets sont ripoux, le nouveau slogan de Jean-Marie Le Pen risque d'être "Tous ripoulets". L'aile et la cuisse seront réconciliées pour nous abattre. En un mot, est apparue une nouvelle façon de se faire descendre par des poulets. C'est une bavure de la nature.

Tsunamis, ouragans, tremblements de terre, poulets : rien ne nous sera épargné. Comme souvent, c'est chez les victimes qu'on recrute les meilleurs bourreaux. Ils savent ce qui marche, eux qui ont commencé tout en bas de l'échelle. Ceux qui ont subi des crimes sexuels deviennent des agresseurs en puissance, puisque la plupart des abuseurs ont naguère été abusés (à quand des bracelets électroniques également pour les victimes ?).
De même, on aura toute compassion pour nos voisins humains tant qu'ils seront en bonne santé. Du jour où ils seront contaminés, on sera en revanche prêt à tout pour les isoler. Plus jamais une mère ne pourra dire à son fils fiévreux : "Une bonne grippe, mon poulet".
Les poulets sont vraiment des chiens. Cochons de poulets, il ne faudra pas s'étonner s'ils deviennent les poulets émissaires de l'épidémie. A moins que ce soit comme le sras, la vache folle, que ça ne prenne pas pour de bon chez les humains.

Il faudrait voir aussi les effets positifs d'une pandémie et d'une mise en quarantaine. La pollution baissera, on n'aura plus besoin d'aller travailler. Ce sera la version hard du Maillon faible : à la fin de la crise, il y aura promotion garantie à tous les survivants. "Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette, le premier de nous deux qui éternuera...".
Avec un peu de chance, les loyers et le chômage s'écrouleront, la crise du logement cessera, tout sera réglé. Grâce au poulet, les réformes passeront en force. Pour les pompes funèbres, ce sera un bon moment à passer : après la canicule, les affaires reprennent. Quant aux restaurants chinois, ils rassureront leurs clients en parlant vrai : "Chez nous, il n'y a que du chien et du chat, ne vous inquiétez pas". L'expression "A vos souhaits" prendra un sens plus inquiétant. La police recevra des lettres de dénonciation informant que des voisins ont toussé.

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22 octobre 2005
Cyber @ction 150 : Non au maïs génétiquement modifié MON863

Ecrivez au Ministre de l'Agriculture pour lui demander de voter contre l'autorisation de ce maïs

Lors du Conseil Européen des 24 et 25 octobre, les ministres de l'Agriculture des Etats membres vont décider de l'autorisation ou non du maïs MON863.

Ce maïs OGM n'est pas sans danger :
Présence du gène de résistance à des antibiotiques.
Alors qu'il était prévu que les gènes marqueurs résistants aux antibiotiques soient définitivement supprimés fin 2004, on attend toujours une décision de la Commission Européenne. Le maïs MON863 contient un gène de résistance à des antibiotiques, le gène nptll, qui confère selon les autorités sanitaires allemandes une résistance à un certain nombre d'antibiotiques. Un transfert horizontal de ce gène pourrait avoir des effets négatifs sur la santé humaine et animale.
La directive 2001/18 prévoit de supprimer les gènes marqueurs résistants aux antibiotiques dans les OGM commercialisés, d'ici la fin décembre 2004. L'autorisation du maïs MON863 ne devrait pas être examinée tant que les exigences de la directive 2001/18, article 4.2, ne sont pas remplies.
D'ailleurs, les autorités allemandes recommandaient dans leurs commentaires sur la demande originale déposée pour le maïs MON863, que son enregistrement n'aille pas au-delà du 31 décembre 2004.

Inquiétude concernant la sécurité alimentaire et le manque de transparence.
Une étude de nourrissage menée sur des rats a révélé que les taux de globules blancs, les poids et la structure des reins différaient de façon significative par rapport à la moyenne et que les taux d'albumine/globuline étaient plus bas que la normale. Cela a amené de nombreux scientifiques de plusieurs Etats-membres à formuler des critiques à l'encontre de ce maïs que l'Agence Européenne de Sécurité Alimentaire a totalement ignoré en délivrant, elle, un avis favorable.

Risques pour l'environnement et manque de suivi et de contrôle.
Monsanto et les autorités allemandes ont conclu qu'étant donné que la demande concernait l'importation uniquement pour usage alimentaire humain et animal, les risques pour l'environnement étaient négligeables et qu'un plan de contrôle n'était pas nécessaire. Les Amis de la Terre sont en complet désaccord avec cette position qui est contredite directement par l'expérience mexicaine. Bien que, dans ce pays, le maïs GM n'était importé que pour être utilisé comme aliment pour les humains ou les animaux, on a retrouvé des variétés locales de maïs contaminées par des transgènes.


Anne Bringault, Directrice - Les Amis de la Terre-France
Alain Uguen, Animateur - Association Cyber @cteurs


Cette cyber @ction est signable en ligne : http://www.cyberacteurs.org
Par cette action vous ferez connaître votre opinion au Ministre français de l’Agriculture et à Cyber @cteurs pour nous permettre de mesurer l'impact de cette cyber @ction

Possibilité d'envoyer copie à vos eurodéputés dont les coordonnées sont ici : http://www.cyberacteurs.org/forum/viewtopic.php?t=1709

D'avance merci pour votre mobilisation.

Association Cyber @cteurs
152 rue F. Pelloutier
29000 QUIMPER
http://www.cyberacteurs.org


La planète est le bien commun de l'humanité. En prendre soin donne un sens à la vie.


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19 octobre 2005
Monsanto , tueur de graines...

Rien de tel que de surfer sur les sites internet des transnationales pour comprendre la supercherie liée au concept de "developpement durable".

On peut lire sur le site de Monsanto France que la firme est "particulièrement soucieuse de donner aux agriculteurs les moyens d'agir en responsables respectueux de l'environnement en leur proposant des solutions adaptées pour une agriculture innovante et durable". Ainsi, Monsanto serait soucieuse d'éduquer les agriculteurs ? Pour une agriculture innovante ? Et durable ? Monsanto a dû se confectionner ses propres dictionnaires.

Car pour le commun des mortels, Monsanto n'a ni pratique innovante, ni pratique durable. Ses pratiques sont fondées sur le vol des savoirs ancestraux des agriculteurs, du "biobrigandage" selon l'expression de Vandana Shiva, et ses pratiques sont tout, sauf durables. L' OMC autorise le dépôt de brevets sur les semences. Ces brevets de pacotille permettent ainsi aux multinationales comme Monsanto de s'octroyer le monopole de certaines semences.

C'est ainsi que le soja, originaire d'Asie appartient désormais à Calgène, firme dont Monsanto est propriétaire. Les agriculteurs qui s'échangeaient autrefois les semences et des conseils culturaux en toute convivialité doivent désormais passer par les transnationales pour semer le vivant. Aujourd'hui, on vient leur dire, sous prétexte d'un "brevet", qu'ils ne peuvent utiliser telle semence puisque telle firme a déposé un brevet à ce nom. Les agriculteurs achetant les semences à Monsanto s'engagent désormais à ne pas donner à des tiers ni à les réutiliser les années suivantes.
Cependant, comme il est difficile de fliquer tous les agriculteurs, Monsanto a tenté de commercialiser une semence à "fonction terminator", tuant ses propres embryons. Cette semence stérile présentait l'avantage d'éviter les poursuites judiciaires auprès des agriculteurs ne respectant pas le contrat, ainsi que d'assurer un revenu plus important à Monsanto.

Cependant, de vives réactions ont accueilli l'annonce de l'existence de la fonction terminator et de sa possible mise sur le marché. Le risque de propagation de la semence stérile dans l'environnement par pollinisation ne pouvait être écarté. En cas de pollinisation, ce sont toutes les plantes environnantes qui risquaient de devenir stériles à leur tour, rendant la vie sur terre impossible.

Heureusement, en 1999, grâce à la réaction des citoyens, Monsanto a renoncé à commercialiser cette semence stérile. Monsanto est contre la vie : l'idée de cette semence stérile nous le montre. Vandana Shiva et de nombreux citoyens impliqués mènent une bataille pour conserver des semences utilisées depuis des lustres afin que la biodiversité ne disparaisse pas. Leur lutte représente le combat de la vie contre la mort.

Aujourd'hui, notre vigilance doit toujours être soutenue puisque Monsanto est toujours partie prenante dans la recherche sur les OGM . Même si les ministres européens de l'Environnement viennent de rejeter, le 24 juin dernier, la demande de la Commission européenne de lever les interdictions d'OGM, il reste encore des combats à mener contre la marchandisation du vivant.

Contrairement à ce qu'on peut lire sur le site internet de Monsanto, la transnationale n'est pas synonyme d'agriculture innovante et durable. La seule chose que Monsanto souhaite durable, c'est son niveau de profit !


Source : "La Décroissance", par Florence Rodhain et Claude Llena

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12 octobre 2005
A propos d'OGM : Gentech news n° 123

1. Angleterre : les plantes transgéniques "ruinent les champs pendant 15 ans"
Une fois qu’un paysan a planté du colza transgénique dans ses champs, le retour à la culture de colza conventionnel est quasiment impossible. Les graines de colza survivent nombreuses années et peuvent germer dans le sol contaminant ainsi les prochaines récoltes. Même 15 ans après les dernières semailles transgéniques, la contamination par des OGM dépasse encore le seuil de déclaration autorisé. Mandatée par le gouvernement, l’étude signale que la "coexistence" entre colza transgénique et colza traditionnel se trouve "confrontée à un grave problème potentiel". Elle a suscité l’étonnement général. (Independent, 9.10.05)


2. Allemagne : échec cuisant de groupes agro-industriels devant le tribunal
Trois grandes firmes entendaient obtenir par voie de justice une autorisation pour le maïs transgénique Mon 810. Le tribunal administratif de Hanovre a rejeté la demande. (BMVEL, 23.9.05)


3. Grande Bretagne : une personnalité politique tire la sonnette d’alarme
Michael Meacher, Ministre britannique de l’Environnement sous Tony Blair pendant 6 ans, déclare : "il n’existe pratiquement aucun test relatif aux incidences sanitaires de la consommation d’OGM". C’est un véritable scandale, à l’instar des recherches effectuées par les grands groupes agro-industriels qui ne sont jamais publiées. Il est soutenu sur ce point par un certain nombre d’experts qui déplorent "l’absence quasi totale d’études à long terme, indépendantes 'peer reviewed', concernant d’éventuels effets sur le plan de la santé". (GMWatch, 15.8.05)


4. USA : toujours plus de mauvaises herbes dans les champs d’OGM
Plus de 70 % des plantes transgéniques tolèrent l’herbicide Roundup. Ainsi, les paysans pulvérisent cet herbicide pour combattre les mauvaises herbes, sans toutefois nuire aux plantes OGM. Or, chaque année, les mauvaises herbes résistantes au Roundup sont de plus en plus nombreuses, ce qui suscite de graves problèmes. Dernier exemple: "Waterhemp" la "mauvaise herbe No 1" des cultures de maïs et de soja dans le Missouri. (Agr. Online, 23.9.05)


5. USA : maïs à forte teneur en protéines... sans génie génétique
Des chercheurs ont réussi à cultiver une variété de maïs qui contient deux fois plus de protéines et d’huiles que le maïs conventionnel. Ils soulignent que cette plante pourrait contribuer de manière importante à lutter contre la pauvreté. (UC, 20.9.05)



Vous pouvez consulter les références et les articles de fond correspondants sur la rubrique "Gentech-News français" de notre site http://www.blauen-institut.ch
Le bulletin est rédigé par Florianne Koechlin du Blauen Institut (en collaboration avec le Groupe suisse de travail sur le génie génétique GTG)
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10 octobre 2005
Vin transgénique : "L’INRA pousse le bouchon trop loin"

07/09/2005

L’INRA présente ce 7 septembre à la presse son programme expérimental de culture de porte-greffes de vigne génétiquement modifiés. Celui-ci sera conduit sur une période de quatre ans à Colmar, dans le cadre de recherches contre le virus du court-noué. France Nature environnement qui met en garde contre ce programme annonce qu'elle vient de déposer un recours devant le tribunal administratif de Strasbourg.

Selon FNE "les efforts actuels de communication de l’INRA ne feront pourtant pas oublier que cesexpérimentations font peser des risques très lourds pour notre environnement. C’est enviolation de la directive européenne 2001/18 et en l’absence d’évaluation des risquessanitaires et environnementaux que le ministre de l’agriculture a malheureusementautorisé, sans aucun débat démocratique, un établissement public à apporter sa cautionaux OGM et aux excès de l’agriculture intensive".

La Fédération France Nature Environnement indique dans un communiqué qu'elle vient de déposer un recours devant le tribunal administratif de Strasbourg contre l’autorisation accordée à ce programme le 28 juin dernier par le ministre de l’agriculture.

La Fédération France Nature Environnement "tient à exprimer son désaccord quant à l’utilisation des OGM en viticulture qui n’est réclamée par personne, ni par les consommateurs, ni par les vignerons" et d'ajouter que "certaines techniques agronomiques respectueuses des hommes, de la qualité des productions agricoles et de notre environnement, basées notamment sur la restauration de la diversité biologique des sols,permettent de contrôler cette virose de manière satisfaisante".

"Par son action légaliste, la fédération France Nature Environnement entend défendre le droit à un environnement sain et équilibré. Elle désire également encourager la recherche publique française à s’investir pour trouver des solutions durables aux problèmes que rencontrent la viticulture et l’agriculture en général" conclut le communiqué.


Alban Moyaux - Cyberagri

 

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9 septembre 2005
Le gouvernement a caché l'existence des cultures commerciales d'OGM

LE MONDE | 07.09.05 | 13h53

Le gouvernement a-t-il délibérément organisé le secret autour des cultures commerciales de maïs transgénique en France, ou s'est-il montré incapable de les contrôler ? La question se pose après la révélation par Le Figaro du 6 septembre que près de 1 000 hectares de maïs transgénique étaient exploités dans le sud-ouest de la France.

Un comité de biovigilance, instauré en 1999 par l'article L 251-1 du code rural, est en effet "chargé de donner un avis sur les protocoles de suivi de l'apparition éventuelle d'événements indésirables" pouvant intervenir lors de la dissémination d'organismes génétiquement modifiés (OGM). Le texte dispose aussi que "la traçabilité des produits doit être assurée soit par suivi du produit, soit par analyse". Mais le comité n'a pas été informé de l'ampleur des cultures commerciales lors de sa dernière réunion en mai. "Rien n'a été dit sur ce qui était planté cette année" , dit Arnaud Apoteker, qui représente Greenpeace dans cette instance. "Le comité n'est pas censé être informé des cultures commerciales" , indique-t-on au ministère de l'agriculture. "Au contraire, le comité provisoire était censé travailler sur l'impact des OGM commercialisés", contredit Pierre-Henri Gouyon, chercheur à l'université d'Orsay (Paris-XI) et membre du comité. Le flou règne de toute façon en la matière, puisque le décret prévu pour organiser le fonctionnement définitif du comité n'a jamais été publié.

Le public n'est pas mieux informé que les experts par l'administration. Le site Internet gouvernemental d'information du public (www.ogm.gouv.fr) indique que "moins de 100 ha d'OGM sont cultivés en France" .

Pas de registre public
Plus généralement, le gouvernement n'a pas appliqué les dispositions de la directive européenne 2001-18 régissant les disséminations d'OGM, qui impose qu'un registre public des cultures transgéniques soit tenu, ce qui suppose une déclaration obligatoire des cultures. Il est vrai que la France n'a toujours pas transposé cette directive ? (elle aurait dû le faire en 2002), ce qui lui a valu plusieurs remontrances de la part de la Commission européenne et une condamnation le 15 juillet 2004 par la Cour de justice des communautés européenne.

Le paradoxe est cependant que les cultures commerciales de maïs transgénique pourraient être considérées comme légales. Le maïs planté en 2005 est en effet une variété contenant le transgène MON 810 de la firme Monsanto. Or celui-ci a été autorisé en 1998, avant que l'Europe adopte un moratoire en 1999 (levé en 2004) et la nouvelle directive 2001-18. C'est le même maïs, résistant à un insecte, la pyrale, qui est cultivé en Espagne, sur 60 000 hectares, où il n'est pas destiné à l'alimentation humaine mais à celle du bétail. Cependant, il ne semble pas qu'un dispositif de traçabilité de ce maïs soit prévu en France.

Le secret de ces cultures commerciales a provoqué de vives réactions chez les élus et les associations concernés. Certes, 1 000 ha semblent peser peu relativement aux quelques 3 millions d'ha de maïs cultivés en France. Mais c'est près de vingt fois plus que les 50 ha cultivés à fin d'expérimentation, sur lesquels le débat public s'est focalisé depuis deux ans. Pour Philippe Martin, député (PS) du Gers, "c'est le triple principe de risque, de prolifération et d'opacité qui est appliqué dans le domaine des cultures commerciales d'OGM". "En l'absence de toute réglementation stricte et de tout régime d'indemnisation, l'Etat doit se poser la question de leur neutralisation" , ajoute M. Martin, d'autant plus "choqué" que son projet de référendum d'initiative populaire sur les OGM, qu'il envisage dans son département, est bloqué par le préfet et le tribunal administratif.

Martin Malvy, président (PS) de la région Midi-Pyrénées, se dit "inquiet et en colère" : "Nous ne pouvons accepter cette promiscuité transgénique qui peut remettre en cause la politique agricole de la région, reposant sur la traçabilité de produits agricoles de qualité. La contamination par les OGM fait peser une menace sur une large part de notre filière agricole" , déclare- t-il au Monde. Christian Ménard, député (UMP) du Finistère et rapporteur de la mission parlementaire qui a recommandé, en avril, une pause dans les essais d'OGM, indique qu'il n'avait "aucune connaissance de ces cultures". "Il faut la plus grande transparence, sinon on n'arrivera à rien", précise-t-il.
Quant aux faucheurs volontaires, ils sont surpris de l'ampleur des cultures commerciales en France. "Cette information survient quelques jours avant le début de plusieurs procès. Les procureurs vont attaquer l'illégalité des faucheurs alors que le gouvernement lui-même organise des cultures hors-la-loi", dit José Bové, leur porte-parole.

Du côté gouvernemental, la réaction a été réduite à un communiqué du ministère de l'agriculture, reconnaissant les cultures sur "492,8 ha". Il annonce un projet de loi qui sera présenté au Parlement cet hiver. Visant à transposer la directive 2001-18, le projet "rendra obligatoire la déclaration de mise en culture" , "permettra d'adopter des mesures de coexistence" avec les cultures non OGM, et donnera au ministre de l'agriculture "le pouvoir d'adopter par voie réglementaire les conditions d'information du public" .

Hervé Kempf
Article paru dans l'édition du 08.09.05


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Canada : procès pour contamination au colza

Un problème majeur posé par les cultures transgéniques est le risque de contamination des champs voisins cultivés de manière conventionnelle ou en agriculture biologique. Au Canada, où le colza est dans une très grande proportion transgénique, un millier d'agriculteurs biologiques ont déposé une plainte contre Monsanto et Bayer, qui commercialisent les semences de colza transgénique. La plainte a été jugée recevable le 30 août par la cour d'appel de l'Etat du Saskatchewan, dans l'ouest du pays. "Le cas soulève des points de droit nouveaux et potentiellement controversés", a indiqué le juge Cameron. "La question n'est pas mineure, elle concerne l'indépendance et la survie de tous les paysans du monde", affirme Dale Baudoin, un des plaignants.

En France, les conditions de coexistence entre cultures OGM et non OGM doivent être réglées par le projet de loi annoncé pour la fin de l'année. La question de la responsabilité des producteurs en cas de contamination devrait être alors une des questions les plus discutées.

Hervé Kempf
Article paru dans l'édition du 08.09.05

 

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7 septembre 2005
Le vide juridique, autour de la culture des OGM en France, bientôt comblé

Paris - 6 septembre 2005 - AFP

Le vide juridique autour de la culture des OGM en France pourrait bientôt être comblé : le ministre de l'Agriculture a promis mardi que la France transposerait au plus tard début 2006 une directive européenne qui réglemente la culture des organismes génétiquement modifiés.

Le même jour, Le Figaro révélait que plus d'un millier d'hectares de maïs transgénique serait cultivé dans le secret total cette année en France, principalement par des agriculteurs du Sud-Ouest.
"Ces révélations résultent de l'omerta qui prévaut sur les cultures génétiquement modifiées", a estimé Stéphen Kerckhove, de l'association Agir pour l'environnement.
"Le gouvernement se moque de la législation européenne", a accusé Eric Gall, responsable du dossier à Greenpeace Europe, "alors que la date limite pour l'adoption de cette directive était le 17 octobre 2002". Le président de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy (PS), a jugé que "le gouvernement porte la lourde responsabilité de ce secret".

La Commission européenne a rappelé la France à l'ordre à plusieurs reprises, alors que plusieurs pays ont déjà adopté des législations nationales (Allemagne, Italie, Espagne). Il s'agit de "garantir que seuls les OGM autorisés sont mis sur le marché et disséminés dans l'environnement, afin d'éviter les risques pour la santé humaine et l'environnement", expliquait la Commission en juillet dernier.

La législation européenne (directive 2001-18) prévoit pour cela "des plans de surveillance des cultures, pour contrôler leurs impacts sur l'environnement et la santé humaine", a précisé M. Gall. "Des registres publics des cultures doivent être en place dans chaque Etat-membre, et la localisation des cultures doit être rendue publique", a-t-il ajouté.
L'Union européenne a adopté en 2003 une législation précise sur l'étiquetage et la traçabilité des OGM dans l'alimentation, permettant au consommateur d'opérer un libre choix. En revanche, la Commission européenne n'a fixé qu'un cadre très général pour la dissémination, laissant aux Etats membres le choix de fixer leurs propres règles à l'échelon national.

En déplacement mardi en Haute-Vienne, le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau a affirmé que le gouvernement proposerait "à l'automne" un projet de loi portant sur l'usage commercial des OGM. Mais la date reste encore à préciser. Dans un communiqué, le ministère évoque le "début de l'année 2006".
Le texte rendra "obligatoire la déclaration de mise en culture", ce qui permettra de connaître les surfaces d'OGM cultivés en France, précise le ministère. Quant aux mesures de coexistence entre cultures OGM et non OGM (distances entre les cultures, régions "non OGM"), elles "seront définies sur la base de données scientifiques et techniques disponibles pour assurer la coexistence des différents modes d'agriculture" en France.

Selon le ministère, 492,8 hectares de culture de maïs génétiquement modifié ont été déclarés "sur une base volontaire" en 2005, contre 1.500 hectares en 1998.
La loi devra résoudre une autre question chère aux écologistes: le régime d'indemnisation en cas de contamination accidentelle d'un champ voisin. Pour l'agriculture biologique, qui ne tolère aucune trace d'OGM détectable dans ses aliments, c'est une question de survie, estime la Fédération nationale de l'agriculture biologique.
Les producteurs attendent eux aussi cette réglementation. "Elle serait arrivée un an plus tôt, ça aurait été plus agréable pour tout le monde pour travailler", a estimé le président de l'Association générale des producteurs de maïs (AGP), Christophe Terrain.


http://terresacree.org - SOS-Planete
 

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6 septembre 2005
OGM : déjà un millier d'hectares en France

Dans le plus grand secret, des cultures de maïs transgénique ont été plantées dans le Sud-Ouest.

La France n'est plus un pays sans OGM. Pour la première fois, des agriculteurs ont cultivé cette année en France plus de mille hectares de maïs transgénique, une information gardée jusqu'ici secrète au ministère de l'Agriculture. Les chiffres officiels font état d'au moins 500 hectares cultivés, principalement dans le Sud-Ouest, mais la superficie réelle - sûrement très supérieure - est inconnue, car faute de réglementation adéquate en France, la déclaration par les agriculteurs n'est pas obligatoire. Cette absence d'information sur l'étendue réelle des cultures et leur localisation précise est très gênante, car elle empêche tout contrôle des risques de contaminations de ces nouvelles variétés végétales. Heureusement, aucun effet sur la santé humaine n'a été identifié à ce jour dans les produits autorisés, et les risques d'allergies sont surveillés de près pour les nouvelles variétés.

Yves Miserey, Le Figaro - [06 septembre 2005]

La nouvelle peut paraître incroyable : cette année, les agriculteurs français ont commencé à se lancer dans la culture de maïs OGM. En 2004, ce type de culture était resté totalement confidentiel, discrédité par une bonne partie de la population. Les surfaces dédiées à des cultures commerciales, sans aucun lien avec les essais en plein champ, n'avaient pas dépassé 17,5 ha. L'année 2005 marque donc un réel tournant. En effet, les services de la protection des végétaux ont d'ores et déjà enregistré des déclarations de mises en culture de maïs OGM sur près de 500 hectares. Un bond significatif alors que le marché est verrouillé par la crainte des OGM, des clauses contractuelles obligeant même des agriculteurs de certaines coopératives à ne pas cultiver d'OGM.

Douze départements sont concernés dont une forte majorité du Sud-Ouest : Aude, Gers, Haute-Garonne, Landes, Lot-et-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne. La superficie réelle d'OGM cultivés en France dépasse les 500 hectares car, aujourd'hui, faute de réglementation, les déclarations de cultures de maïs OGM autorisées en Europe n'ont pas un caractère obligatoire. Or, dans le Sud-Ouest, on sait que des agriculteurs ont acheté des semences OGM en Espagne. Ils les plantent dans leurs champs et vont ensuite vendre leur production de l'autre côté des Pyrénées pour la consommation animale.

Cette pratique n'a rien d'illégal car les variétés autorisées dans un pays de l'Union européenne (l'Espagne en l'occurrence) se trouvent automatiquement inscrites au Catalogue européen au bout de quelques mois et sont ainsi autorisées à la culture dans les autres pays européens. «Je suis dans l'incapacité de dire combien d'hectares d'OGM ont été plantés, confie Christian Pees, président de la coopérative Euralis dont le siège social est basé à Lescar (Pyrénées-Atlantiques). Mais c'est certain qu'il doit y en avoir plusieurs centaines.»

L'ensemble des surfaces déclarées se répartit actuellement entre des programmes d'accompagnement des cultures biotechnologiques (20%) conduits par l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM), des cultures pour la production de semences (40%) et des cultures à strict objet commercial.

Les multiples destructions de parcelles d'essais par les «faucheurs volontaires» de José Bové qui dénoncent la mainmise des multinationales sur les semences, ont donc pu laisser croire que les cultures OGM étaient définitivement bannies de notre pays. Et voilà qu'on découvre qu'il n'en est rien. Ce retournement de tendance embarrasse au premier chef le ministère de l'Agriculture qui n'a toujours pas retranscrit la directive européenne de 2001 réglementant les cultures OGM. A plusieurs reprises d'ailleurs, Bruxelles a rappelé à l'ordre les autorités françaises réticentes à s'engager dans cette négociation potentiellement explosive.

Selon nos informations, lors d'une réunion au ministère la semaine dernière, les représentants des services de la protection des végétaux ont reçu l'ordre de ne pas communiquer sur cette nouvelle donne. L'AGPM, qui poursuit plusieurs programmes de coexistence de maïs OGM avec les variétés conventionnelles, a choisi, elle aussi, de garder le silence. «Ça ne sert à rien de communiquer actuellement», confie Luc Esprit, président de l'AGPM, qui avoue craindre des destructions de parcelles. La firme Pioneer, filiale de DuPont qui, selon nos informations, pilote plusieurs cultures de maïs OGM à visée strictement commerciale n'a pas, elle non plus, souhaité répondre à nos questions.

L'information a seulement fait l'objet d'un entrefilet dans le numéro de juillet de la revue spécialisée Semences et Progrès.

Dans cette affaire, ce qui jette surtout le trouble, c'est qu'il n'existe actuellement aucune réglementation pour encadrer ces cultures OGM. On ne sait même pas où on les cultive ni en quelle quantité. On ne peut qu'espérer que leurs promoteurs ont pris les précautions nécessaires pour éviter les risques de contamination des cultures conventionnelles par des OGM.

La loi de transposition de la directive européenne de 2001 devrait être discutée en fin d'année. Elle devrait largement s'inspirer du décret royal espagnol publié le mois dernier.

Des discussions sont en cours actuellement, notamment sur la responsabilité en cas de contamination d'une culture conventionnelle par une culture OGM. Qui paiera ? La question n'a pas encore été tranchée. Le taux maximal acceptable d'OGM présent accidentellement dans les denrées alimentaires fait lui aussi l'objet de discussion.

L'Europe prévoit 0,9% mais l'Allemagne vient de fixer un taux de 0,1%, ce qui revient à signer l'arrêt de mort des OGM. En avril dernier, la mission parlementaire Le Déaut-Ménard préconisait un seuil unique de 0,9% pour toutes les cultures traditionnelles, semences ou biologiques.
 

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3 septembre 2005
La Norvège retire ses fonds de huit groupes, dont EADS et Thales

OSLO (AFP) - Le gouvernement norvégien a annoncé vendredi avoir, pour des motifs d'éthique, retiré ses fonds de huit groupes d'armement, dont le français Thales et l'européen EADS, accusés de contribuer à la fabrication d'armes particulièrement meurtrières.

Outre Thales, EADS et sa filiale EADS-Finance, le "fonds pétrolier" s'est retiré du capital des sociétés Alliant Techsystems, General Dynamics, L3 Communications Holdings, Lockheed Martin et Raytheon, a annoncé le ministère de l'Economie et des Finances.

Le "fonds pétrolier" est un fonds d'épargne publique colossal -- sa valeur approchait 150 milliards d'euros, fin juin -- dans lequel le gouvernement norvégien verse la quasi-totalité de ses recettes pétrolières.
La gestion du fonds, réinvesti en actions et obligations internationales, est encadrée par des lignes éthiques définies par le gouvernement et sur le respect desquelles veille un Conseil consultatif sur l'éthique.

Il est reproché aux groupes dont le bannissement a été annoncé vendredi de fournir des composants utilisés pour la fabrication des bombes à fragmentation, des engins qui dispersent des sous-munitions dont l'explosion à retardement peut avoir des effets désastreux pour les populations civiles.

Au 31 août, le "fonds pétrolier" s'était complètement désengagé des huit sociétés incriminées dans lesquelles il avait auparavant investi près de 2,2 milliards de couronnes norvégiennes (283 millions d'euros), a précisé le gouvernement norvégien.

Les lignes éthiques du gouvernement interdisent d'investir dans des fabricants d'armes "particulièrement inhumaines" (armements chimiques, nucléaires ou biologiques, mines antipersonnel, bombes à fragmentation) et dans des groupes susceptibles de se livrer à grande échelle à la violation des principes humanitaires ou des droits de l'Homme, à la corruption ou à la dégradation de l'environnement.

Mardi, une ONG norvégienne avait accusé le gouvernement de disposer de près de 250 milliards de couronnes norvégiennes d'actifs dans trois entreprises américaines impliquées dans le développement de mines antipersonnel.
Deux des trois groupes alors incriminés -- General Dynamics et Alliant Techsystems -- figurent sur la liste des sociétés désormais bannies. Textron était la troisième société mise en cause par NorWatch, une ONG qui passe au peigne fin les échanges entre la Norvège et l'étranger pour en vérifier le caractère éthique.
 

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2 septembre 2005
Après le fauchage de maïs OGM dans le Puy de Dôme, le 27 août

A l'initiative du Collectif des Faucheurs de l'Hérault, des organisations se sont réunies, à Montpellier le Lundi 29 septembre. Elles ont mis en place les bases d'un comité de soutien aux copains inculpés après le fauchage d'un champ de maïs transgénique, à Nonette (Puy de Dome). Ces militants seront jugés le 16 septembre prochain, à Clermont-Ferrand.

Le communiqué de presse ci-dessous a été rédigé pendant cette réunion et envoyé à la presse le mardi 30 août, avec la liste des premiers signataires.
Vous pouvez encore signer ce texte (que vous soyez un individu ou une organisation).
Si vous voulez figurer parmi les signataires, il est impératif de faire parvenir votre accord à l'adresse suivante :
faucheurs34@no-log.org

Les faucheurs Volontaires d'OGM - Hérault

Télécharger la vidéo du fauchage et de la répression

Texte du communiqué de presse

Le samedi 27 août 2005, les Faucheurs Volontaires ont organisé le fauchage d'une parcelle de maïs OGM sur la commune de Nonette, Puy de Dôme. Cette commune avait adopté un arrêté municipal interdisant les cultures OGM sur son territoire, décision frappée de nullité par la préfecture.

Les forces de l'ordre sont intervenues brutalement. Des exploitants nervis à la solde de la multinationale semencière Limagrain se sont livrés à des agressions physiques (morsures de chiens, matraquage, main cassée, passage à tabac) et à des dégradations de véhicules sous le regard bienveillant des forces de l'ordre.

Quinze personnes, dont deux Faucheurs Volontaires de l'Hérault, ont été brutalement arrêtées. Elles ont été placées en garde à vue pendant plus de 40 heures et présentées devant le tribunal, dans le cadre de la procédure de comparution immédiate. Elles seront jugées le 16 septembre, à 9 heures, à Clermont-Ferrand.

Cette affaire est une illustration exemplaire de la politique gouvernementale de répression de toutes les luttes sociales, de son mépris de la démocratie, de l'utilisation de la police et d'une justice expéditive au service d'intérêts privés et financiers.

L'ensemble des organisations ci-dessous et des signataires demande la relaxe pour les quinze inculpés de Clermont-Ferrand et pour l'ensemble des faucheurs volontaires impliqués dans d'autres procédures.
Il appelle à une mobilisation de soutien la plus large lors des procès et, notamment, le 16 septembre.

Les Faucheurs Volontaires de l'Hérault
faucheurs34@no-log.org


Premiers signataires :
AC-Montpellier, Alternative Libertaire, Attac Montpellier, ChaosBt Sete Bassin de Thau, Collectif Contre l'AGCS de Loupian, Collectif de Mobilisation Inter-Lycéenne de Montpellier, Confédération Paysanne 34, Collectif de Résistance et d'Offensive Anti-Capitaliste, Ecole Emancipée, Gendrek Weg (Germany), Green Peace France, Groupe Décroissance de Montpellier, LCR Languedoc-Roussillon, MDC, PCF 34, Thauhu Bohu, Sud PTT 34, Sud Rail, Sud Solidaire, Union Solidaire, Les Verts.

Cécile Braud, Vincent Bermont, Delphine Castan, Aline Catzeflis, Chantal Catzeflis, François Catzeflis, Tony Chevrard, Ambroise Dalecky, Catherine Drillieres, Louis Guillerme, Isabelle Ibarrondo, Kshoo, Jean Jacques Laguens, Loïc Lambert, Jean-Paul Laporte, Valérie Loubersac, Marie Meunier, Jean-Pascal Michel, Obrié David, Christine Olivier, Florian Olivier, Jocelyn Pages, Patrice Richard, Alice Servenay, Marco Siffert, Bernard Sparfel.
 

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2 septembre 2005
31 août 2005
Quinze "faucheurs volontaires" d’OGM remis en liberté : jugés le 16 septembre

Lundi 29 août, 23h36 - AFP

Le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand a fixé au 16 septembre le procès de quinze "faucheurs volontaires", poursuivis pour avoir détruit samedi deux parcelles d’OGM.
Il les a laissés en liberté, rejetant la demande du parquet d’un placement en détention provisoire.

Les prévenus, douze hommes et trois femmes, âgés de 22 à 61 ans, domiciliés en Auvergne, dans le Gard et l’Aveyron notamment, sont poursuivis pour "destruction du bien d’autrui en réunion". Interpellés samedi et placés en garde à vue, ils ont demandé, alors qu’ils passaient en comparution immédiate lundi, un délai pour préparer leur défense.
 
Ils faisaient partie d’un groupe de 200 personnes, selon les gendarmes, 450 selon les manifestants, qui a détruit partiellement deux parcelles de culture de maïs OGM médicamenteux à Nonette et Neschers. Menés par le laboratoire Meristem Therapeutics, ces essais doivent permettre la production d’un médicament destiné à tenter de soulager les malades atteints de mucoviscidose. Quatre des six essais de Meristem dans le Puy-de-Dôme ont été entièrement détruits depuis la mi-juillet.

Tout le week-end, plusieurs dizaines de manifestants ont exprimé leur soutien à leurs camarades en garde à vue en faisant du bruit, à l’aide d’ustensiles divers, devant le groupement de gendarmerie du Puy-de-Dôme.
Lundi, tous ceux qui n’ont pu pénétrer dans la salle comble où se tenait l’audience ont manifesté à l’extérieur du palais de justice pendant les débats et tenté d’investir les lieux, mais ils ont été repoussés par les forces de police.
Lorsque les prévenus sont entrés dans la salle d’audience, leurs camarades se sont levés et les ont applaudis pendant une quinzaine de minutes.

Après l’examen de la situation professionnelle et familiale de chaque prévenu, le président François Schram a laissé la parole au parquet qui a requis leur placement en détention provisoire jusqu’au procès.
"On est en présence d’une atteinte exceptionnelle à l’ordre public", a déclaré le procureur de la République, Michel Valet.
Il a également mis en avant le "risque de renouvellement de l’infraction", rappelant que le collectif des "faucheurs volontaires" avait annoncé la poursuite des destructions. "Je n’ai eu aucune instruction du parquet général ou de la Chancellerie", a-t-il souligné.

"On veut faire un exemple aujourd’hui", a regretté l’une des avocates de la défense, Me Nadjiba Habiles. "Tous les prévenus ont un casier judiciaire vierge, des garanties de représentation, et se présenteront volontiers devant votre juridiction au moment où vous le souhaiterez", a-t-elle souligné.
Après quinze minutes de délibéré, le tribunal a ordonné la remise en liberté des prévenus, saluée par des applaudissements dans la salle et à l’extérieur.

"La justice a fait preuve de sérénité en refusant une incarcération qui n’avait pas lieu d’être", a déclaré à l’AFP José Bové, animateur du collectif national des Faucheurs volontaires, en rappelant "la dangerosité et l’inutilité des OGM médicamenteux".

Clermont-Ferrand (AFP)


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20 août 2005
A propos d'OGM : Gentech-news n° 120

1. La CE autorise le maïs OGM controversé MON 863 destiné à l'alimentation animale.
La Commission Européenne a autorisé la mise sur le marché du maïs génétiquement modifié MON 863 à des fins d'importation et de transformation pour l'alimentation animale. La décision ne couvre pas ses utilisations sous forme de denrée alimentaire ou à des fins de culture. Ses détracteurs, qui considèrent que ce maïs comporte de sérieux risques pour la santé, maintiennent leurs soupçons. (Communiqué de presse Commission UE, 8.8.05)

2. Enquête représentative en Allemagne : 79% ne veulent pas d'aliments OGM
79% des citoyens allemands s'opposent à l'utilisation d'ingrédients transgéniques dans l'alimentation. Tel est le résultat d'un sondage d'opinion représentatif réalisé pour Slow Food dans le cadre des élections au Bundestag. (Communiqué de presse Slow Food Deutschland, 18.8.05)

3. Syngenta tient à ses brevetages sur le génome du riz
Syngenta tient à ses brevetages dits "mégagénome", à travers lesquels la firme agrochimique tente de monopoliser la recherche sur les plantes économiques et le marché des semences. La firme a déposé 15 brevets qui aspirent au contrôle de plusieurs milliers de séquences génétiques du riz et d'autres plantes économiques dans le monde. (Communiqué de presse EvB, 11.8.05)

4. Mexique : le maïs transgénique a disparu - les questions demeurent !
Selon toute vraisemblance, il ne poussera plus de maïs transgénique au Mexique. Il y a plusieurs années, dans ce pays, des chercheurs avaient détecté la présence de transgènes de maïs OGM dans les variétés de maïs autochtones. Pour les scientifiques, les nouvelles découvertes ne signalent pas la fin du danger. Elles doivent plutôt être considérées comme le point de départ de recherches ultérieures. (bioSicherheit, 15.8.05)

5. Agriculture bio : avantages pour l'environnement
Une brochure de l'IFOAM (International Federation of Organic Agriculture Movements) décrit les avantages de l'agriculture biologique sur l'environnement et la biodiversité. On peut y lire que ce mode de culture a un effet bénéfique sur la santé humaine, qu'elle permet en outre d'éviter l'utilisation de pesticides et qu'elle favorise la diversité de la flore et de la faune. (IFOAM, février 2005)


Vous pouvez consulter les références et les articles de fond correspondants sur la rubrique "Gentech-News français" de notre site : http://www.blauen-institut.ch.

Le bulletin est rédigé par Florianne Koechlin du Blauen Institut (en collaboration avec le Groupe suisse de travail sur le génie génétique GTG).

http://terresacree.org - SOS-Planete, le site de l'association Terre sacrée


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19 août 2005
Un arrière-goût d'OGM...

Avis aux amateur-trice-s de diététique et/ou de saucisses, galettes, yaourts et autres dérivés du soja : méfiez-vous de certaines marques !
Depuis 1993, le groupe Novartis a acquis la société Soy qu'elle a ajouté à sa branche "Nutrition & Santé" où figuraient déjà Gerblé et Céréal.

Voilà comment une multinationale largement impliquée dans la recherche sur les OGM... sans parler de son activité pharmaceutique... vient taquiner la bio et en profite pour se refaire une virginité, tout en palpant les dividendes non négligeables de ce juteux marché.

Entre pragmatisme et cynisme, même du côté du réseau Biocoop, on ne s'inquiète pas plus que ça de la mainmise des multinationales sur la bio et le commerce équitable. Pas question d'y voir une tentative "monopolistique" visant à niveler par le bas les critères de la bio. Pas question non plus de reconnaître qu'en consommant du Soy, on cautionne et finance les recherches OGM de la maison mère.

On nage en pleine farce ! Mais doit-on s'en étonner quand, depuis l'arrivée de certain-e-s cadres de la grande distribution (Leclerc, Carrefour, etc.) au sein des Biocoop, on peut voir ces magasins se mettre au diapason des super et hyper marché (rayonnage, caddies, grande surface, etc.) ?

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18 août 2005
Monsanto demande un brevet pour une de ses nouvelles inventions : le cochon

Après avoir déposé des brevets sur des semences et sur des herbicides utilisés pour la culture de ces plantes OGM, Monsanto cherche maintenant à déposer des brevets sur des porcs.
Les premières demandes de brevets au World Intellectual Property Organisation (WIPO), à Genève, datent de février 2005.
Un chercheur de Greenpeace, Christoph Then, chargé de surveiller les demandes de brevets, a découvert que Monsanto cherche à déposer des brevets non seulement sur des méthodes de croisement de porcs mais, aussi, sur des troupeaux utilisant déjà ces méthodes, ainsi que sur les lignées en résultant...

Selon Christoph Then, si les brevets sont accordés, Monsanto pourra légalement empêcher les éleveurs de produire des porcs dont les caractéristiques sont décrites dans les brevets ou les obligera à payer des royalties !

Les demandes de Monsanto sont incroyablement étendues : dans une demande (WO 2005/015989), Monsanto décrit des méthodes très générales de croisement et de sélection utilisant la fécondation artificielle et d'autres méthodes de reproduction qui sont déjà utilisées !
"L'invention" n'est rien de plus qu'une combinaison particulière de ces éléments, destinée à accélérer la sélection des caractéristiques choisies, afin de rendre les animaux plus rentables commercialement...


Pour plus de renseignements, voir le site de Greenpeace International (en anglais) à :
http://www.greenpeace.org/international/news/monsanto-pig-patent-111
et envoyez une lettre de protestation au patron de Monsanto, Hugh Grant, à :
http://www.greenpeace.org/no-pig-patent


 

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3 juillet 2005
A propos d'OGM : Gentech-news n°117

1. Suisse : "Initiative Stop OGM" rejetée de justesse.
Le Conseil national rejette d'extrême justesse l'Initiative populaire en faveur d'un moratoire de 5 ans sur l'importation et la mise en circulation d'OGM par 92 oui contre 92 non, la Présidente ayant donné le mot d'ordre négatif. Le peuple aura le dernier mot. (TA, 14.6.05)

2. Allemagne : Greenpeace gagne contre Monsanto.
De nettes anomalies au niveau de la formule sanguine ainsi que des malformations d'organes ont été constatées sur des rats nourris au maïs transgénique MON 863 de Monsanto. Des éléments rendus publics en 2004 - en revanche, l'entreprise garde secrète l'ensemble de l'étude. Greenpeace a donc intenté une action en justice devant le tribunal administratif de Cologne qui lui a donné raison : Monsanto doit publier l'étude en question.
(Communiqué de presse du Parti Vert, 10.6.05)

3. Pologne : plus de 70% sans OGM !
La province de Dolnoslaskie se déclare zone sans OGM. Ainsi, 11 des 17 provinces, soit 70% de la Pologne sont des territoires hors OGM.
(ICPDC, 8.6.05)

4. USA : Vermont "sans OGM" pour bientôt ?
Dans l'Etat du Vermont (nord-est des USA), 79 villes et villages soutiennent la mise en place d'un moratoire sur la circulation des OGM. A l'origine de cette initiative : l'ONG "Vermont gentechfree".
(GM Monthly, 6.6.05)

5. Canada : céréale de printemps résistante au gel, sans génie génétique.
S'appuyant sur des méthodes de culture modernes et à l'aide de gènes marqueurs, des chercheurs ont sélectionné un blé de printemps résistant au gel. Cette nouvelle variété appelée "Saskhardy No 8" devrait permettre aux cultivateurs "d'économiser des millions de dollars".
(WGRM, 1.6.05)


Vous pouvez consulter les références et les articles de fond correspondants sur la rubrique "Gentech-News français" de notre site : http://www.blauen-institut.ch

 

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14 juin 2005
Un nouveau règlement pour tuer la distribution de proximité

Communiqué de presse
Fédération Nature et Progrès


Uzès, le 10 juin 2005

L'agriculture biologique bénéficie d'un système de contrôle des plus rigoureux. Ce qui est moins normal, c'est qu'ainsi, le producteur qui ne pollue pas doit payer pour le prouver... au contraire de celui qui pollue et ne paye rien. Ce qui est encore moins normal, c'est que le coût de ce contrôle, facturé à la prestation et non au chiffre d'affaire vendu, en vient à interdire aux petits opérateurs de poursuivre leur activité.
Un nouveau règlement européen veut renforcer ce dispositif à compter du 1er juillet 2005, avec le contrôle obligatoire (et payant !) des distributeurs et des magasins bio. Même un petit détaillant de proximité - qui ne peut vendre 100% bio mais écoule quelques produits bio en vrac, ou ceux d'un producteur local - devra se soumettre à ce contrôle d'un montant bien supérieur à la rémunération qu'il tire de ce commerce. La plupart arrêteront de vendre du bio, purement et simplement !
Nature et Progrès souhaite alerter l'opinion et les pouvoirs publics sur les conséquences écologiques et sociales d'une telle disposition qui pénalise la distribution de proximité, laquelle devrait, au contraire, être encouragée compte tenu de la crise climatique générée notamment par les transports.

Ce règlement pénalisera également les consommateurs bio qui font, par souci de cohérence environnementale, le choix d'un approvisionnement bio local déjà coûteux. Le surcoût occasionné par la privatisation de ces contrôles augmentera encore la facture de ces trop rares éco-citoyens dont le comportement responsable devrait être appuyé au lieu d'être découragé par des mesures défavorables.

Serez-vous surpris d'apprendre que cette décision favorise la grande distribution, déjà engagée dans la traçabilité de ses filières spécialisées ? Compte tenu des volumes traités, le coût négocié par les plus gros distributeurs avec les organismes certificateurs est absorbé sans incidence sur le prix final. Et comme, en plus, le règlement prévoit que seuls les distributeurs qui commercialisent des produits bio préemballés n'auront pas à se soumettre à ce contrôle, cette exemption va encore encourager le grand gaspillage des emballages générateurs de déchets et d'incinérateurs, au détriment du commerce de proximité qui privilégie le vrac.
Là encore, la cohérence écologique est mise à mal. Le texte de cette nouvelle réglementation européenne pourrait pourtant conforter le service public, c'est à dire la répression des fraudes, dans son rôle "d'autorité de contrôle" comme le prévoit l’article 9, paragraphe 1.

Or, la France veut confier la totalité de cette disposition aux organismes de contrôle privés, déjà agréés pour certifier les produits biologiques. La décision définitive doit être prise début juillet : l'opportunité est magnifique d'ajuster les actes aux discours politiciens et de sauver le petit commerce bio de proximité en confiant son contrôle au service public !
A la création du logo AB, Nature et Progrès avait déjà dénoncé la perversité de la délégation, au privé, du contrôle d'une activité qui bénéficie à l'ensemble de la collectivité, en terme de santés publique et environnementale.
L'Etat peut cette fois choisir de ne pas démanteler la DGCCRF en lui donnant les moyens humains et financiers lui permettant de consolider sa tâche. Encore faudrait-il que la voix des consommateurs bio soit entendue, car ce ne sont pas les gros opérateurs du contrôle et de la distribution qui vont réclamer cette solution.

Contact : Cécile Rousseau,
tél. 06 20 53 75 19 - Mel : cecile_np@yahoo.fr

 

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11 juin 2005
"Meatrix", la parodie militante du film "Matrix", en version française !

"Meatrix", la parodie militante du film "Matrix", existe à présent en français, espagnol, polonais et catalan (doublage) et en danois, néerlandais, allemand, grec, hongrois, italien, russe et roumain (versions sous-titrées). Découvrez dès maintenant sur www.themeatrix.com/french la version française de cette vidéo activiste qui a connu un succès international.
Le héros du film est Léo, un petit cochon qui croit vivre dans une jolie petite ferme paysanne. Jusqu'au jour où Meuhpheus, le boeuf en imper et lunettes noires, lui révèle de dérangeantes vérités sur les méthodes de production dans les élevages industriels. 
La Campagne "Meatrix" a été lancée par le Centre International d'Information et d'Action pour l'Environnement (Grace) et Public Citizen. "Nous voulons, grâce au rire, faire prendre conscience au plus grand nombre de la crise grave que traverse notre système d'alimentation", déclare Alice Slater, la présidente de Grace, l'organisation écologiste américaine qui a co-produit le film avec l'aide de Free Range Graphics. "Au début, les gens rient, et puis ils commencent à réfléchir plus sérieusement sur les méthodes de production des aliments. Des personnes du monde entier nous ont contactés pour nous dire qu'ils avaient profondément changé leur façon de se nourrir après avoir vu le film".
"Meatrix" a gagné plusieurs prix internationaux et a circulé du Canada en Pologne et au Japon. Elle arrive aujourd'hui en Europe accompagnée d'un site Internet (www.themeatrix.com/french/action.html), qui propose des alternatives à l'agriculture industrielle et offre des pistes pour agir individuellement et collectivement. Grace et Public Citizen souhaitent que cette petite vidéo humoristique et son site Internet soient des outils pour les Européens qui veulent construire une agriculture plus solidaire et plus durable.
Pour Morgan Ody, consultante pour le "Programme Alimentation" de Public Citizen en Europe, "Nous militons pour une agriculture respectueuse de ses travailleurs et de l'environnement et une alimentation saine accessible à tous. "Meatrix" est un moyen ludique de faire passer ces messages. Nous espérons que beaucoup d'Européens auront l'occasion de voir le film et prendront conscience de l'importance de manger des aliments issus de l'agriculture paysanne de leur région".

Retrouvez le MDRGF sur son site internet : www.mdrgf.org 

Merci de faire connaître cette liste auprès de vos contacts.

Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures
7, rue principale
60380 SaintDeniscourt
Tel / Fax :03 44 82 70 37
Portable : 06 81 64 65 58
email : fv@mdrgf.org
 

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8 juin 2005
20 hectares de maïs OGM... pour la mucoviscidose

7 juin 2005 : http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=1968
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Dans le but de produire un médicament contre la mucoviscidose, le ministère de l'agriculture vient d'autoriser, dans le Puy de Dôme, la mise en culture de 20 hectares de maïs transgénique alimentaire, jusqu'à présent non-autorisé en France.

Cette production d'un médicament à partir d'une plante génétiquement modifiée, cultivée en plein champ sur une surface importante, est une première en France. Autorisé en vue de produire 20 kg de lipase gastrique du chien, la culture se fera à ciel ouvert, au profit de la société Meristem Therapeutics, avec des risques de dissémination d'autant plus importants que les 20 hectares seront disséminés sur plusieurs sites.

Au-delà des risques environnementaux, le CRII GEN rappelle que les Etats Unis viennent précisément de limiter cette pratique à la suite d’un accident qui s’est produit en 2002, alors que la société Prodigène contaminait 500 000 tonnes de soja par mélange avec un maïs génétiquement modifié produisant un vaccin porcin. Pour Corinne Lepage, le risque d'une contamination d'un maïs destiné à l'alimentation humaine est donc réel, d'autant que la France n'a pas développé de méthode de traçabilité pour savoir si un maïs est contaminé ou non par ce médicament non homologué à base d’enzyme de chien. A ce titre, le CRII GEN (Comité de recherche et d'information indépendante sur le Génie Génétique) a décidé de saisir le Tribunal Administratif de Clermont Ferrand contre cette autorisation, tout en rappelant qu'il ne s'agit pas de dénoncer la production de la lipase gastrique à partir d’OGM, mais la production en milieu ouvert alors que d'autres solutions existent.

Destinée à tenter de traiter la malabsorption des graisses chez les patients atteints de mucoviscidose, selon Meristem Therapeutics, la lipase gastrique du chien doit être administrée en 2006, lors de tests, à 100 à 200 patients durant six mois. Son éventuelle demande d'autorisation de mise sur le marché pourrait se traduire par 1 000 hectares de culture d'OGM, la société espérant voir son médicament utilisé par 25 à 30 % des 70 000 personnes atteintes de mucoviscidose dans le monde.

A noter, cette société est détenue à 18 % par le semencier Limagrain, lequel produit des OGM…

Alex Belvoit

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Vos réactions à ce sujet

De Ducagire@aol.com, le 7 juin 2005 :

A quoi bon produire une lipase du chien qui peut etre produite grace à des cuves à batéries. A quoi bon encore faire ce genre de publicité honteuse dans le but de faire passer l'OGM médicament?

Je trouve que Merystem thérapeutique (qui d'ailleurs est dans les instances dirigeantes de l'ABG dans lesquelles ont trouve des proches du ministre) a une méthode de communication puante. Je ne vois pas pourquoi les patients de la mucoviscidose aurait droit à un médicament OGM alors qu'il existe des méthodes differentes pour produire ce produit. On s'appuie sur la douleur des gens pour legitimer des produits douteux. Les 20 hectares de la honte ne sont pas légitimes car ils lancent un idéologie de l'abus environnemental pour des raisons scandaleuses!

Ne tombons pas dans le larmoiement fétide vis à vis de cette stratégie car ces hectares ne glorifient pas la recherche de notre temps. Mieux vaudrait par ailleurs réfléchir à des thérapeutiques anti-sida ou anti palu plutot que de chercher à tout prix à produire de l'OGM médicament...
Si on continue à laisser faire bientot nous produirons des cotonniers à sparadra !

 

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8 juin 2005
OGM : des études révèlent des anomalies sur des rats nourris avec un maïs transgénique

In "The Independent online newspaper" of May 23 2005 par Geoffrey Lean, Environment Editor. (Traduction de Catherine Célimène, pour InfOgm)
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Les rats nourris avec le maïs OGM prévu pour la vente en Grande-Bretagne ont développé des anormalités du sang et du foie.

Les rats nourris avec une nourriture riche en maïs génétiquement modifié ont développé des anormalités d'organes et des changements dans la composition du sang, faisant apparaître des craintes pour la santé humaine, en cas d’absorption de nourriture génétiquement modifié.

Le journal "The Independent" du dimanche 22 mai révèle des détails sur ces recherches secrètes menées par Monsanto, le géant de l’alimentation transgénique, qui montrent que les rats nourris avec du maïs transgénique avaient des reins plus petits et présentaient des variations dans la composition de leur sang.

Selon le rapport confidentiel (page 1 139), ces problèmes de santé ne sont pas présents chez les rats nourris avec des non-OGM, ces comparaisons faisant partie du projet de recherche.

Ces révélations surviennent à un moment où des pays européens, tels que la Grande-Bretagne, se préparent à voter si oui ou non le maïs génétiquement modifié devrait être mis en vente sur le marché. Un vote intervenu la semaine dernière à l’Union Européenne n’a pas permis de tomber sur un accord concernant la vente dudit maïs, alors que la Grande-Bretagne et neuf autre pays ont voté en sa faveur.

Toutefois, la révélation des effets du maïs OGM sur la santé des rongeurs de Monsanto a intensifié le débat sur la question de la sécurité de l’alimentation pour la santé humaine, en l’absence d’études supplémentaires.

Le Docteur Vivian Howard, un conférencier confirmé en matière d’anatomie humaine et de biologie cellulaire de l’université de Liverpool, a demandé que le rapport soit publié dans son intégralité, en ajoutant que son résumé donnait "à première vue des raisons d’être proccupé".

Le docteur Michael Antoniu, un expert en génétique moléculaire de l’Ecole de Hôpital Médical Guy, a décrit les résultats de recherche comme étant "très préoccupants d’un point de vue médical", en ajoutant "J’ai été stupéfait du nombre de différences significatives trouvée dans l’expérimentation sur les rats".

Bien que la nuit dernière Monsanto ait écarté le problème des anormalités, les considérant comme "sans signification, dues au hasard et reflétant des variations normales existant chez les rats", une source émanant du gouvernement britannique a déclaré que les ministres étaient si interpellés par les résultats, qu’ils avaient demandé de plus amples informations.

Les environnementalistes trouveront dans ces résultants rendus publics un appui sur le bien fondé des recherches entreprises, il y a sept ans, qui indiquaient que les rats nourris aux pommes-de-terre OGM présentaient des problèmes de santé. Cette recherche qui fut sévèrement dénoncée par l’establisment des ministres et des scientifiques britanniques, fut interrompue et le Docteur Arpad Pusztai, la personnalité scientifique derrière les résultats controversés, fut forcé de se retirer face à ce tollé général.

Le Docteur Pusztai a rapporté "une longue liste de différences significatives" entre les rats nourris avec du maïs OGM et ceux nourris avec du maïs conventionnel, en précisant que les résultats indiquent clairement que manger du maïs OGM en quantités significatives peut altérer la santé. La nouvelle étude sur le maïs, au nom de code  "MON 863", génétiquement modifié par Monsanto afin de s’auto-protéger des vers mangeurs de racines de maïs (rootworm), est décrit par la multinationale comme étant "l'un des ravageurs les plus pernicieux affectant les productions de maïs à travers le monde".

Aujourd’hui pourtant, quelque décision que ce soit permettant au maïs OGM d’être commercialisé en Angleterre, déclencha une alarme qui se répandra largement. Les détails de cette recherche sur les rats sont inclus dans le rapport principal que Monsanto refuse de rendre public arguant : "qu’il contient des informations professionnelles confidentielles qui pourraient être utilisées par les concurrents".

Un porte-parole de Monsanto a déclaré hier : "si ceux qui critiquent les bio-technologies - critiques que nous connaissons bien - avaient eu des doutes quant à la crédibilité de ces études, ils auraient dû les soulever auprès des régulateurs. Après tout, MON 863 n’est pas nouveau. Il a été approuvé et reconnu comme étant aussi sain que le maïs conventionnel par neuf autres autorités internationales depuis 2003".

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http://terresacree.org
SOS-Planete, le site de l'association Terre sacrée, parce qu'on la massacre!
Base vivante d'informations incroyables, souvent abominables, mais VRAIES.
L'actualité de la planète au jour le jour, enjeux écologiques planétaires, réchauffement climatique, déforestation, population, érosion de la biodiversité, derniers peuples premiers, dignité animale et humaine...
Un dossier énorme sur les nouvelles menaces biotechnologiques !
 

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4 mai 2005
Contamination radio-active des aliments :
le lobby nucléaire doit revoir sa copie !


Communiqué de presse de la CRIIRAD - mardi 3 mai 2005


Première victoire pour la CRIIIRAD et les 106 449 citoyens qui se sont mobilisés à ses côtés.

Le Comité du Codex sur les Additifs Alimentaires et les Contaminants a tenu, la semaine dernière à LA HAYE sa 37ème sa session. Figurait à l'ordre du jour de ses travaux l'examen du projet référencé "ALINORM 04/27/12", instituant une nouvelle réglementation pour le commerce international des aliments contaminés par des radionucléides artificiels.

Il s'agissait d'une étape décisive, la 7ème des 8 étapes que comporte la procédure d'adoption :
- Soit le Comité estimait que le consensus était suffisant et le projet était transmis au Comité exécutif puis à la Commission du Codex pour adoption dès juillet prochain comme norme officielle du Codex lors de sa 28ème session (réunion à Rome du 4 au 9 juillet 2005).
- Soit le Comité estimait que les divergences étaient trop importantes et pouvait décider de retravailler le texte et de le renvoyer le cas échéant à l'étape 6 (ce qui impliquait une nouvelle consultation des Etats et organismes internationaux concernés).

Coup de théâtre : le Comité a décidé de renvoyer le projet à l'étape 2 de la procédure !
Les promoteurs du projet devront repartir de zéro : un groupe de rédaction est chargé d'élaborer un nouveau texte qui devra franchir à nouveau chacune des étapes de la procédure. Etant donné que la Commission du Codex ne se réunit qu'une fois par an, le nouveau projet ne pourra pas être officialisé avant l'été 2006 (étape 5) et l'adoption (étape 8) ne pourra pas intervenir avant 2007.
C'est un véritable camouflet pour l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) qui a initié et élaboré le projet et qui oeuvre depuis 3 ans à son adoption.
C'est une immense soulagement et une grande satisfaction pour la CRIIRAD qui tient à remercier tous ceux qui ont participé, en France et en Europe, à la campagne pour des aliments non contaminés.

Attention, la menace n'a pas disparu !

Le Comité du Codex sur les Additifs Alimentaires et les Contaminants a une nouvelle fois confié à l'AIEA l'élaboration du nouveau texte. La commission européenne va être étroitement associée aux travaux avec le soutien particulier de 4 pays : la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la Belgique.

Auront donc un rôle déterminant dans le projet :
1/ L'AIEA, l'agence qui a en charge au plan international le développement du nucléaire civil,
2/ La direction Euratom de la Commission européenne qui a, elle aussi, une vocation pro- nucléaire (cf. article 1 du traité Euratom)
3/ Les 4 Etats les plus nucléarisés d'Europe.

Pour contrebalancer la mainmise du lobby nucléaire sur l'élaboration des normes alimentaires, il va falloir mettre en place un contre-pouvoir efficace à l'échelle européenne et si possible internationale.

L'objectif sera de faire échec aux projets de déréglementation de l'AIEA et d'obtenir, au contraire :
1/ Des normes moins laxistes pour la gestion des situations post-accidentelles.
2/ Des garanties par rapport aux pollutions alimentaires provoquées par le fonctionnement "normal" des installations nucléaires (libre commercialisation des fruits de mer contaminés par le plutonium de l'usine de retraitement de Sellafield, par exemple).
3/ Des protections contre l'ingérence de l'AIEA et la mise sous tutelle de l'OMS.

www.criirad.org
 

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23 avril 2005

Syngenta condamné pour avoir vendu un OGM non autorisé


 
L'entreprise suisse Syngenta s'est vue imposer une amende de 460 000 dollars par les autorités américaines pour avoir vendu pendant quatre ans des semences de maïs transgénique non autorisées.
La Commission européenne a demandé de son côté une clarification sur la composition de ce maïs BT-10, et pourrait suspendre l'importation d'OGM destinés à l'alimentation animale provenant des Etats-Unis.
Le 21 mars dernier, le groupe biotechnologique Syngenta a reconnu avoir vendu "par erreur" du maïs BT-10, interdit, au lieu du maïs BT-11, variété autorisée.
Commercialisé illégalement depuis quatre ans, le BT-10 a été cultivé sur 15 000 hectares aux Etats-Unis et importé par l'Union européenne depuis 2001, à hauteur de 1000 tonnes.
Selon Syngenta, la protéine BT de la lignée BT-10 est identique à celle du Bt-11, qui a été autorisé en 1998 dans l'Union Européenne pour l'alimentation animale et humaine (sous forme de produits dérivés comme l'huile, la farine ou les confiseries) et sous forme de maïs en boîte en 2004.

Le groupe affirme par ailleurs que cette variété de maïs "ne présente aucun danger pour la santé humaine". Un avis que ne partage par la Commission européenne.
Bruxelles a en effet annoncé que ce maïs contenait un gène résistant aux antibiotiques et demande au groupe de lui transmettre toutes les informations sur le BT-10. "Nous pensions recevoir ces réponses cette semaine, malheureusement cela n'a pas été le cas, a déploré vendredi 8 avril le porte-parole de la Commission responsable de la santé. Nous avons de nouveau souligné à Syngenta que nous devions recevoir ces informations (...) pas plus tard que mardi", a -t-il ajouté.
Les recherches qui ont été faites - notamment par des ONG - ont révélé que le marqueur de résistance antibiotique du BT10 était de l'ampicilline, un antibiotique indispensable et très largement utilisé pour traiter les infections chez l'être humain et les animaux.
Or, la directive 2001/18 de l'Union européenne exigeait que ce type de marqueur résistant à un antibiotique soit retiré des OGM avant la fin 2004.
L'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA) avait en effet stipulé que ce type de gène "ne devrait pas être présent dans les plantes OGM mises sur le marché".


Absence de contrôle

En réaction à cette affaire, Bruxelles a demandé à l'Agence européenne pour la sécurité alimentaire (EFSA) de lui fournir une déclaration sur les risques éventuels associés à cette variété de maïs et envisage des mesures à prendre au cas où Syngenta ne fournirait pas les moyens de détection du BT-10 en temps voulu.
La suspension temporaire de l'importation de maïs transgénique en provenance des Etats-Unis destiné à l'alimentation animale pourrait alors être décidée, ce qui représente 3,5 millions de tonnes. "Dix kilos de semences BT-10 en France et en Espagne ont été aussi importées pour des essais de recherche. Les matériaux issus de ces recherches ont été détruits", a par ailleurs indiqué le porte-parole de la Commission...
Pour les ONG, la dissémination du BT-11 est une parfaite illustration de l'absence de contrôle de la chaîne alimentaire en Amérique du nord. "Le fait qu'un produit illégal ait pu être distribué pendant si longtemps pose un sérieux problème. Les deux tiers du maïs américain nourrissent les animaux, et un tiers atterrit dans les assiettes, commente le Center for Science in the Public Interest, ONG américaine spécialisée dans les questions alimentaires. La technologie des OGM a besoin d'une véritable surveillance gouvernementale, qui ne doit pas se limiter à un feu vert initial".
De son côté, Greenpeace Canada souligne que "le fait que le gouvernement canadien ait annoncé le 24 mars dernier qu'il avait entamé une enquête confirme qu'il n'existait pas de contrôle systématique, continu et sérieux des OGM par le gouvernement fédéral. Ceci démontre un fois de plus que le gouvernement canadien protège les intérêts des entreprises comme Syngenta et Monsanto et néglige la protection de l'environnement, la santé publique et les intérêts des agriculteurs", accuse l'ONG.


Véronique Smée

Retrouvez le MDRGF (Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures - 7 rue principale - 60380 Saint Deniscourt) sur son site internet : www.mdrgf.org

 

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20 avril 2005

Des OGM dans les produits "N°1" de Carrefour : appel au boycott


 
Une innocente huile pour friture, vendue au prix dérisoire de 1,55 euro les deux litres, voilà pour nombre de consommateurs moyens une aubaine qu'il faut absolument saisir. Seul petit problème : une fois chaussées les lunettes, on peut lire sur le flanc de la bouteille, en petits caractères et dans un français approximatif, la mention "contient l'huile à partir de soja génétiquement modifié."

Il s'agit donc, à notre connaissance, du premier produit OGM diffusé chez nous depuis l'adoption par l'Europe du règlement sur la traçabilité 1830/2003 qui impose un étiquetage spécifique dès lors que l'ingrédient d'un produit dépasse le seuil de 0,9 % d'OGM. Responsable : la marque "N°1" de Carrefour


Une première, alors que le consommateur a dit "non" !

En 2000, grâce à l'action de Greenpeace et alors que les autorités tardaient à répondre aux exigences légitimes des citoyens, les consommateurs eux-mêmes entrèrent en action avec, pour effet le plus frappant, l'abandon presque unanime des ingrédients à base d'OGM par les principaux fabricants et chaînes de supermarchés en Belgique.

Souvent contraints et forcés par la pression des consommateurs, Danone, Kraft Jacobs Suchard, Master Foods, Nestlé et Unilever renoncèrent aux produits alimentaires à base d'OGM, tout comme les supermarchés Carrefour, Delhaize, Colruyt et Aldi, en ce qui concerne leurs marques propres. Ce mouvement "anti-OGM" des consommateurs s'est étendu dans le monde entier, de la Corée du Sud au Brésil, de la Nouvelle-Zélande au Canada... Et même aux Etats-Unis où une chaîne de supermarché de premier plan telle que Trader Joe's décida d'abandonner les ingrédients transgéniques pour les produits de ses marques propres.

Mais quels sont les risques ? La seule chose sur laquelle les scientifiques s'accordent, c'est qu'on ne sait pas. Nul ne peut même savoir où un problème éventuel peut surgir, ni dans quels délais...
Et pourtant, il s'agit bien d'une technique révolutionnaire, de bricolages incontrôlés de l'ADN de certaines plantes. Il s'agit de constructions artificielles, aussi diverses que l'imagination des hommes le permet et dont les effets peuvent être, par définition, inimaginables... De quoi inciter, nous semble-t-il, à la plus extrême précaution.


Carrefour : pour ou contre les OGM

"Nous nous inquiétons de l'absence de certitudes scientifiques fondées à l'heure actuelle en matière d'OGM et du peu de recul sur l'ensemble des risques potentiels, tant sur la santé que sur l'environnement de l'homme. Et nous critiquons l'utilisation par les firmes productrices d'OGM de faux arguments pour convaincre les populations d'ici et d'ailleurs. La production d'OGM ne diminue pas l'utilisation de pesticides et d'herbicides. Elle ne permet pas non plus de nourrir le monde."
Ainsi s'exprimait Monsieur Roland Vaxelaire, administrateur délégué de Carrefour Belgium, dans une interview accordée au quotidien Le Soir, le 4 juillet 2002. Le même groupe qui s'engageait (voir www.carrefour.com), dans son Rapport de Développement Durable 2001, à "maîtriser les risques au maximum", affirmant clairement que "nous aurions souhaité pouvoir mentionner sur nos produits l'absence d'OGM" lance aujourd'hui, de manière totalement délibérée, un produit OGM sur la marché, à travers sa propre marque "N°1", "la marque la moins chère de Belgique", dit la publicité. Il s'agit d'une "huile pour friture" d'apparence parfaitement banale.

Mieux encore : le groupe, dénonce lui-même le "manque de recul sur les conséquences à long terme sur la santé humaine" des OGM... On peut lire, aujourd'hui encore, cette phrase sur son site Internet. Au même moment, une huile pour friture à base de soja génétiquement modifié est en vente dans ses magasins... Que peut cacher semblable duplicité ? De qui se moque-t-on ?

La cible : le consommateur précarisé. Il n'a pas beaucoup de thunes, fourgons-lui des produits de merde... à bas prix.

"Carrefour, et tout devient possible", dit la publicité. En effet ! Et "N°1", la marque la moins chère de Belgique trahit sans vergogne la confiance que le consommateur avait pu placer dans le groupe Carrefour, sur base notamment de ses prises de position bien tranchées en matière d'Organismes Génétiquement Modifiés.

Entend-on, par le biais d'une subtile confusion d'image entre la marque et le groupe, nous faire avaler des couleuvres ? Spécule-t-on sur le fait que le client des produits les moins chers ne lit jamais l'étiquette des produits qu'il est heureux d'acheter à vil prix Car force est de constater que l'étiquetage, en l'occurrence, est bien réduit au strict minimum ! Bref, Carrefour agit-il comme les Américains, du genre Walmart, ou les allemands, du genre Lidl, qui offraient naguère leurs OGM invendus aux pays d'Afrique où la famine faisait rage.

Depuis l'adoption de la Directive européenne sur la traçabilité que tout le monde a accueillie comme le Messie, Nature & Progrès n'a de cesse de mettre en garde le monde politique : ce seront les publics précarisés qui seront réduits à manger OGM ! Ce seront eux qui serviront de cobaye, avec la complicité - plus ou moins inavouée - des grands groupes agroalimentaires. Ce sont eux qui paieront, dans leur chair, les pots cassés éventuels. Il n'est même pas question ici de qualité alimentaire, de diététique ou de bio. Il s'agit uniquement du respect humain élémentaire que tous doivent témoigner à l'égard des publics précarisés. Monde politique et grandes entreprises en tête. Il est éthiquement intolérable, à nos yeux, qu'un groupe tel que Carrefour agisse ainsi en parfaite connaissance de cause.


Transparence et huiles de friture

Mais, dans ce cas-ci, le consommateur, s'il est vigilant, a encore une chance. Car la loi existe et car elle est respectée. Mais qui peut garantir aujourd'hui, que les frites de tel ou tel restaurant, de telle ou telle friterie, ont bien été cuites dans une huile exempte de produits manipulés génétiquement ? Réponse : personne !

Nous pensons qu'il est urgent que le secteur HORECA se soucie du problème ; il est important qu'il s'engage, vis-à-vis de sa clientèle sur la qualité des huiles qu'il utilise... Il est urgent qu'il décide de refuser catégoriquement les OGM et qu'il le dise clairement, avant que d'autres produits OGM ne déboulent sur le marché.


Appel au boycott

Nous continuons d'appeler le consommateur à refuser les produits OGM, quels qu'ils soient, où qu'ils soient... Car, bien au-delà du "risque zéro qui n'existe pas" - qu'on nous épargne les formules incongrues - nul ne peut aujourd'hui garantir l'innocuité de pareils produits.

Je vous appelle donc, consommateurs et consommatrices avertiEs à boycotter l'ensemble des produits de la marque "N°1", aussi longtemps que le groupe Carrefour n'aura pas garanti qu'il met tout en oeuvre afin qu'ils soient indemnes d'ingrédients génétiquement modifiés.

Jamais d'la ville !

Source : Infozone
 

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18 avril 2005

Le RoundUp perturberait les cellules et le système endocrinien


Paris, 8 avril 2005 (APM Santé)

L'équipe du Professeur Gilles-Eric Seralini, à l'Université de Caen, vient de publier des résultats originaux montrant la toxicité du RoundUp, un des herbicides les plus vendus au monde et le plus utilisé avec les plantes OGM.

Cet herbicide couramment utilisé par les services de voirie, jardiniers du dimanche mais surtout les agriculteurs semble avoir des effets indésirables qui ont été largement sous-estimés dans le passé, le produit jouissant même d'une réputation d'innocuité.

La majorité des OGM commercialisés dans le monde correspond à des plantes alimentaires, qui ont été modifiées génétiquement afin de ne plus mourir lorsqu'elles ont absorbé cet herbicide répandu sur les cultures. Ce procédé facilite ainsi grandement son utilisation, comme la présence de ses résidus dans la chaîne alimentaire. L'herbicide est aussi évoqué comme un polluant important des eaux de rivières.

Le biochimiste Gille-Eric Séralini et quatre chercheuses d'un laboratoire universitaire associé à l'Inra ont lancé des recherches à partir d'une étude épidémiologique américaine tendant à montrer que nombre d'agriculteurs et agricultrices américaines qui manipulaient le glyphosate, le produit actif du RoundUp présentaient des troubles notamment hormonaux, un taux de naissances prématurées et de fausses couches plus élevé que la normale.

Ses travaux in vitro ont cherché à comprendre le fonctionnement de l'aromatase, une enzyme (présente au niveau des ovaires et du placenta) qui intervient dans la régulation des hormones. Elle synthétise les oestrogènes à partir des androgènes.

Il est montré dans cette étude que les cellules de placenta humain sont très sensibles au glyphosate, à des concentrations inférieures aux usages agricoles, expliquant peut-être les avortements et naissances prématurées aux Etats-Unis en milieu agricole. Ces effets croissent avec la concentration et le temps ou en présence d'adjuvants.

Le RoundUp est même plus toxique que son produit actif. Cela permet de classer cet herbicide dans les perturbateurs endocriniens potentiels.

Ce travail a été réalisé en particulier avec le soutien du CRII-gen (comité d'experts et de conseil indépendants sur les OGM) et de la Fondation pour une Terre Humaine.

Le chercheur souhaiterait désormais que ses travaux soient complétés par des études épidémiologiques sur les populations exposées.

* Richard S, Moslemi S, Sipahutar H, Benachour N, Seralini GE. 2005.
"Differential effects of glyphosate and Roundup on human placental cells and aromatase"
Environ Health Perspect :
http://ehp.niehs.nih.gov/docs/2005/7728/abstract.html


________________________________

http://terresacree.org
SOS-Planete, le site de l'association Terre sacrée, parce qu'on la massacre ! Base vivante d'informations incroyables, souvent abominables, mais VRAIES (réchauffement climatique, déforestation, biodiversité, derniers peuples premiers, dignité animale et humaine...)
Un dossier énorme sur les biotechnologies !

  

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22 mars 2005

L'éolien français a peur de se faire couper les ailes


Cyber action 133 : éolien menacé
http://www.liberation.fr/page.php?Article=283415


Aujourd'hui, la filière éolienne est la seule filière relevant des énergies renouvelables capable de contribuer de façon rapide et significative à l'accomplissement des engagements internationaux de la France au titre du protocole de Kyoto et de la directive de septembre 2001 sur les énergies renouvelables. 

Or, La commission des Affaires Economiques de l'Environnement et du Territoire de l'Assemblée Nationale a adopté le 16 mars deux amendements déposés par trois députés MM. Ollier, Poignant et Nicolas qui, s'il était adopté définitivement, signerait l'arrêt de mort de la filière éolienne dans notre pays.

Ces amendements stipulent en effet que ne peuvent bénéficier du tarif d'achat prévu pour les énergies renouvelables par la loi du 10/02/00 :
a) que les installations de puissance inférieure à 300 kW c'est-à-dire les très très petites installations ;
b) les très grandes installations (supérieures à 30 MW) situées dans des zones de développement définies par le Ministre en charge de l'énergie à l'issue d'un processus long, aléatoire et semé d'embûches.

Vous le trouverez à l'adresse : http://www.enr.fr/amdts160305.pdf

L'adoption définitive de cet amendement à la loi d'orientation sur l'énergie, qui devrait intervenir les 23 et 24 mars prochains signifierait la fin de l'éolien en France.

Devant cette attaque à l'éolien (qui signifierait la fin définitive de l'éolien en France, concernée par des installations inférieures à 20 ou 30 MW ...), il parait urgent de mobiliser les parlementaires locaux sur ce sujet, en vue du vote des 23 et 24 mars prochains.

Rechercher l'adresse de son-sa député-e demande un petit effort supplémentaire mais l'expérience montre que l'attention de l'élu-e est plus grande quand l'interpellation provient d'un-e électeur-trice de la circonscription.

Paul Neau - Planète éolienne
Alain Uguen - Cyber @cteurs


Cette cyber @ction est signable en ligne :
http://www.cyberacteurs.org/actions/action.php?id=50

  

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20 mars 2005

Le RoundUp n'intoxique pas que les mauvaises herbes



Le Monde - Article paru dans l'édition du 13.03.05

Des études françaises montrent in vitro des effets indésirables du glyphosate, substance active de l'herbicide de Monsanto. Le possible mécanisme d'une cancérogenèse évoqué par ces travaux reste à prouver chez l'homme.

L'herbicide le plus utilisé dans le monde : le RoundUp de Monsanto, et les produits concurrents formulés, comme lui, à base de glyphosate, ont longtemps joui d'une réputation d'innocuité vis-à-vis de la santé humaine et de l'environnement. Mais plusieurs études récentes semblent indiquer que ce principe actif, utilisé aussi bien par les agriculteurs que les services de voirie ou les jardiniers du dimanche, pourrait n'être pas aussi anodin que le clament ses promoteurs.

L'enjeu est de taille, puisque l'utilisation du glyphosate croît avec celle des organismes génétiquement modifiés, dont la grande majorité a été spécifiquement conçue pour "tolérer" ce produit actif, fatal aux végétaux.

De fait, alors que le RoundUp et ses pareils étaient à l'origine employés sur les mauvaises herbes, "ils sont devenus un produit alimentaire depuis qu'on les utilise sur les OGM, capables de les absorber sans succomber", soutient le biochimiste Gilles-Eric Séralini. Membre depuis des années de la Commission du génie biomoléculaire (CGB) française, chargée d'instruire les dossiers de demande d'essais en champ, puis de commercialisation des OGM, il ne cesse de réclamer des études plus poussées sur leur impact sanitaire éventuel.

Membre également du CRIIGEN, une association qui a fait du contrôle des OGM son cheval de bataille, il a orienté ses propres recherches sur l'étude de l'impact du glyphosate. Dans un article publié le 24 février dans la revue américaine Environmental Health Perspective, le biochimiste et son équipe de l'université de Caen mettent en évidence, in vitro, plusieurs effets toxiques de ce composé et des adjuvants qui lui sont associés pour faciliter sa diffusion.

Pour leur étude, les chercheurs ont utilisé des lignées de cellules placentaires humaines, au sein desquelles des doses très faibles de glyphosate ont montré des effets toxiques et, à des concentrations plus faibles, des perturbations endocriniennes. Ce qui, pour Gilles-Eric Séralini, pourrait expliquer les taux parfois élevés de naissances prématurées et de fausses couches constatées dans certaines études épidémiologiques - controversées cependant - portant sur les agricultrices utilisant le glyphosate. "L'effet que nous avons observé est proportionnel à la dose, mais aussi au temps", souligne-t-il.

Son équipe a aussi comparé les effets respectifs du glyphosate et du Roundup. Et a constaté que le produit commercial était plus perturbateur que son principe actif isolé. "L'évaluation des herbicides doit donc prendre en compte, dit-il, la combinaison adjuvant-produit."

Gilles-Eric Séralini reconnaît que son étude devra être prolongée par des expériences sur l'animal. Mais il récuse les critiques qui lui sont faites sur l'absence de lien réaliste entre les doses in vitro et en utilisation normale : "Les agriculteurs diluent du produit pur et sont ponctuellement exposés à des doses 10 000 fois plus fortes, insiste-t-il. Nos résultats montrent qu'il faut considérer le temps d'exposition."

Oursins modèles
Il est rejoint dans ses conclusions par Robert Bellé, de la station biologique CNRS de Roscoff (Finistère), dont l'équipe étudie depuis plusieurs années l'impact des formulations au glyphosate sur des cellules d'oursin. Ce modèle reconnu d'étude des phases précoces de la cancérogenèse a valu son prix Nobel de médecine 2001 à Tim Hunt. En 2002, l'équipe finistérienne avait montré que le RoundUp agissait sur une des étapes clés de la division cellulaire.

"Cette dérégulation peut conduire à un cancer", prévient Robert Bellé, qui, pour se faire comprendre, tient à résumer les mécanismes de la cancérogenèse : lors de la division de la cellule en deux cellules filles, la copie en deux exemplaires du patrimoine héréditaire, sous forme d'ADN, donne lieu à de très nombreuses erreurs. Jusqu'à 50 000 par cellule. C'est pourquoi des mécanismes de réparation, ou de mort naturelle de la cellule (apoptose), s'enclenchent automatiquement.
Mais il arrive que celle-ci échappe à cette alternative (mort ou réparation) et puisse se perpétuer, sous une forme instable, potentiellement cancéreuse à longue échéance.

L'équipe bretonne a récemment montré (Toxicological Science, décembre 2004) qu'un "point de contrôle" des dommages de l'ADN était affecté par le RoundUp, alors que le glyphosate seul n'avait aucun effet. "On a démontré que c'est un facteur de risque certain, mais pas évalué le nombre de cancers potentiellement induits, ni le moment où ils se déclarent", admet le chercheur. Une gouttelette pulvérisée serait susceptible d'affecter des milliers de cellules. En revanche, "la concentration dans l'eau et les fruits est bien inférieure, ce qui est plutôt rassurant".

Pour le chercheur, il ne s'agit pas forcément d'interdire le produit - "C'est désormais aux pouvoirs publics d'évaluer les bénéfices et les risques" -, mais il importe que les utilisateurs prennent toutes les précautions, pour eux-mêmes comme pour le public. "J'ai vu des gens en combinaison en pulvériser à quelques mètres d'une cour de récréation", s'insurge-t-il.

"De telles études in vitro ne sont pas suffisantes pour déduire des effets sur l'homme", insiste cependant Sophie Gallotti, coordinatrice des études sur les contaminants à l'Agence française pour la sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Même sentiment chez Rémi Maximilien, expert toxicologue auprès de l'Afssa, pour qui l'expérience sur les oursins "montre un mécanisme potentiel de cancérogenèse qui reste à prouver chez l'homme".

Interprétation contestée
Pour sa part, Monsanto n'est pas impressionné par ces résultats. "Ce n'est pas à nous de juger de l'intérêt de ces publications, dont nous ne contestons pas la validité, mais l'interprétation", indique Mathilde Durif, porte parole de la filiale française du géant américain. Ces résultats sont en contradiction avec la soixantaine d'autres études disponibles, et "ni les autorités européennes ni l'Organisation mondiale de la santé ou l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) des Nations unies n'ont classé ce produit comme cancérigène".

Le glyphosate est cependant un produit actif, et "il est nécessaire de l'utiliser selon les préconisations". Une attitude de précaution qui semble légèrement contredite par les efforts de marketing de la firme.
Celle-ci n'est-elle pas actuellement attaquée par une association bretonne qui lui reproche de faire de la "biodégradabilité" de son produit un argument publicitaire, déjà jugé mensonger par la justice américaine ?

Hervé Morin - Le Monde
  

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19 mars 2005

D'où viennent les "AMAP" ?



AMAP : Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne
L'Amap est un modèle unique d'agriculture locale, dont les racines remontent à 40 ans en arrière au Japon. Un groupe de femmes, inquiétées par le taux de pesticides déjà utilisés sur les cultures et par le risque d'empoisonner leurs enfants, mais aussi concernées par l'augmentation des marchandises importées et la diminution du nombre des fermiers locaux, ont initié une relation directe entre leur groupe et un fermier local.
Cet arrangement, appelé "Teikei" en japonais, se traduit par "mettre le visage du fermier sur la nourriture". Le concept s'est développé au Japon. Aux USA et au Canada un peu plus de 1500 fermes fonctionnent sur ce schéma qui a maintenant gagné l'Europe.
En 2001, dans le sud de la France, alarmé par la disparition de l'agriculture locale et soucieux de la sécurité alimentaire, des consommateurs s'engageaient à soutenir une ferme proche qui leur fournirait, en contre partie, un panier hebdomadaire de fruits et légumes. La première AMAP naissait, près d'Aubagne. Depuis 2001 de nombreuses AMAP ont vu le jour, en France, et la demande est très forte actuellement.


Et ici ?
En Languedoc-Roussillon, la première Amap est née en mai 2004, à Montpellier (c'est l'Amap du Lamalou, le nom de la ferme où vit notre agriculteur, Stéphane). Depuis, une autre a vu le jour à Clermont-l'Hérault; un partenariat proche d'une Amap entre un groupe de consommateur et un paysan existe aussi sur Poussan et la demande est forte. Il est clair que les Amaps vont se développer dans la région, comme dans le reste de la France (à Perpignan une Amap se constitue en aidant un jeune agriculteur à s'installer… d'autres sont en gestation). 
Les trois exemples ci-dessus sont révélateur d'une volonté de rompre avec une certaine manière de consommer. Ces trois projets sont nés suite aux luttes sociales de l'année 2003 et leurs initiateurs, ont tous à un niveau ou un autre, été impliqué dans ces luttes. À Montpellier la constitution de l'Amap a été portée par des personnes issues du CROAC (Collectif de Résistance et d'Offensive Anti-Capitaliste), un collectif interprofessionnel issu des luttes des enseignants et des intermittents, et d'autres du groupe pour la décroissance, qui a été créé à Montpellier à la rentrée 2003.
C'est que le concept des Amaps est un concept fort du point de vue de l'autonomie et, sans doute, un des moyens de s'émanciper, autant que possible, de l'économie de marché. Une manière de combattre la société marchande.


Comment fonctionne une AMAP ?
Il s'agit d'un partenariat entre un groupe de consommateurs et un paysan et d'un engagement renouvelable sur une saison de 6 mois. Les consommateurs achètent, en début de saison, une part de la récolte de la ferme. Chaque semaine, ils viennent remplir leur panier de produits frais et de saison (il existe des Amaps légumes, fruits, viande, fromage). Le paiement s'effectue à l'avance en un ou plusieurs chèques encaissables au cours de la saison.
Il y a partage des risques climatiques : en cas de gel, le panier peut être réduit pendant quelques semaines, par contre à la pleine saison, il peut aussi déborder…
L'agriculteur s'engage, quant à lui, à fournir chaque semaine le nombre de paniers nécessaires en produits frais. Il s'engage à cultiver sainement et dans le respect de la nature. Le prix est calculé avec l'agriculteur qui estime ses besoins à l'année, ainsi que la production qu'il peut fournir. Ainsi le coût du panier ne tiendra pas compte du prix du marché ; une fois en place le système permet à l'agriculteur de vivre décemment… et de partager sa récolte avec les consommateurs/partenaires.
L'Amap apparaît comme une solution de sauvetage pour beaucoup de producteur. L'agroalimentaire et les circuits de grande distribution esclavagisent le monde paysan (en plus de la pollution insensée produite par l'agriculture intensive, de la destructuration du monde du travail, de la malbouffe…). 40 % des paysans vivent avec moins d'un SMIC, certains moins d'un RMI, pour un nombre d'heure de travail considérable. Un paysan disparaît toutes les trois minutes en Europe.


L'Amap : de nombreux avantages
- L'Amap règle les problèmes de commercialisation, apporte une valorisation directe au travail de l'agriculteur qui produit bio (avec ou sans label). Elle garantit aux fermiers l'écoulement de ces produits. Ils peuvent ainsi se consacrer à leur terre. La suppression des intermédiaires et l'assurance que l'agriculteur vendra sa production entièrement, sans avoir à passer du temps dans la recherche d'une clientèle, ou sur les marchés, permet de faire baisser le coût. Dans une Amap en place, le prix moyen d'un panier de légume est de 10 à 20 % moins cher que l'équivalent dans un supermarché (pour des produits traités aux engrais et pesticides !)
- L'Amap permet de lutter contre la spéculation foncière. C'est un excellent moyen de préserver des terres agricoles sous forme d'engagements et de contrats de confiance avec des propriétaires qui désirent mettre leurs terres à disposition plutôt que de les laisser en friche. Elle permet ainsi le maintien de ceintures vertes indispensables autour des villes
- Un groupe, déterminé à sauvegarder un espace agricole menacé, peut aider à l'installation d'un jeune agriculteur, lui garantir son emploi et son revenu.
- Un agriculteur voulant rompre avec les réseaux de la grande distribution peut retrouver une indépendance.
- L'Amap simplifie la traçabilité des produits et leur acheminement (les circuits courts réduisent la pollution).
- Dans l'Amap, il est utilisé un minimum d'emballage.
- Il n'y a plus de gaspillage dû à la normalisation commerciale. Les fruits et légumes imparfaits (mais non moins bons) sont aussi distribués. En grande distribution, près de la moitié de la récolte est jetée, car ne correspondant pas aux calibres imposés !
- L'Amap encourage la biodiversité. Elle préserve les variétés anciennes et de terroir et permet de transmettre ainsi un patrimoine important aux générations futures (il existe 800 variétés de courges, plus de 6 000 variétés de tomates dans le monde, et moins d'une dizaine sont imposées par la grande distribution!)
- L'Amap encourage la communication et la coopération entre agriculteurs.
- L'Amap crée l'opportunité d'un dialogue entre paysans et consommateurs. Et souvent une vraie convivialité (repas à la ferme, coups de main…)
- L'Amap permet à l'individu d'être "acteur" social, de retrouver une forme d'autonomie alimentaire.
- L'Amap permet de poser des questions fondamentales pour chaque être humain : d'où viennent nos aliments et comment sont-ils produits ? Et au-delà : quels sont les activités humaines à préserver ou à valoriser ? De quoi avons nous vraiment besoin pour vivre ? Produire pour vivre, mais comment respecter la planète ?
- L'Amap maintient un savoir-faire, le respect des saisons et de l'environnement. C'est un outil éducatif et pédagogique, et un lien important avec la nature pour les plus jeunes mais aussi pour les citadins "hors-sol" que beaucoup parmi nous sont devenus.


Une Amap à Montpellier, l'amap du Lamalou... en attendant que d'autres se constituent
Notre Amap en est à sa deuxième saison. La confiance est maintenant installée entre Stéphane, notre paysan, et nous-mêmes. Deux journées ont déjà été organisée à la ferme. Un repas pour lancer notre premier contrat en mai 2004, puis une journée " coups de main " en septembre, accompagnée d'un repas où chacun a pu partager ses connaissances culinaires. Cette journée nous a permis d'aider Stéphane à quelques travaux (nettoyage de la rivière pour éviter les inondations, mise en place d'un système d'arrosage en "goutte à goutte" sous la serre, mise en place d'une clôture pour le futur poulailler).
La ferme du Lamalou est située vers le Mas de Londres, sur une terre qui n'a pas été cultivée depuis une cinquantaine d'année. Stéphane est installé depuis trois ans et dans une démarche d'agroécologie. 

L'érosion des sols provoquée par l'agriculture intensive est dramatique (pour beaucoup la lutte contre l'érosion des sols est un des grands défis du siècle en cours). L'agroécologie permet de refertiliser des sols fatigués, grâce à la rotation des cultures, à la transformation des déchets organiques en compost… Stéphane met en place cette pratique sur sa ferme. L'installation du poulailler va dans ce sens. Il a aussi planté des fruitiers (les haies permettent de lutter contre l'érosion). Nous sommes ainsi impliqués dans une dynamique que nous étions loin d'envisager en démarrant l'Amap ! Ainsi c'est un véritable partenariat que nous avons l'impression d'avoir mis en place, chaque partie ayant déjà beaucoup appris de l'autre.

À la ferme du Lamalou, la terre a besoin de temps et du travail de Stéphane pour produire plus, et il est sans doute trop tôt pour proposer à ceux qui ont des revenus faibles ou qui n'ont pas fait notre choix, un panier dont le prix est élevé par rapport à ce qui se pratique dans d'autres Amaps. Nous avons tenu quand même à partager ces légumes de qualité. Ceux qui ne peuvent venir chercher leur panier (par exemple pendant les vacances) peuvent le donner aux Radis NoirEs, une cantine autogérée qui prépare des repas bio et végétariens lors de fêtes de quartiers, militantes… à prix de revient !
Née grâce à des réseaux militants, notre Amap s'ouvre maintenant et d'autres la rejoignent. C'est aussi un des intérêts de ce système : entrer en relation avec des personnes qui peuvent ainsi prendre conscience de l'organisation du monde à travers un geste simple et fondamental, se nourrir. Car pour les militants, de la première heure, de l'Amap, il est clair que notre démarche est globale. Il s'agit d'aider à la sauvegarde indispensable du monde paysan, d'agir sur un plan écologique, de contrer dans les faits les méthodes des trusts agroalimentaires et de la grande distribution, de reprendre en main une partie de notre consommation et retrouver ainsi une autonomie alimentaire.
C'est une manière de proposer des alternatives à cette société que beaucoup parmi nous critiquent (tout en continuant à la faire vivre économiquement !) et ainsi de mettre en accord nos actes et nos idées. Le plus dur est sans doute de commencer à faire un premier pas "de coté", de commencer à construire ces autres mondes possibles.
L'Amap n'est qu'un petit pas, mais qui en appelle d'autres. Certains ici travaillent sur des échanges locaux en circuit court (marchés militants), sur des groupements d'achats qui permettraient de mettre à la portée de tous des produits ménagers non-polluants, des produits secs… d'autres font vivre un jardin collectif ; d'autres encore ont créés des lieux d'entraide, de recyclage, atelier de réparation, bricolage. 
À mon point de vue, toutes ces initiatives ont en commun la recherche d'un mode de vie plus autonome, à partir d'une manière de consommer choisie et plus écologique, plus sociale, plus conviviale. Elles s'opposent radicalement à la société industrielle qui a créée notre dépendance à la consommation, une consommation qui pollue tant et prélève tellement sur les ressources de la terre qu'elle est maintenant en grand danger.
Il est de notre responsabilité de nous organiser à tous les niveaux afin de montrer dans les faits que nous ne voulons plus de cette société-là et que nous nous attelons à créer d'autres modèles.
Plus nous serons nombreux à nous éloigner des schémas que le capitalisme nous impose, plus nous l'affaiblirons…

Didier Latorre
Contact, informations : didier.latorre@free.fr

  

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La grande distribution : interview de Christian Jacquiau



Christian Jacquiau, expert comptable et commissaire aux comptes, est l'auteur d'un livre reconnu, "Les coulisses de la grande distribution", qui mène l'enquête sur les grandes surfaces françaises.


Cliquer ici pour télécharger le contenu de sa conférence "La grande distribution" (format MP3, libre de droit mais non commercialisable).


Extrait d'une interview de Christian Jacquiau sur la "Grande Distribution"
Par Sauveur Fernandez - 1er mars 2002.


Sauveur Fernandez : Comment un commissaire au compte en vient-il à écrire un livre sur la grande distribution ?

Christian Jacquiau : Nous sommes en quelque sorte les médecins généralistes de l'entreprise. J'ai souvent eu à m'occuper de petits et moyens entrepreneurs de tous secteurs, fournisseurs des grandes surfaces. Là, j'ai constaté très vite que les pressions exercées par ces dernières sur les premiers ne manquaient pas… Je pensais au début que ces faits étaient connus du grand public. Je me trompais. Il m'a paru naturel d'en faire un livre.


SF : Quelle est ta définition de la grande distribution ?

CJ : Pour moi, c'est d'abord mettre en rapport un consommateur avec un maximum de marchandises en un lieu donné, au prix théoriquement le plus bas possible. 


SF : En quoi son mode de fonctionnement est-il sujet à critique ?

CJ : Ils vendent avant tout du prix, du pouvoir d'achat. Véritable trait de génie commercial (qui peut résister à un tel argument ?), ce concept… se paie en fait très cher : 
ils n'ont pas de relation humaine directe et véritable, pas de vrais services relationnels. L'abondance de choix est trompeuse : ils vendent d'abord du volume, privilégient les produits de masse à gros débit. La qualité des biens vendus est médiocre, pour cause de pression excessive sur les fournisseurs, etc. 
Mais la plus grande critique reste le principe des marges arrières... Théoriquement, leur marge bénéficiaire brute est de 10 %. Mais par une multitude de "services optionnels" - référencement privilégié, offres discounts, délais de paiement… -, imposés en fait à leurs fournisseurs, la marge véritable peut aller d'un rapport de un à quatre… Ce système est spécifique à la grande distribution française.
L'ironie de l'histoire est que les grands distributeurs français sont nés justement au lendemain de la deuxième guerre mondiale pour combattre ce même abus de marges, dû à l'époque à la multitude de petits intermédiaires qui profitaient du marché noir… Seulement, aujourd'hui, le problème n'est toujours pas réglé, car ils en bénéficient directement.
Ils nous vendent aussi de la sécurité. Hors, rien n'est plus faux. La mondialisation économique actuelle fait que, par exemple, un plat préparé peut-être composé d'une multitude d'ingrédients qui proviennent des quatre coins du monde. Une traçabilité "usine à gaz", très coûteuse et nécessairement imparfaite, est actuellement mise en place. Mais seule l'hygiène microbienne est prise en compte : l'aspect toxicologique est quasiment ignoré (pesticides, métaux lourds, etc.). Par sa pression systématique sur ses fournisseurs, écrasés par les fameuses marges arrières, la grande distribution contribue beaucoup à maintenir cet état de fait.

Même les prix bas, supposés être l'argument choc, sont aussi sujets à critique : par exemple, une étude parlementaire a montré que sur 140 000 prix constatés, 500 sont réellement "discount".
Ces prix "cassés" ont aussi leurs failles. Au prix d'achat initial, le consommateur doit rajouter, sans qu'il s'en rendre vraiment compte : 
- les prélèvements sur impôts (aides agricoles, frais d'infrastructures routières…), 
- les dégâts sociaux (chômage, dévitalisation des quartiers et zones rurales), 
- l'atteinte à l'environnement (faire ses courses près de chez soi engendre quatr fois moins de pollution et de nuisances qu'acheter les mêmes provisions dans un hypermarché de périphérie), 
- le gaspillage énergétique (la production locale n'étant pas privilégiée, faire venir des marchandises des quatre coins du monde est coûteux en énergie), 
- déresponsabilisation internationale (qui contrôle l'impact socio-économique des produits fabriqués dans les pays émergents ?), etc. 
La liste est longue...


SF : Quelle est la spécificité de la grande distribution française, par rapport à ses homologues américains ?

CJ
: Aux États-Unis, ils restent très spécialisés, et surtout, n'ont pas de marges arrières cachées, comme les français : ils respectent en gros les 10 % de marge classique. Ils sont durs en affaires, mais justes.


SF : Ton livre est sorti en mars 2000. Deux ans plus tard, y a t-il eu des changements significatifs ?

CJ
: La concentration est de plus en plus forte, en particulier à l'international. Par exemple, Conad, la deuxième centrale italienne, vient de faire alliance avec le français Leclerc pour créer une centrale d'achat commune. Les distributeurs français sont désormais au cœur de ce pays. Les pays de l'Est (Pologne, etc.), le Sud-est asiatique prennent le même chemin.
Les grandes entreprises, Coca-Cola ou Mc Donalds, par exemple, sont souvent accusés de "profiter" de la globalisation économique. Mais les médias, dans leur ensemble, ne voient pas que la grande distribution est beaucoup plus sujette à critiques.

En France, le maillage continue et s'oriente vers le non alimentaire : jardinerie, sport, automobile. Il tiennent déjà 95 % de l'alimentaire. Ils pourront vendre des voitures à partir de cette année. Leclerc est déjà le premier bijoutier de France, etc.

Au niveau des réglementations officielles, il n'y a pas d'améliorations notables, malgré certaines nouveautés, comme par exemple la loi NRE (Nouvelle Réglementation Économique) apparue en 2001, censée assainir les rapports entre centrales d'achats et fournisseurs.



Voir l'intégralité de l'interview sur ce site :
  http://www.econovateur.com/rubriques/gril/invite010302.shtml"

 

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Mut Vitz, un café rebelle et Zapatiste




Au Chiapas, la lutte s'organise aussi autour du café.

Le 1er janvier 1994, descendant des montagnes, les sans-voix, les sans-terre, les oubliés de toujours occupent les principales villes du Chiapas, Etat le plus pauvre du Mexique. L'EZLN, armée zapatiste de libération nationale, apparaît publiquement pour la première fois et, avec elle, tous les Indiens en lutte réclament la dignité, la justice, la démocratie pour tous, la reconnaissance de leurs droits et de leur culture. Renaît ainsi le cri de "tierra y libertad" autour duquel se rassemblaient les partisans d'Emiliano Zapata.

Décidés à construire leur autonomie sans chercher à prendre le pouvoir et sur la base d'assemblées communautaires, les zapatistes s'organisent en municipalités autonomes pour rendre effectif le "Tout pour tous, rien pour nous". De nombreuses réalisations pour la mise en place d'une autonomie forte et solide voient dès lors le jour : écoles, cliniques, coopératives, transports, agriculture, artisanat.

Cette détermination de centaines de milliers d'Indiens, opposés à la politique néolibérale et construisant des projets alternatifs, est inacceptable pour le gouvernement. Ce dernier développe donc dans cette région de haut intérêt stratégique (pétrole, uranium, eau, biodiversité...) une politique de contre-insurrection civile et militaire, dite guerre de basse intensité.

MutVitz et Yachil Xojobal Chulchan : deux coopératives zapatistes productrices de café

Mut Vitz, la "montagne aux oiseaux" en langue tzotzil, est une coopérative zapatiste qui regroupe actuellement 643 cultivateurs de café, répartis dans 26 communautés de la région des Altos au Chiapas. C'est une "association de solidarité sociale" autogérée qui cultive le café selon des méthodes biologiques respectueuses de l'environnement. La coopérative produit aussi du miel et travaille conjointement avec une coopérative d'artisanat créée par les femmes de ces communautés.

Yachil Xojobal Chulchan, organisée de manière similaire, située également dans la région des Altos, regroupe plus de mille producteurs autour de la ville de Polho, venant pour l'essentiel de communautés déplacés ayant du fuir la violence

Tous les membres de ces coopératives appartiennent à des communautés zapatistes en résistance. Ils sont victimes d'agressions régulières de la part des paramilitaires et continuellement menacés par un gouvernement décidé à éradiquer toute forme de lutte et d'organisation alternative.

Depuis 30 ans, le cours du café, deuxième produit d'exportation mondiale derrière le pétrole, n'a jamais été aussi bas. La mondialisation néolibérale, dont le but est d'augmenter les profits des entreprises, exploite le travail bon marché pour garantir des prix bas aux consommateurs, maintenant les producteurs de café dans un cycle de pauvreté et d'endettement. Le prix actuel n'assure même pas au producteur la couverture des frais de production. L'année dernière, au Chiapas, les "coyotes" - les intermédiaires - ont payé 7 pesos le kilo (environ 0,6 euro), un prix très inférieur aux coûts moyens de production.

L'achat de ce café (provenant cette année de ces deux coopératives, cafés ayant des qualités gustatives semblables et provenant d'aires géographiques proches) par des groupes de solidarité en Europe et en Amérique du Nord permet aux coopératives Mut Vitz et Yachil Xojobal Chulchan de recevoir plus de trois fois le prix payé par les "coyotes" : 23 pesos le kilo de café. Cet écart de prix permet de fortifier l'autonomie de ces communautés. Elles peuvent notamment, grâce à cet argent supplémentaire, se permettre de cultiver de moins grandes surfaces de café pour les remplacer par des cultures de subsistance (haricot, maïs, banane...). Elles sont ainsi moins dépendantes à la fois de la fluctuation des cours du café et du prix des matières de première nécessité.

Vos achats solidaires sont donc un geste essentiel dans la lutte contre la logique spéculative et la marchandisation de tous les secteurs de la société. Aussi n'oubliez pas de renouveler vos commandes avant la fin du mois de janvier.

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Si vous souhaitez plus d'informations ou un bon de commande : cafesolidaire@club-internet.fr


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